Résultat de la recherche avancée
La randonnée du développement durable de la Roche sur Foron : Apprendre autrement.
ENILV de La Roche sur Foron, Auvergne-Rhône-Alpes
212, rue Anatole France
74800 La Roche sur Foron
Tél : 0450030103
Site web : http://www.enilv74.com
Responsable : Marc ANDRIOT , marc.andriot@educagri.fr
Rédacteur de la fiche : Fabien COURTIN, Animateur CDR
, fabien.courtin@educagri.fr
DESCRIPTION SYNTHETIQUE DE L’ACTION
Une randonnée pour faire un pas de côté
La randonnée s’inscrit dans la vie de la filière bac pro comme un rite de passage. Elle a lieu sur le site de Sommand dans les Alpes tous les ans depuis 5 ans au même moment dans le parcours des élèves du baccalauréat professionnel Laboratoire Contrôle Qualité en fin de première.
L’enjeu est de responsabiliser les élèves en leur faisant vivre des conditions de vie moins passives et moins consommatrices que ce qu’ils connaissent habituellement et en s’écartant des habitudes sociales et culturelles.
A l’origine de ce projet, il y a une idée du directeur-adjoint, Marc Andriot, qui, dans le cadre des stages de développement durable et santé prévus dans les référentiels, souhaitait rendre les élèves « acteurs ». Cette randonnée s’inscrit donc dans le projet d’établissement dont la mise en activité des élèves est un axe fort.
Une écologie d’acteurs
Équipés du strict nécessaire, un enseignant en biologie, la CPE adjointe, moi-même et la quinzaine d’élèves, partons 3 jours en montagne et dormons sous des tentes ou, en cas d’intempéries, dans une salle que la mairie de Mieussy (74) nous prête.
Nous prévoyons la nourriture avant de partir et préparons nous-mêmes nos repas avec notre équipement sommaire qui se limite au feu de camp, ce qui n’est pas toujours facile.
Pour l’équipe pédagogique et les élèves, c’est l’occasion d’expérimenter une nouvelle vision de l’apprentissage comme un art qui privilégie les connexions, les agencements, les rencontres et le mouvement.
Les acteurs de cette action sont les élèves, le maire de Mieussy, Régis Forestier, le berger Bertrand Müller, la CPE adjointe Géraldine Parchet et son chien Nanuq, l’assistante d’éducation Cécile Madden, l’enseignant Julien Deprez, l’infirmière Catherine Vedrenne, moi-même l’animateur CdR (centre de ressources) Fabien Courtin, mais aussi l’environnement : la topographie de Sommand, la faune, la flore, la météo sont aussi considérés comme des « acteurs » de la randonnée, car les éléments qui constituent cet environnement sont « formateurs » (voire les recherches du Gref). Chacun des acteurs maximise ses ressources à travers son énergie et sa pédagogie.
Les participants peuvent varier, par exemple une année un stagiaire de la formation continue en CS fermier a souhaité participer et a intégré ce projet du fait de son expérience de berger.
Cette année, Frédéric Beauvais qui a traversé de nombreux pays et a su s’adapter à différentes conditions de vie, le froid, la chaleur, l’absence de nourriture…est intervenu pour parler de son expérience de voyageur-musher devant les élèves.
Tous les ans pendant la randonnée, Bertrand Müller intervient le soir autour du feu pour parler de son métier de berger à Sommand. L’acteur « feu » entre en scène et crée un climat propice à la discussion et produit un type d’interaction qui lui est propre.
Des apprentissages incorporés et réflexifs
Le projet n’est pas figé, et nous souhaitons même qu’il évolue. Nous envisageons de transformer la randonnée en « techno-marche » d’ici quelques années. C’est-à-dire que les téléphones portables (pour l’instant bannis) pourraient devenir des acteurs du projet dans le sens où les élèves pourraient se filmer et revisiter plus tard la sortie à travers leurs vidéos. La technologie pourrait aussi apporter une dimension esthétique au projet par exemple en enregistrant des sons ou en retravaillant des photos.
La randonnée a de nombreux effets positifs dont celui de faire émerger des compétences que les acteurs n’avaient pas identifiées au départ. Les critères de réussite sont fixés par le groupe. Avons-nous eu un comportement responsable à l’égard de l’environnement ? Comment avons-nous géré nos déchets, notre alimentation ? Comment avons-nous géré le transport du matériel ?
Cette action nourrit l’apprentissage et stimule la pensée. L’apprentissage n’est pas qu’une acquisition purement intellectuelle de savoirs désincarnés. Tout ce qui est vécu durant ces 3 jours, les conditions de vie, le régime alimentaire, l’attention portée aux lieux, le climat, deviennent objets de réflexion.
Cette randonnée répond aux enjeux écologiques contemporains. Elle nous permet de réfléchir à notre façon de consommer et de prendre du recul sur nos besoins et la façon de les satisfaire (à travers nos modes de consommation)
S’écoformer par la randonnée
Alors qu’il existe bien une éducation à l’environnement dans l’institution scolaire à travers les programmes de biologie et d’écologie, nous faisons le constat que peu d’actions de formation réfléchissent à ce que pourrait être une « écoformation », c’est-à-dire une formation par l’environnement. Nous postulons que cette « écoformation » répondrait plus efficacement aux enjeux écologiques contemporains.
« S’ecoformer » par la randonnée en montagne ne consiste pas à acquérir du savoir par exemple sur le feu en l’abordant d’une manière cartésienne, c’est davantage comprendre le feu comme quelque chose de vivant, qui a besoin d’être entretenu d’une certaine manière si nous voulons nous réchauffer le soir et discuter. Autrement dit, s’ecoformer par le feu, c’est l’éprouver émotionnellement.
Cette connaissance intuitive, pratique de l’environnement, nécessite d’adopter certaines postures comme la présence, la vigilance, l’attention, l’action. Des compétences que les élèves pourraient transférer à l’ENILV dans le cadre scolaire, car ces compétences conditionnent et nourrissent les apprentissages.
Quelques références bibliographiques illustrant les courants qui nous inspirent :
Galvani P, Pineau G, Taleb M, (coord), 2015, Le feu vécu, L’Harmattan.
Mezirow J., 2001, Penser son expérience, développer l’autoformation, La chronique sociale
Amyot Y. 2003, Le marcheur-pédagogue ; amorce d’une pédagogie rhizomatique, L’Harmattan
FICHIERS A TELECHARGER
Descriptif : Eco-formation : Quelles méthodologies de transmission des SAE ?
Roche_Foron_Ecoformation.pdf
VIDEOS
Mots-clés : Pédagogie de projet, Pluridisciplinarité (multi), Vie scolaire
Voie de formation : Formation initiale
Niveau de formation : IV (Bac pro, Bac général)
Initiative du dispositif : Locale
Structure d’appui : Etablissement National d’Appui
Etat de l’action : En cours
Nature de l’action : Innovation
COMMENTAIRES