E-learning en formation pour adulte : quelles conditions préalables au changement ? Thèse de doctorat de Pierre Billet.

Nous vous présentons ici la thèse de doctorat en sciences de l’éducation, de l’Université de Bourgogne, soutenue par Pierre Billet, ayant pour titre : « E-learning en formation pour adulte : quelles conditions préalables au changement ? »

Tout d’abord, si les thèses de doctorat nous ont habitués à une certaine austérité graphique, il faut souligner ici la qualité de la mise en page, soutenue par une iconographie en couleur.

Mais c’est bien sur le fond que cette thèse est d’une grande richesse, l’ensemble devenant un document de référence pour toute personne qui souhaite aborder le domaine du e-learning (pris au sens des différentes formes d’apprentissage en ligne).

Le chapitre premier définit le e-learning en passant par des « notions adjacentes », commençant par les notions clés (médiation, interactivité, le tétraèdre pédagogique de Faerber…), la technologie, le fonctionnement de la formation continue, pour finir par l’innovation.

Le chapitre 2 aborde les théories de l’apprentissage et l’adulte apprenant, avec le behaviorisme, le constructivisme, l’andragogie… qui aboutit à un « cycle d’apprentissage, à l’aune du numérique » qui envisage en six étapes une démarche d’apprentissage.

Le chapitre 3 pose la question de l’adoption du e-learning en formation d’adultes, avec tout ce qui est lié au changement et ses résistances.

Ensuite vient la problématique de recherche :

Nous retenons donc, pour notre recherche, les questions permettant d’éclairer les raisons du délaissement de la modalité e-learning, à la fois par les individus, acteurs du dispositif (dirigeants et opérateurs), mais aussi par l’organisation elle-même. Nous tenterons d’aller plus loin, en traitant non seulement les raisons de ce délaissement, mais en nous intéressant également aux conditions nécessaires pour passer des modalités de formation en présentiel vers des modalités numériques, au moins partiellement.

Cette recherche trouve son ancrage théorique avec l’équation du changement de Farmakis, qui envisage un changement dépendant de cinq facteurs : la vision, l’incitation, les moyens, les compétences et le plan d’action.

 

Ainsi Pierre Billet pose cinq hypothèses de recherche

  • Y a-t-il un défaut de vision partagée ? en d’autres mots, tous les acteurs du réseau visent-ils les mêmes objectifs, partagent-ils la même ambition, sont-ils tous au même niveau de connaissance et de culture en la matière ?
  • Existe-t-il un manque de moyens, humains et/ou financiers, qui paralysent l’élan ?
  • Y a-t-il un défaut de compétence, chez quels acteurs et dans quel champ (pédagogique, technologique, managérial…) ?
  • Y a-t-il un problème de pilotage ou de gestion de projet, un défaut de plan d’action ?
  • Les incitations font-elles défaut, ou, si elles existent, ne seraient-elles pas entendues par tous ?

Le terrain de recherche est le réseau des GRETA. Le chapitre 5 présente la méthode d’analyse, qui a retenu un échantillon GRETA majoritairement issus des régions Bourgogne Franche Comté et Normandie, avec ponctuellement quelques acteurs de Paris, Lille, Reims…

Les données sont collectées par une enquête qualitative de 46 entretiens, 18 décideurs (dirigeants, en charge de la politique des établissements, de la gestion des RH) et 28 opérationnels (CFC, formateurs…).

Nous vous laissons le soin de découvrir les conclusions de cette étude.

Nous faisons le pari que les centres de formation agricole, les CFPPA, engagés plus ou moins dans la FOAD et le e-learning, pourront y trouver de fortes ressemblances !

 

Source : http://www.theses.fr/2018UBFCH003

Document PDF (444 pages)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Un travail de recherche sur la motivations et les choix d’orientation en lycée agricole, le cas de la filière agroéquipement.

Ghislain Favergeat est enseignant en agro-équipements au Campus AGRONOVA Montbrison-Précieux, dans la Loire.
Dans le cadre d’un Master 2 à l’Université Jean Monnet de Saint Etienne, il s’est penché sur les déterminants du choix d’orientation des jeunes issus de baccalauréat professionnel.
Ce Master de recherche dans le domaine des Sciences de l’Education lui a permis de rédiger un mémoire ayant pour titre : Motivations et choix d’orientation en lycée agricole. Le cas de la filière agroéquipement.
Il accepte pour Pollen de présenter ses travaux d’étude, de partager des concepts en prenant soin de relier la théorie à sa pratique quotidienne d’enseignant.

Vous trouverez dans l’animation « Genial.ly » ci-dessous une interview qui revient sur les principaux concepts mobilisés dans cette recherche, comme l’autonomie, la motivation, le sentiment d’efficacité personnel, la vocation, l’évaluation cognitive… et leur importance dans une pratique enseignante. En plus des vidéos, vous trouverez quelques QCM, des résumés, une bibliographie…

Bonne découverte !

 




La représentation chorématique d’une formation, une démarche nouvelle au sein de la filière Aménagement.

Les GAP portés par l’ENSFEA

Les « Groupes d’Animation et de Professionnalisation » (GAP) portés par l’ENSFEA sont des dispositifs innovants d’accompagnement à la professionnalisation des enseignants de l’enseignement agricole. Il existe à ce jour 15 GAP dont la plupart sont associés à une discipline d’enseignement général ou technique. Les GAP doivent permettre par exemple de produire, en collaboration avec des enseignants Gapistes, des ressources pédagogiques ou d’élaborer et mettre en œuvre des actions de formation en région.

Le GAP aménagement

Entre 2014 et 2017 le GAP aménagement, piloté par Olivier Bories (Maitre de conférences en aménagement de l’espace), a travaillé de façon expérimentale à la proposition d’une nouvelle manière de construire et de présenter la progression pédagogique.

Les enseignants Gapistes impliqués se sont emparé de la représentation chorématique pour modéliser un projet de formation tout entier, à l’échelle des trois années d’un Bac Pro. Le chorème est une méthode de modélisation diffusée en géographie et en aménagement qui utilise les formes géométriques pour montrer la complexité d’un territoire. Le GAP l’a « détourné » pour travailler sur la complexité d’une progression pédagogique. Il a ainsi pu revisiter les pratiques classiques de représentations de la progression pédagogique (sous forme de tableau) et créer un nouvel outil d’écriture qui permet aux enseignants de raisonner collectivement, à une échelle plus globale et plus dynamique leur projet de formation. Sous cette forme la progression pédagogique est partageable par conséquent possiblement transversale. Elle s’inscrit alors dans l’esprit de la rénovation de la voie professionnelle et de la formation par capacités qui encourage le décloisonnement disciplinaire.

Le GAP aménagement a proposé deux modélisations qui centrent tous les enseignements de toute la formation autour de la situation professionnelle d’apprentissage pratique (SPAP). L’une concerne l’aménagement paysager, l’autre l’aménagement des espaces naturels. Avec ces propositions de modélisations le GAP bouleverse la structure profonde et habituelle du projet de formation. Il propose de sortir d’une logique de silo et de décloisonner les apprentissages. C’est avec l’utilisation de la SPAP et tout particulièrement de l’expérience de PMFP mais aussi avec le retour sur expérience en apprentissage qu’est fabriqué l’ensemble de projet de formation sur trois années. Ces modélisations remettent la pratique au cœur de la formation en aménagement. Elles agissent alors comme un premier levier d’apprentissage et de professionnalisation qui permet non seulement d’enseigner (et d’évaluer) dans une approche par capacités mais aussi d’agir par la pratique sur l’ancrochage et la réussite scolaire.

Une démarche étayée et en développement.

Les travaux du GAP et les ressources produites sont disponibles sur le site pédagogique ENSFEA de l’aménagement, espace@ménagement, rubrique Ressources du GAP, Cycle 1 Modélisation.

Ces travaux ont permis depuis 2017 le développement d’un partenariat avec AgroSup Dijon – Eduter et la construction d’un parcours de formation à distance TutoFOP intitulée « Construire la progression pédagogique d’un module de formation de la filière aménagement ».

Ils ont aussi donné lieu en 2019 à la publication d’un article scientifique (en cours d’évaluation, à paraitre dans le revue Questions vives, recherches en éducation) : « Innover et revisiter la manière d’écrire une progression pédagogique : présenter autrement l’organisation du travail de l’enseignant pour collaborer ».

La prochaine étape relève du passage de la théorie à la pratique. Il passe par la programmation en 2020 d’une expérimentation au sein d’un établissement avec l’implication de toutes ses équipes, administratives et pédagogiques, probablement avec l’EPLEFPA de Saint-Flour intéressé par cette nouvelle démarche pédagogique. Le dossier est en cours de construction.

Ci dessous une vidéo produite dans le cadre de la formation « Construire la progression pédagogique d’un module de formation de la filière aménagement », dans laquelle Olivier Bories présente l’analyse d’un référentiel de diplôme avec la démarche de représentation chorématique.

La formation « Construire la progression pédagogique d’un module de formation de la filière aménagement » est une formation à distance, tutorée, en entrée-sortie permanente, proposée par AgroSup Dijon. (Démo sur la plateforme TutoFOP).

 

Cet article est recensé dans l’espace Recherche & Pédagogie de Pollen, à la page Les publications des établissements d’appui

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Quand le mécanisme de l’inhibition est au service des apprentissages : Une émission avec Olivier Houdé.

Le professeur Olivier Houdé, ancien instituteur, est maintenant, entre autres, Professeur de psychologie du développement à l’Université Paris Descartes, Sorbonne.

Il utilise les possibilités offertes par les IRM pour étudier le fonctionnement du cerveau et les mécanismes cognitifs des enfants.

Il insiste sur le rôle de ce qu’il appelle « inhibition« , ce qui consiste (pour simplifier) à empêcher de penser trop vite, à empêcher un mécanisme « heuristique », rapide, qui va directement à la solution qui semble évidente. « Se développer c’est non seulement construire et activer des stratégies cognitives, comme le pensait Piaget, mais c’est aussi apprendre à inhiber des stratégies qui entrent en compétition dans le cerveau ».
Voir l’article « Le rôle positif de l’inhibition dans le développement cognitif de l’enfant ».
Évidemment ce mécanisme est applicable en classe : Des sciences cognitives à la classe : Entretien avec Olivier Houdé

L’émission de France Culture « MATIERES A PENSER », animée par René Frydman, donne la parole à Olivier Houdé qui lève le voile sur l’acquisition des connaissances et le mode de raisonnement.
Quel est le rôle des émotions dans l’approche logique ? Résister à ses propres erreurs s’apprend-il ? Qu’est-ce que l’intelligence humaine ? La place des neurosciences dans l’éducation est-elle en train de changer ?

Pour en savoir plus :

–> Olivier Houdé

–> A propos de Jean Piaget

–> Lea.fr

 

Une vidéo de 2014 en complément : le cerveau apprend en inhibant.


Bibliographie succincte.

 Comment résonne notre cerveau Que sais-je, 2019

 

 

 

 L’intelligence humaine n’est pas un algorithme Odile Jacob, 2019

 

 

 

 

 L’école du cerveau : de Montessori, Freinet et Piaget aux sciences cognitives Mardaga, 2018

 

 

 

Et retrouvez Olivier Houdé le 17 mai 2019, sur France Inter, dans l’émission « Grand bien vous fasse », intitulée : Qu’est ce que l’intelligence ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




A Rouffach, des initiatives complémentaires pour les apprentis de CAPa Jardinier-Paysagiste.

Pour les formateurs et formatrices du CFAA de Rouffach, la rénovation du CAPa a été l’occasion, avec la participation à la recherche-action Initiatives CAPa, de créer davantage de collectif et de  développer différentes actions, parfois ponctuelles et parfois plus structurantes, qui se complètent :

  • La semaine d’intégration
  • Un binôme de formateurs pour un retour d’expérience renouvelé
  • Un book photo pour aiguiser l’œil du professionnel et aider à construire une pensée structurée
  • Un MIP jardin nourricier pour relier les enseignements… et les formateurs autour d’un fil rouge
  • Une heure de vie de classe pour faire le point sur les apprentissages ou réguler la vie du groupe
  • Le cheminement de l’équipe CAPa JP du CFA

Allez découvrir ces 5 actions et le cheminement de l’équipe !

Vous y trouverez la présentation du contexte et six présentations en ligne,
Ci-dessous un exemple, le MIP Jardin Nourricier.

 

Présentation réalisée avec Genially.

 

 

 

 

 

 




L’enseignement agricole présent dans le dernier numéro des Cahiers Pédagogiques : Expliciter en classe

Le n°551 des Cahiers pédagogiques s’intitule : Expliciter en classe.

Ce dossier tente de faire le point sur ce que disent les chercheurs, les formateurs, mais surtout d’aller explorer ce qui se passe dans les classes.

Il se divise en trois grandes parties :

  • Pourquoi expliciter ?
  • Qui explicite ? Et pourquoi expliciter ?
  • Comment expliciter ?

Deux contributions issues des établissements d’appui à l’enseignement agricole apportent leur pierre à l’édifice :

  • Carine Rossand et Françoise Héraut, d’AgroSup Dijon, signent un article intitulé : Déplier la pensée dans l’action.
    .
  • Loïc Braïda, de SupAgro Montpellier , propose un article, disponible en ligne : Le travail qui produit et le travail qui construit.

 

L’explicitation est depuis plusieurs années au cœur de l’approche capacitaire et des rénovations de diplômes du ministère de l’agriculture. Nous vous proposons deux ressources, qui permettent pour mieux comprendre ce qu’est l’explicitation et son usage en formation.

 

Le principe de l’entretien d’explicitation

Cette vidéo a été réalisée dans le cadre de Cap’Eval, une formation en ligne ouverte à tous les enseignants et formateurs de l’enseignement agricole, pour maîtriser les fondamentaux de l’évaluation certificative. Elle est suivie de « à l’écoute de celui qui explicite » et « le questionnement ».

 

Préparer l’épreuve terminale du CAPa

C’est un ensemble de 6 vidéos thématiques, communes à toutes les spécialités du CAPa, est destiné aux enseignants et formateurs qui préparent et conduisent les oraux d’explicitation dans le cadre de l’évaluation de la capacité C41 des CAPa. Elles s’intéressent à des moments particuliers de leur préparation et de leur déroulement.

Ci-dessous la vidéo Le retour sur expérience, qui montre l’intérêt du retour d’expérience dans un dispositif de formation visant l’atteinte de capacités, et donne des exemples de mise en œuvre à travers deux témoignages. Les autres vidéos sont à consulter sur chlorofil.fr

 

Vous trouverez également sur chlorofil.fr deux vidéos, relatives aux spécialités Jardinier-Paysagiste et Métiers de l’Agriculture support Ruminants, montrent l’ensemble des étapes de préparation de l’épreuve, des situations vécues en entreprise jusqu’à la décision des évaluateurs. Elles peuvent être visionnées avec les apprenants ainsi qu’avec les membres de jury (en particulier professionnels) lors des temps d’harmonisation

 

 

 

 

 

 




Conférence de Philippe Perrenoud : les quatre compétences et aptitudes requises pour l’enseignement.

En août 2012, Philippe Perrenoud était invité à Sao Paulo par Mind Lab (organisme brésilien d’éducation) pour y tenir une conférence intitulée : Compétences et aptitudes requises pour l’enseignement.

Philippe Perrenoud est docteur en sociologie et anthropologie. Professeur honoraire à l’Université de Genève, ses travaux sur la fabrication des inégalités et de l’échec scolaire l’ont conduit à s’intéresser au métier d’élève, aux pratiques pédagogiques, à la formation des enseignants, au curriculum, au fonctionnement des établissements scolaires, aux transformations du système éducatif et aux politiques de l’éducation. Ses derniers ouvrages aux éditions Eyrolles et l’ensemble de ses publications sur unige.ch.

Cette conférence est disponible entièrement sur YouTube et dure 1 heure 23. Nous vous proposons, dans l’animation ci-dessous, une sélection des passages essentiels, ce qui permet de réduire le visionnage à une petite demi-heure.
Nous vous proposons ensuite quelques références bibliographiques et le résumé des extraits vidéo.

Bonne découverte !

 

En complément…

Les théories de l’apprentissage
L’évolution de l’apprentissage à travers le temps YouTube
Qu’est-ce qu’apprendre ? Philippe Perrenoud cairn.info

La Transposition Didactique
La Transposition Didactique YouTube
La transposition didactique christianelagace.com
La transposition didactique : Caractérisation, Débats et Pratiques professionnelles Wikidocs.univ-lorraine.fr PDF.

Savoir donner du sens
Sens du travail et travail du sens à l’école. Par Philippe Perrenoud. Cahiers-pédagogiques.com
Le sentiment d’auto-efficacité, La théorie d’Albert Bandura. ent2d.ac-bordeaux.fr PDF
Le sentiment d’efficacité personnelle à l’école reseau.batisseursdepossibles.org

Adapter son action à la diversité des élèves
La différenciation pédagogique pour appuyer chaque élève YouTube
La différenciation pédagogique. Differenciation.org
Différenciation pédagogique et motivation Philippe Perrenoud. pedagogie.ac-reunion.fr PDF

 

 

 

 

 

 

 

 

 




LéA MESNEA : Médiations des savoirs et ESpaces d’apprentissage à l’aune du Numérique éducatif dans l’Enseignement Agricole

Définis au cœur du programme scientifique de l’Institut Français d’Éducation (IFE), l’origine des LéA  est de pouvoir fonder des recherches en éducation sur l’action conjointe entre chercheurs et acteurs du terrain. Chacun LéA créé conventionne avec l’Institut Français d’Éducation (IFE). Le dispositif LéA vise également la diffusion des savoirs et des résultats issus de ces recherches et leur mise à disposition en formation initiale et continue des professeurs, des éducateurs et des chercheurs.

L’ENSFEA porte un LéA au Legta Edgard Pisani de Tulle-Naves sur le thème : Évolution des pratiques d’enseignement et nouveaux espaces d’apprentissage : leviers de réussite des élèves ?

Cette action a fait l’objet d’une description sur Pollen

Après deux ans de fonctionnement, cette vidéo retrace les travaux, les acquis et les perspectives de cette réflexion accompagnée en établissement.



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




« Become a Global Organic Farmer » à Kalø, une comparaison des systèmes d’enseignement agricole français et danois.

Opaline Lysiak, enseignante en agronomie au lycée agro-environnemental d’Arras est partie de septembre 2017 à septembre 2018 à la rencontre des agriculteurs et des enseignants de 12 pays pour étudier leurs systèmes d’enseignement agricole et leur approche de l’agroécologie. Voici le récit de son étape au Danemark. Vous pouvez retrouver l’ensemble de ses reportages sur Pollen à la page Tour du monde Agro-écologie.

 

Déjà novembre 2018: il m’aura fallu 4 mois pour prendre du recul par rapport aux spécificités et aux belles rencontres de l’école « Global Organic Farmer » située à Kalø au Danemark. En juillet 2017, j’ai eu la chance d’entrer en contact avec Florence, enseignante en zootechnie à Kalø et aussi chargée de l’appui aux stages et à la coopération internationale. Elle m’invite à venir m’immerger une semaine dans l’atmosphère de son école, en juin 2018. Je réalise aujourd’hui à quel point l’internationalité et les origines des étudiants rend les échanges et donc l’expérience dans cette école, très riches.

« La diversité des motivations et des origines des étudiants fait la richesse de notre école »

C’est l’avis de Laura, étudiante en première année. « 30% des étudiants viennent du monde agricole et leurs parents font de l’agriculture conventionnelle et ne veulent pas répéter les même erreurs. C’est super intéressant car cela nous permet de connaitre ce que l’on NE SOUHAITE PAS FAIRE, le système que l’on est en train d’essayer de changer, avant de savoir ce que l’on veut faire vraiment ».
Pour Charlie, c’est l’honnêteté et l’humilité des enseignants qui fait la particularité de cette école. Ils expliquent dès le départ qu’ils n’ont pas beaucoup de temps pour présenter un sujet, et que ce sont aux étudiants d’approfondir ce qui les passionne.

 

« Ce que je sais, c’est que je ne sais rien » l’humilité selon Jeppe

Le premier témoignage sur lequel je souhaite revenir est celui de Jeppe, qui termine sa formation en agriculture biologique à Kalø.
Pour lui, les étudiants de lycées agricoles doivent être curieux et comprendre qu’en fait, ils ne connaissent rien. Plus on étudie, plus on est « intelligent » mais on se sent un peu bête parce qu’on réalise à quel point on ne connaît rien. Il questionne aussi l’autorité des enseignants, qui aujourd’hui ne doivent pas être en posture de détenir les savoirs mais plutôt d’encourager la curiosité.

 

L’agroécologie: copier la nature en étant créatif !

« Les symbioses c’est ce qui nous permet de vivre et les cycles se répètent partout dans la Nature, y compris en nous, et on doit en faire partie. Quand on fait de l’agriculture on doit produire beaucoup et ça fait appel à notre intelligence d’être humain … pour répéter les schémas de la nature! »

 

L’agrécologie, intense en connaissances

« C’est une manière de faire l’agriculture très dense en informations. J’aime l’idée de combiner des connaissances traditionnelles et des résultats de recherches récentes dans une logique de tester, faire des erreurs et réussir » explique Maya. Elle est en 1ère année du cours principal, et met le doigt sur un défi de taille: comment conserver les connaissances traditionnelles à l’heure où au Danemark les agriculteurs – ceux qui pratiquent pour de vrai – sont presque moins nombreux que les chercheurs qui ont une grande quantité de connaissances à partager?


 

Devenir agriculteur au Danemark

Allez, amusons nous à comparer les systèmes d’enseignement agricole français et danois! Si l’importance donnée à l’expérience nous laisse rêveurs, les 2 systèmes ont leur histoire et peuvent apprendre l’un de l’autre.

> Le diplôme n’est plus obligatoire pour s’installer en tant qu’agriculteur au Danemark.

> Toutes les écoles d’agriculture fonctionnent par apprentissage. « Le maître de stage paye l’étudiant par un contrat d’apprentissage. Il peut appeler l’élève pour qu’il travaille les week-end. L’élève est payé aussi quand il est en cours pour compenser cette veille les week end, m’explique Florence. Une caisse collecte un impôt auprès des entreprises qui font des formations professionnelles. Ainsi les agriculteurs sont remboursés à 85% du salaire de l’apprenti pendant qu’il est à l’école. Ils ne payent que 15% du salaire total ».

> Peu d’écoles d’agriculture danoises ont une ferme sur place. Les périodes de stage sont si importantes – 2 ans sur toute la formation – que les écoles d’agriculture ne sont pas censées créer ces situations de pratique mais plutôt valoriser ces expériences pour travailler sur la théorie.

Les spécificités de l’école de Kalø

> Les étudiants font un premier mois de stage après seulement 10 semaines de cours. « L’idée c’est de leur montrer qu’ils sont capables de partir. Une partie des étudiants a déjà voyagé, mais pas aussi loin et pas dans de vrais fermes. C’est la politique nationale au Danemark: on les encourage à aller voir ce qui se passe ailleurs » ajoute Florence. C’est la même caisse qui soutient les stages à l’étranger: billet d’avion et visa sont ainsi pris en charge.

> Quand on part en stage on ne va pas forcément retrouver la même classe au retour. On reprend un autre train en marche. C’est flexible. « Les étudiants sont autorisés à diviser leur année de stage en plusieurs petits stages. Ils peuvent faire une pause dans les études et revenir. » Ils ont 8 ans en tout pour obtenir leur diplôme.

Pour aller plus loin:

Découvrez les interviews d’autres étudiants de Kalø:

Suivez @GlobalOrganicFarmer sur Instagram et Facebook!

 

Pour suivre Opaline :

Sur Pollen, l’ensemble des reportages (Pologne, Inde, Japon, Québec, Danemark) à la page Tour du monde Agro-écologie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Produire pour manger bien au lycée Saint-Joseph à la Réunion

Suite à la formation PEPIETA organisée par Agrocampus Ouest et à la rénovation du CAP Agricole ARC qui propose 5 heures de cours non affectés par semaine, le projet « Produire Pour Manger Bien » est né de la volonté de notre l’équipe pédagogique. Nous voulions trouver un support de formation qui fédère une équipe, qui intéresse les apprenants et qui plus est  permet l’enseignement de la Transition Agro-Ecologique a vraiment été une opportunité.

Les finalités que nous nous sommes données ont de viser l’autonomie de l’apprenant, d’amener une réflexion de l’élève sur la situation agricole de l’Ile de la Réunion fortement dépendante des importations, et d’intéresser des élèves ayant des difficultés d’apprentissage en utilisant leur vécu en pratique pour l’utiliser dans les matières générales.

Aussi, le but de notre action est de produire des poulets en visant l’autonomie alimentaire dans un contexte de production productiviste très dépendant des intrants externes.

Cette action de terrain permet, grâce à un projet pédagogique d’équipe, à élever des poulets en visant l’autonomie alimentaire, et :

  • de motiver les apprenants qui au départ sont peu intéressés par leur formation.
  • de leur faire acquérir les concepts de transition agro-écologique.
  • de communiquer sur l’action lors d’un repas avec les parents, les apprenants et l’ensemble de la communauté éducative.

Quelques résultats ?

Au niveau des apprenants, l’autonomie est acquise : ils gèrent de façon responsable leur atelier de production.

Ils ont entamé une réflexion grâce à des problématiques de terrain.

Ils se sont appropriés les concepts agro-écologiques et sont capables d’en expliquer les finalités en les comparant à de l’agriculture conventionnelle. Leur phrase clé est maintenant : « Utiliser- préserver la nature pour se nourrir ».

C’est également l’occasion de valoriser les savoirs transversaux et de travailler l’acquisition des concepts agro-écologiques :

 

Pour les enseignants, le travail d’équipe a été renforcé et ce projet a créé une réelle dynamique.

Ce projet a permis aux enseignants de matière générale de s’approprier un support technique utilisable à multiples reprises.

Par cette action, les élèves sont plus motivés que par un travail en face à face.

Le projet fédère l’ensemble des équipes de l’EPL (des enseignants au service restauration), des apprenants et leurs parents.

Pour en savoir plus : accéder au témoignage complet de l’équipe  et à la vidéo de l’équipe

Karyne Gressot, enseignante en économie / tiers temps « suivi des actions de biodiversité » au sein de l’EPL. (Ancienne référente en EPA au démarrage de l’action).