Un entretien pour évaluer des capacités à partir de situations professionnelles vécues : un nouveau défi pour l’enseignement agricole français

Le dernier numéro de la revue Education et socialisation coordonné par Laurent Filliettaz et Souâd Zaouani-Denoux porte sur le thème de l’apprentissage en situation de travail. Très heureuse d’y avoir contribué avec mes collègues Françoise Héraut, Eliane Depalle, Émeline Roquelle et Estelle Veuillerot-Dubois (Eduter Ingénierie). Notre article s’intéresse aux mutations à l’œuvre dans l’enseignement agricole, en particulier dans le domaine de l’évaluation. Citons les coordonnateurs de ce numéro : « Selon les nouvelles directives, les pratiques évaluatives doivent se fonder dorénavant sur le rapport au travail et non plus seulement sur l’atteinte des objectifs d’apprentissage. Dans ce contexte, les auteures proposent d’expérimenter une technique d’entretien, fondée simultanément sur les principes du courant de l’explicitation et de la didactique professionnelle. L’article montre comment ce nouveau genre d’entretien peut être pensé pour servir de moyen d’évaluation dans l’enseignement agricole. Il montre aussi comment un dispositif d’analyse de l’activité basé sur la méthodologie des autoconfrontations en clinique de l’activité est susceptible de mettre en évidence les controverses qui émergent à l’occasion de la mise en œuvre de ces nouveaux types d’entretiens en évaluation. »
Ce numéro d' »Education et Socialisation » accueille également des contributions des collègues de l’UR FoAP Dijon : Jean-François Metral, Laurent Veillard et Claire Masson

Lien vers l’article : https://journals.openedition.org/edso/17254 
Lien vers le numéro complet : https://lnkd.in/ewrbeCYB

Christèle Roux, L’institut Agro Dijon, janvier 2022




Crisalide : Une formation-action pour aider les équipes pédagogiques à enseigner les transitions (agro) écologiques !

Inscrivez-vous vite à la  formation-action Crisalide pour apprendre à concevoir des parcours de formation / accompagnement pour aider les équipes pédagogiques à enseigner les transitions (agro) écologiques !

(sous réserve de validation par la DGER)

Pour vous inscrire au zoom – avant le 4 mars ( obligatoire, en attendant l’ouverture des inscriptions sur FORMCO) :

https://cube.agrosupdijon.fr/index.php/s/6t38gQHRc7ggCPD          cliquer sur « ouvrir dans ONLYOFFICE » (et non sur « télécharger le document »

Pour toute demande de renseignements , contactez Christèle Roux : christele.roux@agrosupdijon.fr

Publics : acteurs positionnés en région ou en établissement (référents EPA, chargés de Mission ADT, responsables de filières, coordo, chargés de mission  …) ayant une fonction d’accompagnement d’équipes pédagogiques

à diffuser largement

Objectifs

  • ★     Prendre en main Crisalide, le nouvel  espace en ligne de l’enseignement agricole qui rassemble plus de 130 ressources  pour aider à enseigner les transitions (agro)écologique, (https://pollen.chlorofil.fr/crisalide/ )
  • ★     Apprendre à concevoir un parcours de formation / accompagnement pour aider les équipes pédagogiques à enseigner les transitions (agro) écologiques
  • ★     Échanger, collaborer avec des collègues d’autres régions assurant la même fonction.

Cette formation action s’appuiera sur les projets des participants. Il sera ensuite proposé à chaque participant de tester son projet de formation/accompagnement en situation réelle, au sein de sa région ou de son établissement, pour ensuite en rendre compte et apporter des améliorations lors d’une deuxième session PNF en septembre 2022. Venez avec un début de projet ou juste une idée, une préoccupation. Si vous êtes en binôme c’est encore mieux !  

Calendrier

  • –        Un zoom de lancement de la formation : le 8 mars après-midi (14h à 17h30)
  • –        Session 1 : du 6 avril (13h30) au 7 avril (16h) en présentiel à Clermont Ferrand  ou à distance selon les conditions sanitaires
  • –        Session 2 : du 27 matin au 28 septembre (16h) en présentiel à Clermont Ferrand  ou à distance selon les conditions sanitaires

 

Intervenant(e)s : Benoit Berger ; Isabelle Gaborieau ; Christèle Roux (Eduter) et Anne Pujos (ENSFEA)

 

 

 

 

 

 

 

 

 




L’invention des idées : le défi réussi de l’enseignement agricole français. Un colloque le 4 mars à Paris

Pour célébrer la sortie du livre L’invention des idées, le défi réussi de l’enseignement agricole français, sous la direction de Philippe Maubant et Edgar Leblanc, un  colloque se tiendra le Vendredi 4 mars 2022 de 8h30 à 18h à l’ICP, ISP-Faculté d’éducation, 74 rue de Vaugirard, Paris, 6e.

Cette journée permettra à quelques auteurs de présenter leurs regards rétrospectifs et prospectifs sur l’enseignement agricole analysé sous le prisme des audaces et des innovations.

1. Identifier les faits saillants de l’innovation portée par la Direction générale de l’enseignement et de la recherche du ministère de l’Agriculture, et ses partenaires, sur une période de cinquante ans (1970-2020) 

2. Identifier les conditions de mise en œuvre et d’évaluation d’idées pédagogiques audacieuses voire d’utopies éducatives 

3. Comprendre les résistances et les facilitateurs constatés dans la mise en œuvre de la politique innovante de l’enseignement agricole

4. Caractériser et modéliser les conditions de réussite d’une ingénierie de l’innovation à la lumière des réalisations de l’enseignement agricole 

5. Identifier les critères permettant de caractériser une politique innovante de l’éducation et de la formation à des fins de transfert vers d’autres systèmes éducatifs 

Avec les interventions de : 

Edgar LEBLANC, Inspecteur général honoraire de l’Agriculture
Philippe MAUBANT, Professeur associé, Université de Sherbrooke (Canada)
Augustin MUTUALE, Professeur des universités, Doyen de la Faculté d’éducation, ICP Paris
Patrick MAYEN, Professeur émérite des Universités, Institut Agro Dijon, Université de Bourgogne
Hervé SAVY, Doyen honoraire de l’Inspection de l’enseignement agricole
Jean-Louis BUER, Directeur général de l’enseignement et de la recherche (2006-2009)
Jean BESANÇON, Directeur de l’Université ouverte des compétences
Guy BERGER, Professeur émérite des universités, Université Paris 8 Saint-Denis
Nathalie PRUDON-DESGOUTTES, Directrice régionale adjointe, Cheffe du service régional de la formation et du développement, DRAAF Auvergne-Rhône-Alpes
Estelle VEUILLEROT, Directrice d’EDUTER Ingénierie, Institut Agro Dijon 
Joachim BENET RIVIERE, Enseignant-Chercheur, Université de Poitiers
Jean-Claude DAIGNEY, Directeur de l’Union nationale des Maisons familiales rurales (1990-2011)
Yvon LE NORCY, Secrétaire du Conseil national de l’enseignement agricole privé (1990-2010)
Isabelle PLASSAIS, Présidente de l’Association nationale des Directeurs-trices des établissements publics locaux d’enseignement et de formation professionnelle agricoles (EPLEFPA)
Stephen BONNESSOEUR, Directeur du lycée agricole de l’Aube
Cécile GARDIES, Professeure des Universités, Université de Toulouse 3
Jean-Marie MARX, Haut-Commissaire aux compétences (2018-2020)
Edgar LEBLANC, Président du Comité d’histoire de l’enseignement agricole

Pour s’inscrire :

Aller sur le site http://champsocial.com/Phronesis

Pour commander ce livre :

Les éditions Champ Social

 

Cet ouvrage a été réalisé avec les contributions de : 

Norbert Alter, Michel Bascle, Joachim Benet Rivière, Jean Besançon, Stephen Bonnessoeur, Jean-Louis Buer, Benoît Bulot, Jean-Marie Chassagne, Jean-Claude Daigney, Emmanuel Delmotte, Michel Deschamps, Laurent Faure, Cécile Gardies, Fernand Girard, Joëlle Guyot, Françoise Héraut, Pierre Houssais, Jean Houssaye, Michel Huber, Daniel Jacobi, Marc Jeanlin, Brigitte Laquieze, Yvon Le Norcy, Edgar Leblanc, Paul Loupias, Jean-François Marcel, Jean-Marie Marx, Philippe Maubant, Philippe Nenon, Nathalie Prudon-Desgouttes, Francine Randi, André Robert, Françoise Savy, Hervé Savy, Gérard Thibord, Joël N. Toreau, Estelle Veuillerot, Philippe Vincent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Venez participer, échanger, communiquer sur les jeux sérieux de l’agriculture-alimentation-environnement aux journées GAMAE les 9 et 10 juin 2022 à Clermont-Ferrand !

Enseignants, formateurs, ingénieurs pédagogiques, animateurs de réseau, … Venez participer, échanger, jouer, communiquer sur vos travaux lors des journées GAMAE sur les jeux sérieux dans les domaines de l’agriculture-alimentation-environnement ! GAMAE vous invite également à proposer une communication sur vos expériences intégrant les jeux sérieux !

La plateforme GAMAE (Game for Agriculture, Alimentation and Environment)

C’est une nouveauté dans le paysage, dédiée aux jeux sérieux. Comprenons ici qu’un « jeu sérieux » est un jeu qui a une utilité/but qui est autre que le divertissement, même si ce dernier peut (doit!) y être présent. Le jeu sérieux sert un objectif (apprentissage notamment), et peut s’appuyer pour cela sur une dimension ludique.

Porté par l’UMR Territoire de INRAE, GAMAE concilie trois 3 dispositifs complémentaires :

  • une ludothèque,
  • un fab lab pour l’accompagnement des concepteurs,
  • et un gaming lab (actions de recherche et réseau scientifique).

Lors d’une enquête réalisée en 2021, l’équipe projet a déjà recensé plus d’une centaine de jeux existant en France sur ces thématiques dont une quarantaine à INRAE, mais également plusieurs jeux développés en tout ou partie par des acteurs de l’enseignement agricole technique et supérieur. Pour en savoir plus voir GAMAE

Des journées GAMAE les 9 et 10 juin 2022 à Clermont-Ferrand, largement ouvertes à la communauté éducative (enseignants, formateur, animateurs…) !

L’objectif de ces journées est de rassembler autour de cet événement GAMAE la large communauté des acteurs du jeu en agriculture, alimentation, environnement et développement des territoires (AAEDT), usagers potentiels de la future plateforme. Le programme, en cours de construction, déclinera les différentes dimensions de GAMAE.

Ces journées se dérouleront dans les locaux d’INRAE sur le campus universitaire des Cézeaux de l’Université Clermont Auvergne.

L’événement est construit autour de plusieurs temps :
  • Un séminaire scientifique-Appel à communication. Le thème « l’évaluation de l’impact des jeux » est déjà identifié. C’est une question vive, peu documentée scientifiquement à ce jour en AAEDT. Il s’agit d’explorer l’état des connaissances sur l’impact que peuvent avoir les jeux dans la sphère réelle (éducation, action, développement local) au-delà du discours classique et moderne autour de la ludification de la société. ENSEIGNANTS, INGÉNIEURS PÉDAGOGIQUES, ANIMATEURS DU MAA, N’HÉSITEZ PAS À PARTICIPER EN PROPOSANT VOS TRAVAUX ! => Télécharger l’appel à communication : Journees GAMAE – 9 et 10 juin 2022.
  • Un retour sur le recensement des jeux sérieux AAEDT réalisé en 2021.
  • Une gaming room regroupant des jeux INRAE mais aussi des jeux d’éditeurs (Gamabilis, éditeur de Roots of Tomorrow ; Giants Software éditeur de Farming Simulator, Bioviva…) pour jouer et tester des jeux afin de se rendre compte de leur potentiel d’utilisation.
  • Des ateliers thématiques où des intervenants aborderont des questions « opérationnelles » : propriété intellectuelle, valorisation, game design / game play, etc.
  • Un challenge de gaming autour du jeu « Roots of Tomorrow » à destination des étudiants des établissements partenaires (VAS, UCA, APT, lycées agricoles…).
En savoir plus :

Le site des journées : https://gamae2022.journees.inrae.fr/

Compte twitter :  @Gamae_agri

Contact : Sylvain Dernat, UMR Territoires

Adresse contact : gamae@inrae.fr

 

 




Enquête et retour d’expérience sur la continuité pédagogique dans l’enseignement agricole : constats et propositions pédagogiques

Cet article s’appuie sur une enquête de l’IFé, un rapport de l’Inspection de l’Enseignement Agricole et le site chlorofil.fr.

Les effets du confinement sur l’activité des enseignants en établissement agricole, une enquête de l’IFé.

L’IFé, l’Institut Français de l’Éducation, a mené en mai – juin 2020 une enquête intitulée « Effets du confinement sur les professionnels de l’enseignement » à l’attention de tous les niveaux d’enseignement, depuis la maternelle jusqu’à l’enseignement supérieur. Elle a concerné l’enseignement public et privé sous contrat, les filières générales, professionnelles, technologiques et agricoles ainsi que l’enseignement supérieur.
Le questionnaire, composé de huit rubriques, portait sur la période du confinement en elle-même, du 16 mars au 11 mai 2020 soit six semaines d’activité et deux semaines de congés scolaires. Ce rapport présente les résultats concernant l’enseignement agricole, à partir de 332 répondants enseignant dans le secondaire dans des établissements agricoles privés et publics. Nous ne citerons ici, de façon forcément subjective, quelques extraits de ce rapport très riche de 41 pages.

Une expérience finalement plutôt positive
Se montrant très proche de la moyenne pour l’ensemble des enseignants, la moitié des répondants en établissement agricole a jugé l’expérience plutôt positive (50,8%), 29,8% plutôt négative, et une minorité très négative (10,3%) ou très positive (9,1%).

Suivre et accompagner les élèves
Plus de deux tiers des enseignants de l’enseignement agricole ont consacré plus ou autant de temps aux relations avec les familles des élèves (69,3%). 51,8% y ont consacré plus de temps, contre 63,5% sur l’ensemble des enseignants, ce qui pourrait s’expliquer par une moyenne d’âge plus élevée des élèves en enseignement agricole ou par des contacts déjà assez fréquents avec les familles avant le confinement.

Le numérique
Peu d’enseignants sont satisfaits des outils et ressources numériques mis en place par leur institution avant le confinement (22,6%). Un tiers les ont même vécus comme un obstacle (35,8%)

Mettre en œuvre des cours pratiques, enseigner et évaluer à distance
15,9 % des répondants insistent sur l’impossibilité de mettre en place des travaux pratiques pendant le confinement. L’importance de cette réponse est notable par rapport aux réponses de la population générale enseignante. Cela s’explique par la particularité de l’enseignement agricole, qui donne une place importante à ces activités.

Les ressources
34% des répondants en enseignement agricole ont apprécié les ressources numériques mises en place par leur institution durant le confinement, contre 28% des enseignants en moyenne, mais ils sont à l’inverse un peu moins nombreux (50,6%) que la moyenne (63,3%) à avoir vu les outils numériques issus d’autres sources comme des atouts.

L’accompagnement (34%) et les consignes de leur hiérarchie (31,3%) ont plus souvent été des appuis que des difficultés (21,4% et 25,6%) et ont plus souvent été appréciés dans l’enseignement agricole que pour la moyenne d’ensemble des enseignants (22,3% et 18,7%).

Meilleure relation avec certains élèves, suivi individualisé et travail sérieux des élèves
Pour un répondant sur cinq, l’amélioration de sa relation avec les élèves est l’expérience la plus satisfaisante pendant cette période de confinement (22,7 % des réponses). Certains répondants estiment que le changement de cadre a permis la redécouverte d’une « relation de confiance », « plus informelle et décomplexée » dans un moment « particulier » qui a rapproché enseignants et élèves.
Un facteur essentiel pour expliquer cette amélioration de la relation, semble être le passage d’une relation de « professeur/groupe classe », à une relation « professeur/élève ». Les répondants ont apprécié « avoir une relation plus personnelle avec les élèves. Les effets négatifs du groupe ne nuisent plus aux élèves en difficultés » et insistent sur la possibilité d’avoir un « échange avec des élèves en particulier qui n’osent pas s’exprimer dans un groupe et qui s’épanchent par mail interposé ». Néanmoins, certains pensent que ces échanges personnalisés se sont faits au détriment du suivi des élèves en difficulté.

Des nouvelles pratiques et des nouvelles compétences pédagogiques
Beaucoup d’enseignants insistent sur le fait qu’ils ont retravaillé leurs supports pour pouvoir les diffuser aux élèves (rédaction de notes, mise au format numérique de cours écrits à la main), ils ont aussi formalisé et mieux structuré certaines leçons, et jugent qu’ils ont eu une plus grande rigueur et organisation dans la préparation des cours.
Souvent, ils ont également cherché à rendre leurs cours plus « ludiques » et ont recherché d’autres ressources que celles qu’ils utilisent habituellement.

Outils numériques et collaboratifs
La première demande de formation concerne la maîtrise des outils numériques et des outils collaboratifs (48,2 %). On observe également une demande d’outils pédagogiques « adaptés à l’enseignement spécifique en lycée agricole » : « comment réaliser et diffuser des films pour montrer les gestes professionnels ? ».

Un rapport de l’Inspection de l’Enseignement Agricole : Analyse des pratiques de continuité pédagogique et éducative

L’inspection de l’Enseignement Agricole a produit en novembre 2020 un retour d’expérience sur la période de confinement, à télécharger sur chlorofil.fr.
La première partie dresse un bilan de la continuité pédagogique et éducative dans l’enseignement technique agricole qui confirme globalement les résultats de l’IFé.
Ensuite ce rapport d’inspection interroge comment passer de la gestion de crise à la conduite du changement. Nous passerons ici sur les questions organisationnelles, le pilotage national, régional ou local d’une crise, pour aller vers les choses plus pédagogiques. Il est bien rappelé qu’il n’est pas question d’encourager la systématisation de l’enseignement à distance ni de prétendre que l’usage du numérique signifie obligatoirement progrès et innovation pédagogique. Mais de cette expérience apparaissent quelques éléments significatifs.

 

Tout d’abord la place de l’implicite.
Le manque d’interactivité a renvoyé les enseignants vers la clarté de leurs consignes. Davantage encore que dans une forme classique, l’enseignement en distanciel nécessite de poser des jalons, d’expliciter les étapes, d’annoncer la durée de la séquence, les activités qui seront proposées, les ressources à mobiliser, les délais de rendu des productions attendues, les modalités d’évaluation… Et pour donner du sens aux activités proposées, le comment ne suffit pas, il importe également d’expliciter le pourquoi, c’est-à-dire les enjeux des apprentissages visés.

Il peut être intéressant de faire un tour de côté de l’enseignement explicite, avec l’approche canadienne et une approche française avec un article de Jean-Yves Rochex, Traquer implicites et malentendus et un autre de Patrick Rayou, Explicitation et réduction des inégalités scolaires (sur le site www2.occe.coop/animation-education).

 

La classe inversée, au service des compétences
Le rapport rappelle que la classe inversée, dans sa forme première, consiste à « donner les cours » en amont de la séance en présentiel, sous forme de textes numériques ou de capsules vidéo et de consacrer le temps en présentiel à résoudre avec les apprenants des problèmes de compréhension à partir de mises en activité et d’interactions.

Une pédagogie inversée pourrait être mobilisée au profit de l’approche par les compétences (ou « capacités » dans l’enseignement agricole). En effet, cette dernière se donne comme objectif de développer le pouvoir d’agir de l’élève en l’amenant à combiner des ressources pour répondre à une situation sociale ou professionnelle complexe. Cette haute ambition nécessite l’apprentissage non seulement de savoirs mais aussi de méthodes d’investigation, de raisonnement, d’argumentation… Autant de démarches actives facilités par l’approche « inversée ».

Nous vous proposons pour illustrer ce thème une vidéo de Marcel Lebrun qui détaille les croisements Présence / Distance / Enseigner / Apprendre.

 

Le regard sur l’hétérogénéité des élèves
Avec le suivi individuel à distance, de nombreux enseignants ont mesuré avec plus d’acuité l’hétérogénéité des élèves, en particulier au travers des corrections individuelles de leurs productions, venues se substituer à la traditionnelle correction au tableau. Trois pistes sont suggérées pour se saisir de l’hétérogénéité des élèves comme d’une opportunité : diversifier les pratiques, différencier la pédagogie, mobiliser l’apprentissage coopératif.

  • La diversification des pratiques, ou différenciation successive, consiste à varier les dispositifs pédagogiques pour toute la classe. Pour ce faire, les enseignants peuvent prendre appui sur un « principe régulateur relativement simple : sur une séquence d’apprentissage, il faut s’efforcer d’alterner des temps de présentation collective avec des temps de travail individuel et des temps de travail par petits groupes » (Meirieu, 2013, p. 88).
  • Différencier la pédagogie (de façon simultanée) « consiste à organiser la classe de manière à permettre à chaque élève d’apprendre dans les conditions qui lui conviennent le mieux » (Laurent S., 2001, in Robbes, 2009). Il ne s’agit nullement d’adapter les objectifs d’apprentissages, mais de s’efforcer de trouver des dispositifs qui répondent de la façon la plus adéquate possible aux besoins et potentialités des élèves. Différencier la pédagogie c’est aussi répondre au principe de l’école inclusive.
  • L’apprentissage coopératif, d’inspiration socioconstructiviste, se propose de faire travailler en groupe des élèves pour atteindre un objectif commun. Prenant acte que les élèves n’arrivent pas à l’école avec un esprit vierge mais avec des préconceptions, et que ces préconceptions peuvent constituer autant d’obstacles à l’apprentissage, cette méthode fait le pari que la confrontation des points de vue crée un conflit sociocognitif. C’est ce conflit qui, favorisant le décentrage, la déstabilisation cognitive, permet la réorganisation mentale inhérente au processus d’apprentissage. Ainsi, au-delà de l’entraide entre élèves qui a pu être observée pendant le confinement, les enseignants gagneraient à organiser des travaux de groupes finalisés, à distance comme en présentiel, et à former les élèves à l’apprentissage coopératif afin de tirer le meilleur parti de l’hétérogénéité de leur public.

 

Scénariser son enseignement et surtout les apprentissages
Il s’agit pour l’enseignant de ne pas se focaliser exclusivement sur ce qu’il doit faire et les solutions techniques à mobiliser mais surtout de se questionner sur ce qu’il veut que les apprenants soient capables de faire à l’issue de la séquence. Ce qui suppose d’anticiper les difficultés des apprenants. Parce que l’enseignant est un spécialiste non seulement de sa discipline mais de la didactique de sa discipline, il connait les principales préconceptions erronées des élèves, leurs erreurs procédurales ou conceptuelles les plus fréquentes.

 

Distances et présences
Cette période interroge également les notions de présence et de distance. Le e-learning et la formation à distance avaient induit une représentation de la présence comme « tous ensemble au même endroit » et de la distance comme « tout seul et éloigné ». L’arrivée de la classe virtuelle brouille les cartes. Quelle que soit la modalité il faut se sentir présent, ne pas avoir « l’esprit ailleurs ».

Le rapport évoque le modèle de la « communauté d’apprentissage en ligne » de Garrison, Anderson et Archer journals.openedition.org . Selon ces auteurs, le sentiment de présence peut se décliner selon trois types de présence : sociale, enseignante et cognitive.

  • La fonction de la présence sociale est de créer une cohésion de groupe et un climat propice aux apprentissages
  • La présence cognitive concerne le travail actif autour des enjeux de savoirs et développe les échanges, le débat, l’analyse réflexive, le conflit sociocognitif, et donc les interactions entre enseignant et apprenants mais aussi entre pairs.
  • Enfin la présence éducative (ou « présence enseignante ») se traduit par la médiation entre le savoir et l’apprenant assurée par la scénarisation pédagogique, les dispositifs d’étayage et tout ce qui soutient l’effort de l’apprenant : les processus de feed-back, les modalités d’entraide, les encouragements…

On voit que ces « présences » peuvent s’activer dans différentes situations, en salle, de façon numérique, en classe inversée…

Ce rapport évoque également les relations nouvelles entre les familles et les équipes pédagogiques ainsi que les relations entre les apprenants, les enseignants et les maîtres de stage ou d’apprentissage.

 

Sur chlorofil.fr : Continuité pédagogique. Garder le lien : quand la maison devient l’école

Enfin vous pourrez consulter sur chlorofil une sélection d’articles sur ce sujet.

  • Continuité pédagogique : comment ne pas creuser les inégalités ? par Guillaume Caron, Sylvain Connac, Laurent Fillion, Carole Gomez-Gauthié, Cyril Lascassies, Cécile Morzadec, Nathalie Noël
  • A distance : continuité, rupture, changement… de quoi parle-t-on ? par Bruno Devauchelle
  • La pédagogie et le numérique : des outils pour trancher ? par Denis Kambouchner, Philippe Meirieu, Bernard Stiegler.
  • La continuité pédagogique, vraiment ? par Pierre Merckle
  • Continuité pédagogique : un laboratoire pour repenser l’école par JF. Cerisier, P. Plantard et B. Devauchelle.

 

 

 




Préparer son PLEPA au Lycée de la Baie du Mont Saint Michel

Le projet d’établissement est actuellement en refonte au lycée de la Baie du Mont Saint Michel. De premières propositions d’orientation existent de la part de l’équipe de direction. Par ailleurs, l’établissement est engagé dans la mise en œuvre d’une action « CASDAR TAE+ » pour réfléchir avec l’ensemble de la communauté apprenante et les partenaires du territoire, à la résilience de l’élevage laitier.

Dans ce contexte général, l’établissement doit réfléchir à animer sa dynamique autour du Plan Local Enseigner à Produire Autrement  (nom de code : « PLEPA Epa2 »).

Une des pistes était de s’inscrire dans les prémisses des axes déjà imaginées par l’équipe de direction dans le cadre de la refonte du projet d’établissement. Toutefois, pour l’équipe d’animation du PLEPA Epa2, partir des 4 axes de l’ancien projet d’établissement risquait fort d’orienter les débats et devenir le cadre des discussions, et non d’en faire une proposition à discuter.  Il faut donc essayer de trouver un autre angle d’attaque qui soit la moins enfermante possible, mais qui permette pourtant d’aboutir à une production tangible et opérationnelle : les personnels ayant à cœur -en particulier avec le contexte de Covid-19- de ne pas s’enliser sur des réunions sans décisions, où chacun prend du plaisir à parler mais où les acteurs ont le sentiment que rien n’avance réellement.

Pour tenir l’équation complexe, l’équipe d’animation composée de Thierry Cherel (directeur adjoint en charge du Lycée), Amandine Bedin (Cheffe du projet Casdar TAE+) et Frédérique Lecarpentier (Responsable de l’animation des écodélégués), l’équipe d’animation a posé quelques principes d’action au regard de leur situation d’établissement :

  • Une recherche de valorisation et de reconnaissance de ce qui se fait déjà dans l’esprit d’EPA2
  • L’envie de partager les moments d’échange autour de l’EPA2 avec les apprenants de l’EPL (lycéens, étudiants, adultes et apprentis),
  • Un besoin de mieux comprendre ce que porte/fait chacun (personnels lycée et CFA) pour renforcer les coopérations et les possibles mutualisations,
  • Définir des critères pour aider à définir et orienter et prioriser les actions « EPA2 » de l’EPL,
  • La nécessité de produire un cadre qui puisse apporter de la cohérence et un confort au travail : porteur de sens et de cohérence, dans la durée (repères, sécurisation, confiance),
  • Un cadre de travail pour animer la démarche.

 

Pour accéder aux retours écrits et  en vidéos, nous vous invitons à consulter le témoignage de l’EPLEFPA de la Baie du Mont Saint Michel ici : https://pollen.chlorofil.fr/toutes-les-innovations/monparam/3758/

Rédaction : Thierry Cherel, Amandine Bedin, Frédérique Lecarpentier (EPLEFPA de la Baie du Mont Saint Michel) et François Guerrier (L’institut Agro, Agrocampus-Ouest, référent CASDAR TAE+)

Remerciements : Emmanuel Bon, Marion Diaz et toutes et tous les participant-es !

Les élèves :

 

Les animatrices :

 

Le chef de projet :

 

Le référent régional :

 

François Guerrier, L’institut Agro, Agrocampus-Ouest, février 2021




Petite revue de presse pour enseigner (à distance) en 2021

En cette période si particulière, nous vous proposons une petite revue de presse qui traitent de l’actualité pédagogique.

Le passage au numérique

On peut regretter la bonne vieille salle de classe qui facilite l’engagement des élèves dans les apprentissages, ce que souligne cet article de l’IFé, Apprendre sans la classe : la difficulté du télétravail scolaire pour les élèves.

Evidemment c’est un passage brutal au « presque tout numérique ». Ce petit guide PDF d’un service académique suisse, Enseigner avec le numérique Repères théoriques, part du célèbre triangle de Houssaye pour arriver à un tétraèdre qui représente les fonctionnement de cette nouvelle situation pédagogique.

L’article de Thot Cursus Les 6 compétences du formateur-facilitateur à l’ère numérique, aborde le côté collectif, combiné, facilitateur… adapté à une situation numérique (mais qui fonctionne aussi en présentiel !).

 

Distance et présence

Les termes barbares de distanciel et présentiel sont maintenant connus de tous. Reste à organiser la combinaison de toutes ces modalités d‘enseignement.

Le site Etre prof affiche 10 ressources pour articuler l’enseignement en présentiel et en distanciel , complété par un guide Enseigner (aussi) à distance de 33 pages.

Le réseau de l’Université du Québec propose de n’oublier personne en cours de route avec les pratiques pédagogiques inclusives au cœur de la planification d’un cours en présentiel et à distance

L’Université Catholique de Louvain propose dans Enseigner en 2020-2021 un ensemble de ressources, notamment sur la comodalité, qui consiste à avoir des apprenants en salle et à distance.

Le site Thot Cursus conseille dans un court article comment Être proche de ses apprenants à distance mais aussi comment Proposer des travaux pratiques à distance

 

Evaluer

L’évaluation n’est pas épargnée par ces questions. L’article du site journals.openedition.org, L’évaluation à l’épreuve de la distance et du numérique, envisage les nouvelles dimensions de l’évaluation, sous forme de cube.

L’Institut de développement et d’innovation pédagogique de Starsbourg propose un guide assez complet L’éval’ à distance. Transposer ses modalités d’évaluation à distance avec des fiches par type de travail à rendre, exercice, mémoire, analyse…

 

Les outils

Pour aller vers les logiciels libres, eduscol.education.fr propose le framabook Résolu, collection de fiches pratiques qui présente des pistes de réflexion et d’appropriation de solutions numériques basées sur des logiciels libres.

Le site Thot Cursus, encore lui, propose un article assez étayé sur la Conception de documents pédagogiques : ergonomie et cognition.

Pour créer un quizz en ligne outilstice.com fait un petit recensement Les meilleurs outils pour créer un quiz en ligne

Pour dynamiser vos présentations, le site innovation-pedagogique.fr vous aide à Réaliser un pitch vidéo multimédia à partir d’un diaporama PowerPoint

Et si vraiment vous souhaitez vous lancer dans des projets numériques ambitieux, ludomag.com vous invite à Faire une sortie scolaire en temps de confinement, c’est-à-dire créer un environnement virtuel avec réalité augmentée !

 

Et sur chlorofil.fr

Vous pourrez bien sûr retrouver les informations spécifiques à l’enseignement agricole sur le site chlorofil.fr pages Numérique éducatif dans l’enseignement agricole.

 

Mais aussi sur Pollen

Vous pouvez découvrir plusieurs témoignages d’établissements sur Pollen, par exemple :

La réussite de la classe inversée en BTSA Gestion Forestière, au CEFA de Montélimar. 

La webradio « Roville tous au bout du fil » pour garder le contact et créer du lien, à l’ Ecole d’horticulture et de paysage de Roville Aux Chênes.

Inverser et réorganiser sa classe pour gagner du temps et impliquer les élèves au LEGTA Nature de la Roche sur Yon.

De la FOAD à la multimodalité au CFPPA LE ROBILLARD

Analyse de pratique au sein d’un LéA au Legta Edgard PISANI TULLE-NAVES

La FOAD au CFPPA de Laval, un travail d’équipe.

L’individualisation en formation continue, une innovation renouvelée à l’EPL Théodore Monod

La FOAD du CFPPA de Coutances : une pédagogie individualisée, autonome, tutorée et accessible.

 

 

 

 

 

 

 

 




Comment accompagner les élèves dans leurs apprentissages professionnels dans les ateliers technologiques ?

Le LEA ENILVEA porte sur la place et le rôle des ateliers technologiques dans les dispositifs de formation professionnelle et dans les apprentissages et les parcours des apprenants.

Une première dimension porte sur la mise sous observation des usages pédagogiques actuels des ateliers. L ’équipe de chercheur a observé et filmé plusieurs demi-journées de mise en situation des élèves dans les différents ateliers et réalisé des entretiens avec des élèves, des « moniteurs » et le directeur des ateliers. Elle a proposé une première « modélisation » du regard des élèves sur ces mises en situation, ainsi qu’une typologie de différentes modalités d’intervention pédagogique dans les ateliers.

Une deuxième dimension porte sur l’expérimentation d’actions et d’outils visant des évolutions de ces usages. La mise en œuvre d’un outil d’(auto)-évaluation des apprentissages a montré qu’elle s’avérait difficilement utilisable en l’état lors des mises en situation dans les ateliers et lors de séances de préparation et de débriefing de ces mises en situation. Elle a conduit à l’élaboration d’un outil complémentaire d’aide à l’explicitation du vécu en atelier, qui sera expérimenté cette année.

Jean-François Métral

Plus d’informations :

https://eduter-recherche.fr/comment-accompagner-les-eleves-dans-leurs-apprentissages-professionnels-dans-les-ateliers-technologiques/

http://ife.ens-lyon.fr/lea/le-reseau/les-differents-lea/enilvea

http://www.enilv74.org/




La newsletter de septembre, avec 11 témoignages d’établissements effectués par la Bergerie Nationale dans le cadre d’EDUC’Ecophyto.

La Bergerie Nationale de Rambouillet est en charge, entre autres, de l’animation du dispositif EDUC’Ecophyto

  • EDUC’Ecophyto : Enseignement, DiffUsion et Capitalisation (EDUC) des principes et techniques permettant de concevoir ces systèmes de culture visant à ECOnomiser les produits PHYTOpharmaceutiques.

Dans ce cadre une dizaine d’établissements d’enseignement se sont engagés dans des démarches techniques et pédagogiques visant à réduire l’usage des pesticides et à développer des pratiques agroécologiques.

Ces 11 témoignages sont à découvrir sur Pollen :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Retrouvez la liste de ces établissements dans la newsletter Pollen de septembre 2020 ! (Format PDF)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




La newsletter de septembre, avec 11 témoignages d’établissements effectués par la Bergerie Nationale dans le cadre d’EDUC’Ecophyto.

La Bergerie Nationale de Rambouillet est en charge, entre autres, de l’animation du dispositif EDUC’Ecophyto

  • EDUC’Ecophyto : Enseignement, DiffUsion et Capitalisation (EDUC) des principes et techniques permettant de concevoir ces systèmes de culture visant à ECOnomiser les produits PHYTOpharmaceutiques.

Dans ce cadre une dizaine d’établissements d’enseignement se sont engagés dans des démarches techniques et pédagogiques visant à réduire l’usage des pesticides et à développer des pratiques agroécologiques.

Ces 11 témoignages sont à découvrir sur Pollen :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Retrouvez la liste de ces établissements dans la newsletter Pollen de septembre 2020 ! (Format PDF)