Résultat de la recherche avancée de témoignage

Utiliser les projets collectifs pour rénover la pédagogie et les apprentissages, au LEGTA de Carcassonne.

LEGTA Charlemagne, Occitanie

Route de St Hilaire

 11000 Carcassonne

Tél :
Site web : http://www.epl.carcassonne.educagri.fr/
Responsable : Michel Bouttier ,
Rédacteur de la fiche : Timothee Croizer et Jean-Paul Teyssandier, Chargé de mission au CEZ-Bergerie nationale
, jean-paul.teyssandier@educagri.fr
Chef de projet : Florian Sanchez , florian.sanchez@educagri.fr

DESCRIPTION SYNTHETIQUE DE L’ACTION

Jusqu’en 2013 l’EPLEFPA de Carcassonne conduisait des actions comme la réduction des intrants (Ecophyto) et la réalisation d’inventaires de biodiversité (Biodivea). Ces actions menées sans réelle coordination entre les formateurs apparaissaient  juxtaposées et chronophages en temps. Par ailleurs elles ne permettaient pas de faire le lien entre biodiversité et production et du coup intéressaient peu les apprenants. L’absence de cohérence et de sens entre ces actions, ajouté à des difficultés économiques de l’exploitation distendait les relations avec les partenaires locaux.
Faisant ce constat, l’équipe pédagogique de Carcassonne réagit en repensant sa pédagogie  et ses partenariats autours des démarches de projets pour relancer une dynamique collective.
L’enjeu était de remettre l’exploitation au cœur de la pédagogie et de l’apprentissage à travers des projets collectifs concrets, inscrits dans le territoire.

Le projet

Ancré sur des projets collectifs menés avec l’équipe éducative l’objectif consistait à relancer des partenariats pédagogiques et techniques en prenant appui sur l’exploitation.  Ainsi la place des apprenants redevenait centrale et concrète en proposant des projets porteurs de sens, applicables dans l’exploitation et le territoire.
Pour se donner les moyens de ses ambitions, l’EPLEFPA de Carcassonne décide de s’inscrire dans le dispositif Tiers/Temps et donc de disposer d’un temps de décharge pour l’un de ses formateurs. Florian Sanchez, professeur d’Agronomie, était chargé de mener à bien ce projet intitulé : « Agriculture et biodiversité : symbiose ou parasitisme »

Le temps dégagé lui permis de coordonner, d’organiser et de rencontrer les différents acteurs et partenaires du projet. Ainsi, un projet global à l’échelle de l’établissement a été proposé,  incluant les actions déjà en place, enrichies de nouveaux partenariats. Florian Sanchez a également participé aux CASDAR / RMT pour bâtir des outils pédagogiques adaptés.
Penser un projet global offrait aux apprenants des situations pédagogiques motivantes et favorables à leur implication.  C’était également le moyen d’envisager des projets et des séances interdisciplinaires mieux construites et plus cohérentes  pour que les élèves puissent se positionner comme acteurs du projet et de leurs apprentissages.

Les étapes

  • Dès l’acceptation du projet Tiers Temps, plusieurs étapes se sont enchaînées pour construire collectivement le projet :
  • La première, structurante pour le groupe, a consisté à réaliser une lecture collective des référentiels de formation pour faire ressortir les interactions des enseignants, mais aussi pour créer du lien entre les formations.
  • L’équipe éducative s’est aussi appuyée sur un tableau panoramique réalisé dans le cadre du PREA récapitulant le rôle de chacun au sein de l’établissement. Cette analyse montrait que les ¾ des projets existants sur l’EPLFPA étaient réalisés avec l’exploitation, sans concertation les uns avec les autres. Le projet Tiers Temps devait donc remettre du liant entre les différentes initiatives et projets.
  • Il a également fallu réinvestir les partenariats avec les acteurs locaux. En effet, sensibiliser les apprenants à l’effet des pratiques agricoles sur l’environnement nécessite des marqueurs et des compétences diversifiées. Ne disposant pas de toutes ces capacités d’analyse, l’établissement s’est naturellement rapproché  de l’agglomération de Carcassonne et de l’Agence de l’eau.
  • Le cadrage et la coordination des équipes réalisés (autour du projet « Agriculture et biodiversité : symbiose ou parasitisme »), l’objectif suivant était de motiver et fédérer des élèves de différentes filières  autour d’enjeux communs. . Il convenait d’articuler les  complémentarités entre les formations et les classes, pour réaliser ensemble  les diagnostics de biodiversité et de production.
  • Pour cela, l’équipe éducative a mis en place pendant 2 ans, des séances interdisciplinaires mixant les classes de BTS GPN et APV avec 4 enseignants pour réaliser des diagnostics IBIS (Intégrer la biodiversité dans les systèmes d’exploitation agricoles). Les analyses et les échanges de pratiques qui en découlent sont très riches. Les élèves apprécient les dynamiques interclasse, d’être ensemble, de confronter leurs analyses avec leurs regards très contrastés. Côté équipe pédagogique, ce travail reste enthousiasmant mais la lourdeur d’organisation ne permet pas encore de rendre ces expériences communes systématiques (emploi du temps, répartition des tâches, choc des cultures entre les classes de BTS GPN et APV).
  • L’approche inter-niveaux, moins contraignante à organiser, est aussi réalisée à l’EPLEFPA de Carcassonne. Depuis deux ans les chantiers de semis associent les BTS APV et les terminales STAV, des élèves de niveau différent, sur l’entrée production. Les BTS parrainent les terminales. Ce chantier s’intègre dans une réflexion globale d’élaboration de nouvelles rotations sur l’exploitation. Le chantier va de l’organisation à la mise en œuvre d’un semis afin de sensibiliser les apprenants aux contraintes pratiques, utiles pour alimenter leurs analyses réflexives. Ce travail requiert également une bonne organisation : deux séances de pluri sont réalisées avec les BTS pour qu’ils maîtrisent techniquement le chantier, afin d’encadrer correctement les groupes de terminales STAV. En fin de chantier une réunion de bilan est organisée avec les différents participants. Le travail a débouché sur une proposition d’allongement des rotations, qui a été mise en œuvre sur l’exploitation, stimulant beaucoup les élèves.

L’approche capacitaire

Dans cette démarche le travail des apprenants a débouché sur une décision opérationnelle pour l’exploitation, leur permettant d’être acteurs du chantier et de leurs apprentissages. De plus, pour les BTS, parrainer les terminales les positionne dans un rôle de prescripteur et les place dans une approche capacitaire qui leur permet d’entrevoir la diversité des compétences professionnelles qui leur seront nécessaires.

Cette orientation capacitaire est encouragée au sein de l’établissement. Depuis 4 ans les BTS APV réalisent un tour de plaine hebdomadaire qui débute, dès la levée des cultures pour s’achever à l’examen. Ces observations font l’objet d’un diagnostic hebdomadaire sur l’état des cultures, assorti de conseils et préconisations argumentées, remises aux professeurs et au DEA. Depuis 2016, les restitutions se déroulent en réunion d’exploitation devant tous les professeurs techniques. Elles sont évaluées et notées à partir de quelques clés (le raisonnement et la pertinence technique, la facilité de mise en œuvre, l’impact économique…), ce qui constitue un excellent apprentissage de mise en situation professionnelle, pour ces futurs agriculteurs et techniciens.

Bilan et perspectives

Quatre ans après le début de la réflexion sur la place des projets dans la pédagogie, il est intéressant de noter le chemin parcouru. Cette dynamique de projet portée par un établissement inscrit dans son territoire permet, de plus en plus, d’accompagner des dispositifs éducatifs centrés sur l’apprenant.
Le développement des coopérations, rendu possible grâce au temps dégagé pour le projet Tiers Temps, permet à l’équipe pédagogique de mieux s’organiser. Ainsi, elle peut penser l’utilisation pédagogique des projets et les inscrire efficacement au regard des référentiels professionnels et capacitaires, tout en les rendant très attractifs pour les apprenants. .

Ce travail qui a été réalisé à l’EPELFPA de Carcassonne peut, d’une certaine façon, être vu comme une mise en abîme. La mise en place d’une approche systémique de la pédagogie dans l’établissement est utilisée pour comprendre comment fonctionne un système agro-écologique.

 

Pour aller plus loin voir le document PDF ci-dessous : Animation et Développement des Territoires : Ancrer les pédagogies sur des projets !

 

FICHIERS A TELECHARGER

Descriptif : Animation et Développement des Territoires : Ancrer les pédagogies sur des projets !
Article_carcassonne_ADT.pdf

VIDEOS

 
Date :21 juin 2017
Mots-clés : Agroécologie, Conduite de projet, Exploitation agricole, halle, atelier, Partenariats, Pédagogie de projet, Projet d’établissement, Territoire

Voie de formation : Voies mixtes
Niveau de formation : Tous
Initiative du dispositif : Locale
Structure d’appui : Etablissement National d’Appui

Etat de l’action : Terminée
Nature de l’action : Expérimentation, Innovation
Etablissement National d’Appui : Bergerie Nationale

 

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