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L’individualisation en formation continue, une innovation renouvelée à l’EPL Théodore Monod

Lycée agricole Théodore Monod. CFPPA., Bretagne

55 Avenue de la Bouvardière

 35650 Le Rheu

Tél : 0299608777
Site web : http://www.formation-continue.theodore-monod.educagri.fr/letablissement/cfppa-du-rheu.html
Responsable : Emmanuel Brivot , emmanuel.brivot@educagri.fr
Rédacteur de la fiche : Emmanuel Brivot, DIrecteur de la formation continue

Chef de projet : Cécile Renaudeau , cecile.renaudeau@educagri.fr

DESCRIPTION SYNTHETIQUE DE L’ACTION

La formation continue agricole publique d’Ille et Vilaine est assurée par le lycée Théodore Monod, avec deux sites, le CFPPA de Rennes Le Rheu et le CPSA de Combourg. Depuis longtemps notre établissement est engagé dans l’individualisation et ce que l’on a appelé ensuite la FOAD, la Formation Ouverte et/ou A Distance.

Des combinaisons de modalités

Le terme FOAD fait résonner le mot distance et masque la notion d’ouverture, qui n’a jamais été bien explicite. Organiser des formations « FOAD » consiste à proposer au candidat l’organisation de la formation la plus adaptée à ses contraintes, ses acquis et ses projets. La FOAD démarre par une analyse de la demande du candidat et assemble ensuite, par une ingénierie pédagogique, les contenus et les modalités de formation adéquat. Ainsi les centres de Rennes et Combourg proposent un ensemble de modalités de formation :

  • Des formations longues et courtes, classiques, en groupe, en salle…
  • Des formations en centre avec des temps d’autoformation, à partir de parcours scénarisés et avec un accompagnement en CdR, Centre de Ressources. Cela concerne 40% des effectifs.
  • Des formations, en centre, mais avec des parties techniques déléguées à un centre spécialiste. Dans ce cas un stagiaire inscrit et présent à Rennes ou Combourg étudie une spécialité qui lui est enseignée par un centre « producteur ». C’est l’exemple de Charles, que l’on découvre dans les vidéos, qui a choisi une option production de céréales biologiques et qui travaille à partir de contenus et avec un formateur expert du CFPPA de Metz. Ce système est développé au sein du réseau Préférence FORMATIONS.
  • Des formations de stagiaires à distance, inscrits en formation dans un CFPPA partenaire. Nous nous sommes spécialisés depuis longtemps sur le maraichage biologique. En tant que centre producteur, au sens de Préférence FORMATIONS, nous formons des stagiaires inscrits en BP REA dans des CFPPA qui ne proposent pas la spécialité maraîchage biologique. Cela représente 40 à 50 stagiaires par an.
  • Des formations en centre et à distance. Certains stagiaires demandent à faire l’essentiel de leur formation en centre, mais pour limiter les déplacements, souhaitent effectuer certains modules à partir de leur domicile. Dans ce cas la formation en centre inclus des temps à distance.
  • Des formations diplômantes essentiellement à distance. Certains candidats souhaitent étudier principalement à distance. Ils viennent cependant à des regroupements (voir la vidéo « une équipe au service du candidat » qui détaille le fonctionnement des dispositifs). Le centre répond environ à 50 demandes par an.
  • Des formations courtes à distance. Il y a une demande de formations modulaires sur des thèmes précis, à distance.

A noter que toutes ces formations intègrent des temps de regroupement en centre et des périodes en entreprise, activés comme de véritables temps d’apprentissage.

Une innovation de vingt ans d’âge

Il est intéressant de revenir sur l’historique de la mise en œuvre de ces pratiques, en tant qu’innovation pédagogique.

La première phase a démarré en 1997 avec le PNI, Plan National d’Individualisation, porté par le ministère de l’agriculture. Ce plan rejoignait une volonté du Conseil Régional de Bretagne qui voyait dans l’individualisation le moyen de dynamiser l’offre de formation, de la rendre plus réactive, adaptée et éventuellement moins coûteuse. C’est la période de remise en cause du système classique d’enseignement. Les financements PRIMO en 2004 et la création de Préférence FORMATIONS en 2005 soutiennent cet effort de changement et permettent de stabiliser le système.

La deuxième phase serait la période 2005 – 2017, qui peut être vue comme une période de maturité. Nous nous engageons sur d’autres secteurs (VAE, handicap…), les dispositifs fonctionnent avec une certaine routine. La technologie, très novatrice au début des années 2000, marque un palier, si ce n’est l’arrivée du Web 2.0 et des formes de travail collaboratif.

Ainsi, après une phase de trois à quatre ans de bouleversement des pratiques, qui a vu apparaître des choses totalement nouvelles, nous voyons une situation qui se stabilise pendant plus de quinze ans. Peut-on parler d’innovation ? En quoi cette innovation serait-elle réussie ?

Nous pouvons parler ici d’une innovation réussie car on voit un changement qui fonctionne et qui s’est installé durablement dans les pratiques de l’établissement.

Trois indicateurs de cela : d’abord, ces pratiques d’autoformation en centre ou à distance concernent plusieurs filières et plusieurs formations, donc impliquent la plupart des formateurs. Ensuite la démarche d’ingénierie, dans une logique de dispositif, a permis la construction d’organisations précises, explicites et stabilisées. Enfin cette organisation est outillée, avec une plateforme de formation, des ressources, des scénarios pédagogiques, des procédures de tutorat, d’accompagnement…

Un nouveau cycle d’innovation

Depuis peu, le centre s’interroge de nouveau sur la FOAD, (souvent désignée maintenant par le terme « multimodalité »). A cela plusieurs raisons.

  • Tout d’abord la réforme de la formation professionnelle de 2014 qui introduit les blocs de compétences, une vision modularisée des formations et un financement facilité des formations à distance, en centre, en entreprise, à domicile…
  • Ensuite une forme de rupture technologique avec l’arrivée des tablettes et l’usage généralisé des smartphones. Ces équipement changent le rapport au numérique qui devient mobile, accessible à tout moment. Cela modifie les possibilités pédagogiques puisque la FOAD des années 2000 était pensée comme une forme principalement descendante d’activités d’apprentissages prescrites, effectuées au bureau sur un ordinateur.
  • Les stagiaires, de leur côté, sont habitués au numérique et sont demandeurs de réponses formations « à leur main », accessibles, ponctuelles, pas forcément linéaires, brèves et qui aident à agir.
  • Enfin la réforme de la formation, dans le cadre d’une formation tout au long de la vie, pousse chacun à gérer ses compétences, dans une logique de parcours. La formation doit accompagner cette demande de promotion sociale.

Il est intéressant d’observer la façon dont nous nous sommes engagés dans ce nouveau cycle d’innovation, les mécanismes de cette mise en mouvement.

  • Une mise en tension. Les formateurs, les chargés d’ingénierie, la direction… nous avons eu l’impression que les pratiques actuelles n’étaient plus tout à fait adaptées, pas tout à fait en phase avec les attentes de l’époque. Apparaît un sentiment de décalage entre « ce qui serait bien » et « ce que l’on fait ». Cet écart de valeurs génère une tension, une envie de changement. Ce changement est à destination des stagiaires, mais il est aussi en direction des formateurs qui souhaitent faire, entre eux « du bon boulot ». Dans notre cas le moteur du projet de changement est essentiellement interne.
  • Un engagement de la direction. Le questionnement d’un nouveau fonctionnement pédagogique devient un projet de centre. La direction soutient les personnes moteurs du changement et libère des ressources matérielles, humaines et financières.
  • La constitution d’un groupe projet, qui rassemble des formateurs, animatrices CdR, chargées d’ingénierie, direction.
  • Le soutien du réseau Préférence FORMATIONS, qui anime actuellement une réflexion sur la multimodalité et qui nous apporte un service de conseil.

Ainsi la formation continue du lycée Théodore Monod entre dans une période de réflexion et d’expérimentation de nouvelles pratiques qui doivent aboutir à un nouveau fonctionnement pédagogique, partagé et stable. Nous espérons aller vers une nouvelle innovation réussie, qui devra cependant savoir se remettre en cause, en restant toujours à l’écoute de notre environnement et des envies de mieux faire des équipes pédagogiques.

Toutes les informations sur http://www.formation-continue.theodore-monod.educagri.fr/

Ci-dessous 4 vidéos :

  • Multimodalité et individualisation : Une équipe qui s’y retrouve !  Pour voir des gens fiers et engagés dans leur métier, c’est ici.
  • Formation continue Théodore Monod : Une équipe au service du candidat Coordinateurs, formateurs, animatrices CdR, stagiaire et directeur détaillent le fonctionnement des formations FOAD, étape par étape
  • Multimodalité et individualisation : Un accompagnement au Centre de Ressources. Anne Claire Delestre, animatrice du CdR de Rennes Le Rheu, accompagne Charles, stagiaire qui pratique l’autoformation.
  • Multimodalité et individualisation : Une stratégie au service du candidat. Le directeur du centre présente l’historique et la stratégie actuelle de développement.

 

VIDEOS




 
Date :5 avril 2017
Mots-clés : Autoformation, Formation à distance, Individualisation, différenciation, Ingénierie de formation, Numérique éducatif, Tutorat, soutien, accompagnement

Voie de formation : Formation continue
Niveau de formation : IV (Bac pro, Bac général)
Initiative du dispositif : Locale
Structure d’appui : Etablissement National d’Appui

Etat de l’action : Terminée
Nature de l’action : Innovation
Etablissement National d’Appui : AgroSup Dijon
Action du Dispositif National d’Appui : Préférence FORMATIONS

 

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