La MLDS de la Vienne organise une journée pour présenter la démarche et les outils de l’ancrochage

Comment lutter plus efficacement contre le décrochage scolaire ? Sur quels leviers agir en établissement ? Quelles stratégies individuelles et collectives développer pour créer les conditions de la réussite des élèves ? Comment être vigilant à ne pas ajouter de difficultés à l’apprentissage ?

Ces questions ont pu être débattues lors d’une journée de formation organisée par la mission de lutte contre le décrochage (MLDS) de la Vienne à Poitiers le 7 février 2019 en destination des référents « lutte contre le décrochage scolaire » du département. Là,  35 Lycées professionnels et généraux, mais également collèges étaient représentés par 70 référents.

Pour animer cette journée, Laurent Scheithauer (IEN chargé de l’information et de l’orientation) et Isabelle Hérault (coordonatrice de la MLDS) avaient convié quelques acteurs de la recherche-action ancrochagne pour faire part de leurs résultats, et pour échanger sur ce que les établissements d’enseignement agricole mettent en œuvre pour faire réussir leurs apprenants.

L’intention était de sensibiliser les équipes au fait de valoriser et de renforcer ce qui est fait pour faire réussir, mais également de réfléchir aux pratiques individuelles et collectives porteuses de décrochage. Par exemple à l’occasion de situations pédagogiques, d’évaluations, de conseils de classe, dans les relations avec les jeunes mais également entre adultes, dans la cohérence entre les actes et les valeurs affichées, etc…

Autrement dit, comment aider à construire un état d’esprit, une compétence collective en établissement pour

  • s’attacher à faire accrocher les apprenants en leur proposant différentes occasions d’ancrage,
  • miser sur la prévention plus que sur le seul traitement du décrochage (qui propose le plus souvent d’externaliser les difficultés),
  • considérer les relations réciproques entre gestion de classe et apprentissages (un élève qui apprend est rarement perturbateur),
  • porter un regard analytique sur ce qui objectivement produit de l’engagement dans les apprentissages afin de mettre à distance ce qui tout aussi objectivement produit du décrochage (par exemple des repères, de la stabilité, etc…) !

Cette journée a donc permis de valoriser les travaux et les outils créés par les équipes de la recherche-action ancrochage, et partager certains points clés :

  1. L’importance de créer des situations d’apprentissages mettant en jeu les processus d’apprentissage, d’autonomisation et de socialisation,
  2. Jouer sur les effets de réciprocité entre ce qui se joue entre apprenants, apprenants et enseignants et formateurs, mais également entre adultes, avec les personnels de direction, etc…,
  3. La distinction de plusieurs échelles d’intervention, entre ce sur quoi nous avons prise individuellement, et ce sur quoi agir avec les collègues, au niveau de la classe ou de l’établissement,
  4. valoriser ce qui ce fait, ce qui existe pour en développer le potentiel,
  5. apporter du cadre et de la stabilité pour éviter de réinventer sans cesse, source de stress pour les personnes et pour les organisations,
  6. prendre le temps de travailler la cohérence des actes du quotidien avec ce que l’on essaye de développer avec les apprenants: respect, écoute, accueil, apprentissage, évaluation, confiance, estime et considération, etc….
  7. s’attacher à regarder ce sur quoi l’on a prise, à développer son pouvoir d’agir pour faire ancrocher en formulant collectivement les problèmes de façon à pouvoir les appréhender ! Par exemple : Considérons-nous le décrochage comme résultant des difficultés scolaires (les élèves n’ayant pas le niveau, ils vont décrocher) ? Où nous interrogeons-nous sur la possibilité de l’engagement des élèves en tenant compte de leurs difficultés (intéresser en les prenant là où ils sont tout en permettant à chacun de se développer ?) ? En fonction de la façon dont la communauté éducative se situera, elle se considéra agissante sur un périmètre plus ou moins important. L’interpellation s’adresse bien sur ici autant aux personnes et au collectif en établissement qu’au système. Chacun comprendra aisément que les capacités d’actions auront un effet de levier différent selon que les classes comptent 35 où 24 élèves, que l’établissement est dégradé où agréable à vivre, que la restauration est qualitative où indigeste, que les personnels peuvent régulièrement se former et participer à des projets d’amélioration, qu’il y a de la disponibilité pour écouter, réguler, etc, etc….

Les référents ont également pointé quelques pistes pour lutter contre le décrochage et développer les dynamiques d’ancrochage :

 

 

Ci-après nous vous trouverez en 3 minutes le témoignage de 4 collègues qui se sont prêtés au jeu de l’interview. Merci à eux, et à Sébastien Guérineau (directeur adjoint du Lycée de Kyoto-Poitiers) pour leur participation.

Estelle Veuillerot, AgroSup-Dijon Eduter, et François Guerrier, AGROCAMPUS-OUEST

 




Le souffle de la liberté pédagogique pour accompagner des élèves du CAP au bac professionnel au Lycée agricole de Champs sur Yonne

Explorer les espaces de liberté pour trouver des réponses à des problèmes de recrutement des élèves, de réussite à l’examen, de climat scolaire, pourrait être une définition de l’innovation pédagogique. Stephan Hitier, enseignant en éducation socioculturelle au lycée professionnel agricole de Champs-sur-Yonne nous raconte comment une équipe pédagogique a créé les conditions pour que des élèves conjuguent orientation en CAP et réussite.

A découvrir en détail ici et
en complément l’article des cahiers pédagogiques « Les portraits du jeudi, par Monique Royer »
Le souffle de la liberté pédagogique.

 
Cette action a été présentée en atelier lors des rencontres nationales de l’innovation pédagogique de l’enseignement agricole.

 

 

 

 

 

 

 

 




La semaine d’accueil au lycée de Luçon-Pétré (vidéo)

Créer les conditions du « Bien vivre » pour « bien apprendre »

Pour l’équipe éducative du Lycée de Luçon-Pétré en Vendée, le bien être personnel des apprenants est une des conditions du bien apprendre. Son expérience lui montre que les élèves bien intégrés, ayant construit des repères et des relations sociales solides dans l’établissement sont rarement « décrocheurs » et … moins difficiles. Cette construction s’inscrit dans un large processus d’accueil qui débute aux journées portes ouvertes de l’établissement et se termine avec la veillée de noël. La semaine d’accueil marque un temps fort de ce processus et synthétise plusieurs enjeux:
– Comment faire en sorte que les élèves se sentent bien dans l’établissement ?
– Comment créer du lien social entre les nouveaux et anciens élèves ? Avec tout le personnel ?
– Comment poser les règles de vie afin qu’elles soient respectées le plus rapidement possible?
– Comment détecter les difficultés/problèmes de certains élèves au plus tôt pour les accompagner ?

La semaine d’accueil mise en place par l’équipe éducative du Lycée agricole de Luçon-Pétré a comme particularité d’associer, dans sa construction comme dans son animation, l’ensemble de la communauté éducative qui se mobilise pour permettre aux jeunes de construire rapidement des repères pour bien vivre et donc bien apprendre dans le Lycée. Ce processus est également important pour faire connaissance avec les élèves et prendre des informations les concernant afin de les accompagner au mieux dans leur développement et leur scolarité.

La vidéo témoignage de la semaine d’accueil à Luçon-Pétré

Cette initiative a été repérée dans le cadre de l’action ancrochage scolaire.

Retrouvez la description complète de cette action sur cette fiche Pollen

 

 

 

 

 

 

 

 

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Les petits jardins de Rivesaltes (66).

Ce projet avait été mis en place au lycée agricole de Rivesaltes car les classes de 4e et de 3e n’étaient pas considérées comme des classes de production : il fallait donc trouver un support pour leur faire faire de la technique. C’est ainsi qu’était née l’idée des petits jardins. Les élèves n’y allaient donc que sur les temps de cours durant lesquels ils étaient encadrés par un enseignant.

Parallèlement, se posait la question des temps d’études des lycéens durant la journée. Les études étaient obligatoires, mais comment faire avec trop peu de salles disponibles pour pouvoir en dédier une aux études et avec trop peu de surveillants pour garder les classes quand elles se trouvaient libérées sur le même créneau horaire ?

Une expérimentation initiée au moment d’un changement à la tête de la vie scolaire a alors permis de tester une nouvelle façon de travailler : les études libres. L’accès aux petits jardins va se trouver intégré aux choix offerts pour ces études.

La présentation complète de cette action.

 

 

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Pratiquer des activités simples en lien avec le métier d’agriculteur. Montoire (41).

Le module M12 des collégiens de l’Enseignement agricole « Découverte de la vie professionnelle et des métiers » « a pour objectif de permettre à l’élève de bénéficier d’une ouverture sur la vie professionnelle et les métiers liés à l’agriculture». Il s’articule autour des trois thématiques choisies par l’établissement. Au lycée professionnel agricole de Montoire sur le Loir, il s’agit des végétaux cultivés, de la production animale et du travail des matériaux. Il permet de mettre l’élève en situation et de lui faire acquérir, par la réalisation d’actes simples, des connaissances technologiques. La mini-ferme offre ce cadre alors même que l’exploitation agricole est située sur un autre site de l’EPLEFPA.

Cela ne va donc pas sans contrainte : comme il n’y a pas d’exploitation, il n’y a pas de personnels d’exploitation. Il faut donc que la mini-ferme puisse fonctionner sans qu’il n’y ait trop de soin à apporter aux animaux quand le lycée ne fonctionne pas. Pour la partie « production animale » le choix a donc été fait de conduire un atelier de volailles. Des poules sont achetées en début d’année scolaire et revendues pour les vacances d’été. Les élèves dont les parents sont exploitants peuvent également apporter d’autres petits animaux : canards, lapins… Sur la base du volontariat, ils s’organisent durant les vacances scolaires pour venir les nourrir, leur donner à boire, les nettoyer. Ils récupèrent les œufs, les vendent et organisent aussi la vente des légumes produits dans le potager. Ils entretiennent le matériel et les locaux, fabriquent les nids pour améliorer la ponte.

 

La présentation complète de cette action.

 

 

 

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Lycée de Luçon-Pétré (85), offrir un bon accueil, premiers pas pour la réussite

Une recherche d’attractivité

Il y a quelques années, le lycée agricole de Luçon Pétré a fait face à deux problèmes majeurs. Son patrimoine immobilier très dégradé, et un recrutement difficile qui menaçaient la pérennité des formations. Les acteurs se sont donc mobilisés pour rendre la structure accueillante malgré tout pour à la fois attirer les jeunes, mais aussi pour les faire rester au Lycée.

Bien vivre pour bien apprendre

Pour l’équipe, le bien être personnel est une des conditions du bien apprendre. Son expérience lui montre que les élèves bien intégrés, ayant construit des repères et des relations sociales solides dans l’établissement sont exceptionnellement « décrocheurs » et … moins difficiles. Cette construction prend du temps et doit être réalisée avant les vacances de Toussaint pour limiter les risques de décrochage. Une course s’engage alors, avec plusieurs enjeux:
– Comment faire en sorte que les élèves se sentent bien dans l’établissement ?
– Comment créer du lien social entre les nouveaux et anciens élèves ? Avec tout le personnel ?
– Comment poser les règles de vie afin qu’elles soient respectées le plus rapidement possible?
– Comment détecter les difficultés/problèmes de certains élèves au plus tôt pour les accompagner ?
La semaine d’accueil mise en place par l’équipe éducative du Lycée agricole de Luçon-Pétré (Vendée) s’inscrit dans cette dynamique générale. Elle est à regarder comme étant un élément du processus d’accueil, qui commence par les journées portes ouvertes (où les jeunes sont accueillis et tutorés par les élèves en formation) et se poursuit par des mini-stages où l’équipe éducative consacre un temps spécifique aux futurs élèves. Notons enfin que cette action est une composante du projet « Bien vivre à Pétré », qui vise à ce que les élèves se sentent bien à l’école.
La semaine d’accueil du Lycée de Luçon-Pétré

éleves à l'entrée du Lycée de Lucon

La rentrée à Luçon-Pétré

La semaine est découpée en six temps forts organisés sur cinq jours. Chaque séquence suit un objectif spécifique, dans une progression cohérente et logique.

– découverte des bâtiments, installation en internat, familiarisation avec les lieux de vie,
– tissage de liens avec les autres élèves, avec les enseignants et le coordonnateur de la formation,
– découverte par les élèves d’outils visant à favoriser leur réussite scolaire,
– découverte du monde professionnel et du/ou des métiers liés à la spécialité choisie,
– prise de connaissance du règlement intérieur et des règles de vie propre à la communauté,
– participation à la vie collective de l’établissement et des instances.

Toute l’équipe est mobilisée est apporte un soutien à ses collègues. Ainsi les enseignants aident à l’accueil administratif et à la vérification des dossiers des élèves, les agents d’entretien accompagne les élèves et les professeur principaux pour les essayages, etc….
A partir d’un bilan collectif, l’organisation évolue chaque année et l’équipe s’inscrit une recherche permanente et collective d’améliorations, qui vise à rendre l’établissement plus performant dans le cadre de sa mission éducative.
Les effets constatés
Pour les élèves, cette semaine leur permet de connaître et d’identifier rapidement les locaux et les personnels, leurs fonctions, les différents services offerts, le règlement intérieur… Ils tissent des liens avec leurs camarades (notamment les « grands »), leurs enseignants et l’encadrement éducatif sur un mode convivial ET de travail. Ils se familiarisent avec les principaux éléments de la culture d’établissement.
Pour les enseignants, la demi-journée passée en compagnie des parents, avec une alternance de temps de communication formelle (en salle, en amphi) et de communication moins formelle (en se déplaçant, en mangeant ensemble) crée les conditions pour que les parents énoncent leurs questions ou remarques. Ces échanges sont des prises d’informations, mais aussi une marque de reconnaissance de leur engagement et de leur sérieux auprès des familles. Enfin, ce temps favorise l’installation de « l’autorité » dans un cadre qui n’est pas tout à fait celui de la classe.
Sur un plan plus collectif, cette semaine est l’occasion de réaffirmer les valeurs et les principes éducatifs de l’établissement. Ce temps favorise l’échange d’informations entre membres de la communauté éducative et consolide le collectif, renforce la cohérence entre les valeurs affichées et les actes.
Enfin, à cette occasion, les parents bénéficient d’un contact privilégié avec le professeur principal et le coordonnateur de formation, la vie scolaire, l’équipe de direction, les autres parents d’élèves, etc.… La visite des locaux les rassure et une relation de confiance s’affirme. Ils connaissent les points principaux du règlement intérieur, et bien sur le contenu de la formation suivie.
Tisser des liens
Les premiers moments de la vie d’un élève dans l’établissement sont déterminants pour appréhender son parcours scolaire et sa future vie d’interne. Souvent les élèves et leur famille connaissent pas ou peu l’enseignement agricole, les enjeux éducatifs propres à ce système de formation ou, plus simplement, le lycée en tant que lieu. L’organisation d’une semaine spécifiquement dédiée à l’accueil des élèves et de leur famille sert à tisser du lien entre les usagers de la formation et les personnels. La convivialité, le dialogue, la proximité, la confiance qui se construit durant ce temps forment un acquis précieux qui se traduira, tout au long de l’année, par une meilleure fluidité dans les relations.
Un moment de communication… stratégique
Le jour de la rentrée, le message délivré ainsi que la qualité des supports de communication sont stratégiques. C’est un temps fort de communication et d’image qu’il ne faut pas sous-estimer et le niveau d’exigence se doit d’être élevé si l’on souhaite en tirer le maximum de bénéfices. A ce titre, plusieurs points de vigilance méritent d’être identifiés : sélectionner les messages principaux à faire passer en éliminant ceux qui peuvent faire l’objet d’une communication ultérieure, éviter certains termes usuels employés dans le monde de l’enseignement susceptibles d’être interprétés négativement (ex : test de positionnement pour de repérer les élèves en difficultés, soutien scolaire, aide aux élèves en difficulté) ou de ne pas être compris s’ils ne sont pas explicités (EPL, EIE, CCF…), mais également ne pas hésiter à varier les supports (mise en activité, images, émotions, discours…).
Pour conclure
Le dispositif mis en place par l’équipe présente nombre d’atouts. L’alternance de temps officiels et officieux pour échanger permet de se présenter en tant qu’enseignant mais aussi en tant que personne. La formule permet d’identifier « le groupe classe », de poser les règles de vie et de marquer l’autorité. Les encadrants observent attentivement les élèves et repèrent les habiletés et les comportements de chacun. Cette semaine marque symboliquement et volontairement une rupture avec le collège, pour poser le fait que la relation entre les adolescents et les adultes se construit içi « autrement ».

Voir le descriptif complet de cette action

la vidéo de présentation de la semaine d’accueil

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