« Retour de l’arbre en agriculture » : cheminement de deux équipes pédagogiques en 1ère STAV autour d’une même activité, à l’EPL de Cibeins

Ce témoignage retrace l’expérience vécue par deux équipes pédagogiques de 1ère STAV au Lycée de Cibeins (1 avec une classe « production » et 1 avec une classe « aménagement ») à partir d’une même activité, conçue collectivement en amont mais menée séparément. Il s’agit de répondre à une sollicitation de l’exploitation agricole par une association environnementale (FNE) qui souhaite redonner une place à l’arbre dans le système de production agricole en reconstituant un maillage bocager aujourd’hui excessivement disparate, voire absent.

La rédaction de ce témoignage a été l’occasion de réfléchir sur le travail réalisé et d’identifier les points expliquant les différences dans le cheminement et le vécu des deux équipes et dans les apprentissages réalisés par les élèves des deux classes.

La volonté affichée par les enseignants impliqués était de travailler un vrai cas en démarche constructiviste qu’ils avaient étudiée via des ateliers internes sur l’innovation pédagogique ; ils ont sollicité la référente EPA2 (mission régionale « pédagogie, appui aux équipes pour enseigner les transitions ») pour les guider dans ce travail.

Cette expérience montre :

1- l’importance du compagnonnage par une personne plus expérimentée (ici la référente EPA1/2) ;

2- la nécessité de la formation des enseignants en équipes filières, voire au sein d’un établissement, sur les processus pédagogiques mobilisables quand il s’agit de travailler avec le vivant dans une perspective de durabilité ;

3- l’intérêt, pour les différentes parties prenantes, de travailler sur un objet pédagogique territorialisé comme ici l’arbre ;

4- la nécessité de ré-expérimenter pour progresser et constituer un vrai collectif apprenant.

Découvrez cette expérience, racontée en détail et très documentée !

« Retour de l’arbre en agriculture » : cheminement de deux équipes pédagogiques en 1ère STAV autour d’une même activité, à l’EPL de Cibeins.

 

 

 

 

 

 

 

 




Valoriser les jeux sérieux sur l’agriculture, l’alimentation et l’environnement ! Participez à l’enquête de l’Inrae !

Depuis mercredi 09 juin 2021 et jusqu’au 07 juillet 2021, une enquête conduite par l’INRAE recense les jeux sérieux dans les champs de l’agriculture, l’alimentation et l’environnement en France. Cette enquête est destinée aux concepteurs de jeux sérieux afin de faciliter l’accès et l’usage de ces derniers à travers le projet GAMAE, et promouvoir les pédagogies actives et ludiques au services d’apprentissages complexes. 

 

Qu’est-ce que GAMAE ?

GAMAE sera une plateforme sur les jeux sérieux dans les champs de l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (AAE), dont la conception est en cours à INRAE. GAMAE sera composée de trois éléments :

  1. Un gaming lab, à visée scientifique, avec notamment l’organisation de webinaires
  2. Une ludothèque nationale rassemblant les jeux sérieux de France dans les domaines de l’AAE
  3. Un ensemble de ressources d’aide à la conception et à la valorisation destiné aux concepteurs de jeux sérieux.

GAMAE se veut une vitrine qui donnera une visibilité aux jeux sérieux AAE et permettra une recherche de ces derniers suivant différents critères comme la thématique, les objectifs de jeu, l’âge ou encore le nombre de joueurs.

Une enquête au service de GAMAE

Le étudiantes d’Agrocampus-Ouest travaille leur représentation d’un territoire à l’INRAE (63) avec le jeu La Grange

Vous avez créé un ou plusieurs jeux sur ces thématiques ? Votre jeu est en cours d’élaboration ? Vous n’êtes pas tout à fait sûr que votre dispositif entre dans la catégorie « jeu sérieux » ? N’hésitez pas à renseigner le questionnaire d’enquête.

Répondre à cette enquête vous prendra entre 30 et 40 minutes. Cela peut paraitre long mais elle nous permettra de mieux connaitre les jeux français et de les faire connaitre via la ludothèque notamment pour l’enseignement que ce soit pour des élèves ou des étudiants !

 

 

 

Si vous connaissez des créateurs de jeux sérieux n’hésitez donc pas à leur partager cette enquête ainsi qu’à toutes personnes susceptible d’être intéressées par le projet.

Pour  accéder à l’enquête, c’est ici : https://sondages.inrae.fr/index.php/558136?lang=fr

En savoir plus

Les élèves de BTSA PA  apprennent avec le simulateur pédagogique ENGELE au  lycée Théodore Monod (Le Rheu-35)

Astrid REVALO a conçu cette enquête. Stagiaire à l’INRAE, elle est encadrée par les porteurs de ce projet et membres d’INRAE : Sylvain DERNAT, Gilles MARTEL et Medulline TERRIER GESBERT. Pour toutes questions relatives à l’enquête, vous pouvez contacter Astrid REVALO à l’adresse suivante : astrid.revalo@inrae.fr

Pour toutes questions relatives à la plateforme GAMAE, vous pouvez contacter Sylvain DERNAT à l’adresse suivante : sylvain.dernat@inrae.fr

Pour l’équipe GAMAE, Astrid Revalo, le 09 06 2021

INRAE est un institut public de recherche dans les domaines de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement (https://www.inrae.fr/).




Agroécologie Tour, Sées écoresponsable, on le prouve !

Lors de la journée Agroécologie Tour le 9 février 2021, le lycée de Sées (un des  lauréats du concours « Tous écoresponsables, on parie ») s’est engagé pour les transitions : lycéens, étudiants et personnels ont proposé animations et ateliers autour des transitions et de l’agroécologie. Toute la communauté éducative, répartie en 32 groupes a participé aux ateliers.

Chacun a pu s’investir – et découvrir l’autre- autrement pour les transitions et l’agroécologie.

En parallèle, une classe de BTS ACSE  avec ses enseignants agroécologues, a conduit des entretiens stratégiques pour faire évoluer encore davantage la ferme du lycée sur la voie de l’agroécologie…

Découvrez en détail cette organisation et les nombreuses ressources qui l’illustrent !

 

Exemple avec la vidéo : Sées éco responsables, on le prouve version finale


 

 

 

 

 

 

 




Un observatoire participatif pour concevoir et diffuser des stratégies de lutte alternatives contre les ravageurs des cultures

L’observatoire participatif des taupins est un partenariat entre l’INRAE et la MFR de Fougères. Il prend racine dans le projet Ecophyto STARTAUP, pour STratégies Alternatives aux néonicotinoïdes dans la maîtrise de la nuisibilité des TAUPins sur culture de maïs.

Ce projet s’inscrit dans une démarche de sciences participatives associant acteurs de la recherche et acteurs de l’enseignement dans l’objectif commun de produire la connaissance nécessaire à la compréhension et à la prévision du risque de dégâts causés par les larves de taupins. Du point de vue de l’établissement d’enseignement, l’enjeu est de proposer une pédagogie de projet, qui s’appuie sur une expérience de recherche réelle, susceptible d’engager et d’intéresser les élèves à s’approprier des matières un peu nouvelles pour eux, comme l’agronomie, mais aussi pour servir de support à de nombreuses applications dans différentes disciplines : biologie écologie, mathématiques, communication, informatique, etc.

Le partenariat est gagnant-gagnant. Cela apporte une plus-value pour les élèves dans leurs apprentissages, et à travers eux, pour leur maître de stage qui sont aussi des agriculteurs du territoire. Cela apporte aussi une plus-value pour le projet puisque ça permet d’augmenter le nombre de données collectées.

A la rentrée 2020, l’observatoire participatif entre dans sa deuxième année d’expérimentation. Le témoignage ci-après s’appuie sur les propos recueillis lors de la journée de lancement de la campagne d’échantillonnage 2020/2021. Il présente le déroulement de l’action et les principales réalisations des enseignants et des élèves.

Nous remercions particulièrement l’équipe projet de l’action :

  • Jean-Bernard Fretay et Floriane Bonnard, formateurs à la MFR de Fougères,
  • Estelle Meslin, enseignante dans l’enseignement agricole, et consultante au côté de l’INRAE et de la MFR pour organiser et co-animer les temps forts du dispositif pédagogique adossé à l’observatoire participatif,
  • Ronan Le Cointe, Centre INRAE Bretagne-Normandie, UMR IGEPP, Rennes / Le Rheu,
  • Ainsi que Théo et Paul élèves en seconde pro à la MFR de Fougères, Magali Piederriere enseignante en biologie-écologie au Lycée du gros chêne à Pontivy et référente régionale « EPA », ainsi que Eric Plaze, chargé de missions innovations expérimentations à la Draaf-Srfd Bretagne.

Lien vers le témoignage complet : https://pollen.chlorofil.fr/toutes-les-innovations/monparam/3811/

 

Rédaction : François Guerrier, L’Institut agro, Agrocampus-ouest, mars 2021




Préparer son PLEPA au Lycée de la Baie du Mont Saint Michel

Le projet d’établissement est actuellement en refonte au lycée de la Baie du Mont Saint Michel. De premières propositions d’orientation existent de la part de l’équipe de direction. Par ailleurs, l’établissement est engagé dans la mise en œuvre d’une action « CASDAR TAE+ » pour réfléchir avec l’ensemble de la communauté apprenante et les partenaires du territoire, à la résilience de l’élevage laitier.

Dans ce contexte général, l’établissement doit réfléchir à animer sa dynamique autour du Plan Local Enseigner à Produire Autrement  (nom de code : « PLEPA Epa2 »).

Une des pistes était de s’inscrire dans les prémisses des axes déjà imaginées par l’équipe de direction dans le cadre de la refonte du projet d’établissement. Toutefois, pour l’équipe d’animation du PLEPA Epa2, partir des 4 axes de l’ancien projet d’établissement risquait fort d’orienter les débats et devenir le cadre des discussions, et non d’en faire une proposition à discuter.  Il faut donc essayer de trouver un autre angle d’attaque qui soit la moins enfermante possible, mais qui permette pourtant d’aboutir à une production tangible et opérationnelle : les personnels ayant à cœur -en particulier avec le contexte de Covid-19- de ne pas s’enliser sur des réunions sans décisions, où chacun prend du plaisir à parler mais où les acteurs ont le sentiment que rien n’avance réellement.

Pour tenir l’équation complexe, l’équipe d’animation composée de Thierry Cherel (directeur adjoint en charge du Lycée), Amandine Bedin (Cheffe du projet Casdar TAE+) et Frédérique Lecarpentier (Responsable de l’animation des écodélégués), l’équipe d’animation a posé quelques principes d’action au regard de leur situation d’établissement :

  • Une recherche de valorisation et de reconnaissance de ce qui se fait déjà dans l’esprit d’EPA2
  • L’envie de partager les moments d’échange autour de l’EPA2 avec les apprenants de l’EPL (lycéens, étudiants, adultes et apprentis),
  • Un besoin de mieux comprendre ce que porte/fait chacun (personnels lycée et CFA) pour renforcer les coopérations et les possibles mutualisations,
  • Définir des critères pour aider à définir et orienter et prioriser les actions « EPA2 » de l’EPL,
  • La nécessité de produire un cadre qui puisse apporter de la cohérence et un confort au travail : porteur de sens et de cohérence, dans la durée (repères, sécurisation, confiance),
  • Un cadre de travail pour animer la démarche.

 

Pour accéder aux retours écrits et  en vidéos, nous vous invitons à consulter le témoignage de l’EPLEFPA de la Baie du Mont Saint Michel ici : https://pollen.chlorofil.fr/toutes-les-innovations/monparam/3758/

Rédaction : Thierry Cherel, Amandine Bedin, Frédérique Lecarpentier (EPLEFPA de la Baie du Mont Saint Michel) et François Guerrier (L’institut Agro, Agrocampus-Ouest, référent CASDAR TAE+)

Remerciements : Emmanuel Bon, Marion Diaz et toutes et tous les participant-es !

Les élèves :

 

Les animatrices :

 

Le chef de projet :

 

Le référent régional :

 

François Guerrier, L’institut Agro, Agrocampus-Ouest, février 2021




PayZZage ! le jeu du puzzle paysager développé par l’UMR BAGAP et le centre Inrae de Bretagne-Normandie, au service de l’agriculture, de la biodiversité et du paysage

PayZZage est développé par l’UMR BAGAP et le centre Inrae de Bretagne-Normandie (Gilles Martel, Estelle Meslin, Audrey Alignier). Son but est de réfléchir au rôle des agriculteurs dans la construction d’un paysage qui favorise la biodiversité et la présence d’auxiliaires de cultures, tout en réduisant la présence d’adventices. Il s’appuie sur les travaux de recherches de l’UMR BAGAP.  

 

Une description rapide ?

PayZZage, c’est un jeu de plateau invitant les apprenants (Bac Pro et post-bac) à mener une réflexion collective pour élaborer un paysage agricole selon les principes de l’agroécologie.  Le plateau de jeu représente un paysage contenant des parcelles appartenant à 2 exploitations et des éléments paysagers (rivière, haies, bois, route). Les apprenants forment 2 groupes et se voient remettre une fiche « exploitation » présentant les objectifs et les contraintes de l’exploitation dont ils doivent assurer l’assolement. Après la réalisation de l’assolement, les apprenants se voient expliquer les conditions favorisant les espèces auxiliaires et doivent repenser l’organisation spatiale des couverts pour favoriser la biodiversité du paysage.

PayZZage offre l’opportunité d’aborder de façon ludique et active des savoirs (connaissances sur l’agroécologie, la biodiversité fonctionnelle, …) de mettre en pratique des savoir-faire (raisonner l’allocation de parcelles en fonction d’objectifs de production et de contraintes, prendre des décisions) et de développer des savoir-être (communiquer, négocier, coopérer, …).

Si vous êtes intéressé et souhaitez participer à la diffusion de ce jeu, l’équipe des concepteurs du jeu conduit actuellement une enquête pour aider à définir la meilleure solution de mise à disposition du jeu : https://enquetes.inra.fr/index.php/352366?lang=fr

L’origine du jeu

Dans le travail de recherches, l’UMR BAGAP a fait des simulations à partir de 8 fermes en faisant varier les systèmes de production, avec des systèmes bovins lait et des systèmes porcins, et toutes les compositions possibles pour voir quels effets cela pouvait avoir sur le paysage. Et c’est ce qui a donné l’idée de faire ce jeu, pour rendre accessible les résultats de ces travaux qui sont des simulations plus complètes mais sur ordinateur.

Les différents temps du jeu :

  • Chaque équipe compose son assolement en tenant compte des contraintes proposées dans la fiche de description sélectionnée par le maître de jeu
  • Ceci amène un premier temps de discussion sur le paysage créé, à partir des choix réalisés et de ce qui les ont motivés,
  • Puis, l’on observe ce que cela donne d’un point de vue écologique sur la flore adventice, les carabes inféodés au milieu boisé et les carabes inféodés aux cultures. Les règles présidant aux effets du paysage sur la biodiversité sont expliquées par le maître de jeu en même temps que celui-ci indique la présence de chaque espèce.
  • A l’issue de ce premier positionnement, il y a un autre temps qui va viser à reconfigurer le paysage, afin de créer un paysage qui va diminuer les adventices et développer les deux types de carabes, considérés comme des auxiliaires de culture,
  • Chaque temps est l’occasion d’un temps d’échange, et des points sont attribués aux équipes ont fonction de l’état écologique et de la prise en considération des attentes de l’éleveur. La double évaluation permet d’aborder les questions de compromis.

Comment se déroule une partie en classe ?

Le principe général est de commencer assez vite par jouer. Le jeu se présente par un plateau qui accueille 2 exploitations qui disposent chacune de 13 parcelles de 5 hectares. Une route sépare les deux exploitations, et 6 des 13 parcelles se situent de l’autre côté de cette route. Un ruisseau et un bois complète le paysage.

Par souci de simplification du jeu, seulement 4 couverts sont proposés :

  • Des prairies temporaires, fauchées et qui le resteront dans du cadre du jeu,
  • Des prairies permanentes qui ne servent qu’au pâturage,
  • Des parcelles de maïs représentent les cultures de printemps,
  • et des parcelles de blé qui représentent les cultures d’hiver (et à paille),

Il est possible d’associer des productions différentes (par exemple faire jouer une exploitation laitière et une exploitation porcine, ou 2 exploitations laitières ou 2 exploitations porcines). Chaque exploitation a des caractéristiques qui lui sont propres. Ces caractéristiques sont données par une « fiche descriptive », le jeu compte actuellement 4 systèmes de production.

C’est à partir de cette description que chaque équipe devra déterminer ses choix de cultures en fonction de ses besoins et de son système de production (maïs, prairies, céréales, etc…).

Une partie pour tester ?

Dans l’exemple que nous avons pu tester, nous avions une exploitation porcine et une exploitation laitière :

 « L’exploitation porcine, se compose d’un élevage « naisseur engraisseur » de 150 truies. Elle a besoin de 500 tonnes de maïs grain et de 350 tonnes de blé ou d’orge. L’exploitant dispose de son matériel de récolte, qui est coûteux, et il a peur de la casse, liée par exemple aux branches d’arbres… (il apprécie assez peu les haies arborées…). 

Pour l’exploitation laitière nous avons 45 vaches laitières. L’exploitant recherche l’autonomie fourragère du troupeau. Pour cela il a besoin de 75 ares d’herbe par vache laitière et de 250 tonnes de maïs, mais également de 30 tonnes de paille pour le logement des animaux. Sachant que ses voisins aiment particulièrement bien voir les vaches laitières à l’ombre des arbres… ».  

Outre le choix des cultures pour alimenter les troupeaux, les apprenants sont amenés à se questionner sur la gestion de la main d’œuvre (différente pour chaque culture), de la distance au siège de l’exploitation et de l’accessibilité des parcelles, de la gestion des éléments fixes du paysage…

En plus des parcelles (tuiles), le maître de jeu propose des bordures de champ (haies et bandes enherbées) que les joueurs pourront ou non implanter.

Ainsi à partir de l’énoncé et du matériel de jeu, les étudiants se concertent et réalisent les calculs, ce qui permet de revenir sur les niveaux de production locale, mais aussi de prendre en compte qu’il y a toujours une parcelle au moins considérée comme moins productive, et que l’on conduit en prairie permanente (par expérience).

Le décompte des points et le temps de la négociation et des échanges !

« Moi je veux une grande parcelle pour optimiser au niveau du travail » « Oui attention, la monoculture ce n’est pas bon pour les adventices ! » « Mais il faut faire attention aux choix de l’autre exploitation ? » « Oui ben pour l’instant on fait pour nous hein ! » « Oui mais là, on est bien obligé de mettre des bandes enherbées à côté des cours d’eau, sinon on va se faire taper sur les doigts… »… effectivement, s’il n’y en a pas cela fait perdre des points sur la partie environnementale !

Lorsque l’on travaille avec des apprenants de lycées agricoles, les premiers paysages qui sortent sont en général organisés en grands ilots, les haies sont limitées pour tenir compte du matériel fragile aboutissant à des paysages avec des adventices et peu de carabes. Ce qui amène à la discussion sur les tensions entre temps de travail / gestion du matériel / équilibre biologique au sein de la parcelle pour moins traiter. Pour se protéger de « l’autre exploitation », les étudiants peuvent mettre des haies, mais cela augmente le travail.

Puis vient le temps du décompte des points, sachant qu’une exploitation a un parcellaire plus groupé que l’autre et peut réaliser des continuités plus facilement.

Les points sont attribués en fonction d’un barème basé sur des observations réalisées par l’équipe de chercheurs. Mais l’enseignant peut faire évoluer le barème si les étudiants proposent une justification particulièrement pertinente.

Il est également possible d’introduire des éléments comme « il y a un vent dominant dans le sens de la route, est-ce que les haies sont positionnées de façon à protéger les parcelles ? », ou « il y a une grande pente, est-ce que les choix sont cohérents avec les risques d’érosion ? ».

Dans un second temps des échanges de parcelles entre exploitants sont possibles…

Configuration de jeu en classe

Pour une partie, il faut compter une séance de 2h, avec une taille de groupe de 6-10 personnes maximum (6 étant un idéal). Dans les 2h, les temps d’échanges et de debriefing sont intégré, ainsi que des apports de connaissances sur les habitats, les règles de décisions des assolements etc. Il est possible de multiplier (à condition d’avoir les plateaux) les groupes : même si cette configuration n’a pas encore pu être testée, les concepteurs du jeu sont en train d’adapter le fonctionnement pour que la séance reste fluide.

De nombreux scénarios d’usages sont à encore à inventer avec les concepteurs (modalité, type d’animation, etc…) qui sont prêts à échanger avec les enseignants.

Contacts 

Pour en savoir plus, et/ou si vous êtes intéressés pour mobiliser ou expérimenter PayZZage, vous pouvez contacter :

Pour l’équipe de PayZZage, Gilles Martel, Chargé de Recherches, UMR BAGAP (Biodiversité, AGroécologie et Aménagement du Paysage), gilles.martel@inrae.fr

Pour l’institut Agro, Agrocampus-Ouest, François Guerrier, Mission d’appui à l’enseignement, francois.guerrier@agrocampus-ouest.fr

 




Elevage de Lotte de rivière et Système Alimentaire Local et Durable pour l’établissement Olivier Guichard de Guérande

Le lycée professionnel Olivier Guichard est un établissement implanté sur la presqu’ile guérandaise depuis 1972. Établissement singulier et sous la double tutelles ministérielles Education Nationale et Agriculture, il  accueille 400 élèves-apprentis sur plus de 22ha au sein de 8 secteurs de formations (Aquaculture, Travaux paysagers, horticulture, Fleuristerie, Cultures Marines, Mécanique et Hôtellerie restauration) https://www.lycee-olivier-guichard.fr/

Le programme national pour l’alimentation, issu de la loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche de 2010, doit permettre à chacun d’avoir accès à une « alimentation sûre, diversifiée, en quantité suffisante, de bonne qualité gustative et nutritionnelle».

Dans ce cadre le lycée s’est engagé dans le développement d’un Système Alimentaire Local et Durable d’Etablissement (SALDE)

 

Par ailleurs, la pisciculture française cherche de voies de développement et de diversification. L’enseignement agricole et la formation aquacole peut contribuer à cette démarche et former le jeunes aquaculteurs de demain.

Ainsi, depuis le début d’année scolaire 2020-21, des premiers essais  d’élevage de Lotte de rivière (Lota Lota)  ont été initiés sur l’atelier aquacole continentale du Lycée professionnel Olivier Guichard à Guérande (Loire Atlantique).

 

Découvrez en détail ces deux actions !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Le Rami Pastoral, un jeu sérieux pour partager, discuter et adapter les pratiques pastorales.

1. Le Rami Pastoral, présentation

A l’origine, il y a le Rami fourrager ®, créé par l’INRA (Guillaume Martin, Mathilde Piquet) et l’Institut de l’Elevage (Jean-Christophe Moreau) pour l’accompagnement collectif des éleveurs et la formation agricole, sur des problématiques touchant le système fourrager. En collaboration avec eux et avec la contribution de stagiaires, Fabienne Launay (IDELE) et Magali Jouven (EC en zootechnie et pastoralisme à l’Institut Agro / Montpellier SupAgro) ont transformé l’outil pour qu’il corresponde aux caractéristiques et aux enjeux des systèmes pastoraux, tout en gardant les mêmes fonctions.

Le Rami Pastoral est un jeu sérieux associant un support visuel « papier » et un simulateur / calculateur informatique sous excel. Il vise à stimuler les discussions au sein d’un petit groupe (éleveurs, conseillers, étudiants) autour des pratiques d’alimentation dans des élevages à composante pastorale. Le Rami Pastoral fournit une représentation fonctionnelle de l’élevage, centrée sur la conduite du pâturage et de l’alimentation. Il met l’accent sur la diversité et la saisonnalité des ressources pastorales et des besoins du troupeau. Il incite à identifier et mobiliser la biodiversité pour concevoir des systèmes économes et autonomes. Les participants sont encouragés à exprimer et débattre de la valeur des ressources pastorales, de leurs possibilités d’utilisation, des pratiques de pâturage et des stratégies d’alimentation ou d’utilisation des surfaces.

Le plateau de jeu est subdivisé en deux espaces distincts par un calendrier découpant l’année en 24 périodes de 15 jours. Au-dessus de ce calendrier, se trouve une zone dédiée à la représentation de l’utilisation de la diversité des surfaces. On y positionne des baguettes « ressource » donnant par grand type de végétation les modes d’exploitation (fauche, pâturage, mode de prélèvement) appliqués au cours de l’année, en précisant au feutre effaçable les surfaces associées à chaque baguette, c’est-à-dire à chaque association « végétation x usage ». L’accent est mis sur la diversité des surfaces pastorales (pelouses, landes, bois) et sur le pâturage. En-dessous du calendrier, se trouve une zone dédiée à la représentation de l’alimentation du troupeau. On y identifie les lots, leur composition, leur taille et leurs stades physiologiques au cours du temps, en utilisant des cartes animaux et en complétant par des annotations au feutre effaçable. On utilise des cartes « ration » (type de surface pâturée, type de complément apporté) pour décrire la composition de l’alimentation de chaque lot, au fil du temps.

La représentation ainsi construite sur le plateau est traduite (en général par le technicien ou l’enseignant) dans le simulateur/calculateur sous excel, en y ajoutant quelques données chiffrées (part des différentes ressources fourragères dans la ration). Le simulateur fournit une évaluation à deux niveaux. A l’échelle de chaque lot, on identifie la part des différentes ressources fourragères dans l’alimentation au cours de l’année, la satisfaction ou non des besoins du lot et par conséquent les variations probables d’état corporel.

A l’échelle du système, des indicateurs de stratégie alimentaire (taux de pâturage, taux de pastoralisme, quantité de fourrages et concentrés distribués) et d’autonomie fourragère sont proposés. Ces indicateurs et les représentations graphiques associées sont « classiques » pour les élevages pastoraux et cohérents avec d’autres outils (stratpasto, par exemple). En complément, il est possible d’estimer, pour les parcours, la part de la ressource utilisable réellement consommée, et la présence ou non d’au moins une utilisation complète au cours de l’année. Ces éléments renseignent sur les évolutions probables des végétations pastorales, sur le long terme.

( taux de pâturage et taux de pastoralisme, quantité de fourrages et concentrés distribués, autonomie fourragère, etc…). Et cerise sur le gâteau, on va pouvoir grâce à lui réaliser des simulations et des adaptations.

 

2. Une utilisation possible pour différents publics

Le Rami Pastoral se veut un outil d’accompagnement collectif pour des publics d’éleveurs. D’après les essais réalisés jusqu’ici, il semble particulièrement utile pour des personnes peu familières avec la gestion pastorale (souhaitant s’installer ou envisageant un redéploiement pastoral) ou alors pour des éleveurs souhaitant revoir leur système d’alimentation en fonction d’aléas climatiques ou de changements dans les surfaces utilisées. Mais ce qui nous intéresse ici, c’est son utilisation dans un cadre pédagogique, en mobilisant des cas concrets.

 

3. Utilisation pédagogique du jeu

Le Rami Pastoral peut être avantageusement mobilisé dans l’enseignement agricole. Si le support informatique reste assez lourd et long à renseigner, la composante « physique » (cartes + baguettes + plateau) représente un support innovant et ludique permettant de stimuler les discussions au sein de petits groupes d’élèves ou d’étudiants, autour de questions concrètes mais simples.

En pratique, un atelier pédagogique de Rami Pastoral nécessite d’être préparé par l’enseignant avec (ou sans) l’aide du support informatique, puis réalisé par les étudiants en mobilisant les supports physiques. Éventuellement, l’enseignant peut utiliser le simulateur et proposer les indicateurs et représentations graphiques aux étudiants, prenant ainsi le rôle du technicien dans les ateliers réalisés avec des éleveurs. Cependant, le plateau peut aussi être utilisé seul ; dans ce cas, l’atelier peut être l’occasion de faire calculer, manipuler et représenter aux étudiants un certain nombre de variables synthétiques caractérisant des pratiques de pâturage ou un système d’alimentation.

Un atelier «Rami Pastoral » peut trouver sa place dans le cadre d’enseignements spécifiques au pastoralisme, pour toucher du doigt les aspects techniques du pâturage sur parcours (saisonnalité des ressources pastorales, modes de prélèvement au pâturage, modes d’exploitation parcellaires, taux d’utilisation des parcours, …), mais aussi dans le cadre d’enseignements plus génériques sur l’élevage, comme support d’une activité pratique permettant de manipuler les concepts et composantes associés aux systèmes d’alimentation d’herbivores (diversité animale et végétale, chargement et chargement instantané, chaîne de pâturage, composition de la ration, besoins quantitatifs et qualitatifs des animaux, …).

L’enseignant peut aussi mobiliser le Rami Pastoral (et en particulier le support informatique) pour concevoir des illustrations mobilisables dans le cadre de cours ou travaux dirigés « classiques ». En effet, à partir d’informations simples telles que l’on peut trouver dans les cas-type Inosys-Réseaux d’élevage (disponibles sur le site internet de l’IDELE) ou dans des comptes-rendus d’enquêtes en exploitation, en simplifiant ou complétant un peu si nécessaire, les bases de données incluses dans le support informatique doivent permettre de concevoir un modèle illustré et chiffré de cas d’étude. A cet effet, l’enseignant peut également, si besoin en interaction avec la Chambre d’Agriculture locale ou d’autres structures compétentes, modifier ou compléter les références proposées pour inclure des situations proches des zones d’étude habituellement prospectées avec les étudiants.

 

4. Un jeu utilisable à plusieurs niveaux d’enseignement

Le rami pastoral a été testé auprès de plusieurs publics scolaires :

­- en BPREA , notamment au CFPPA de Die

– auprès d’étudiants ingénieurs, en  écoles d’agro à Montpellier et à Toulouse

– auprès des licence pro GENA (gestion agricole des espaces naturels) de l’institut Agro de Florac en 2018, 2019 et 2020.

Le jeu peut être utilisé à partir du niveau bac jusqu’à bac+5, avec une possibilité de jouer à 4 niveaux différents, allant depuis la description d’un cycle de production et d’alimentation jusqu’à la conception d’un système d’alimentation pastoral. Selon les niveaux, le plateau pourra être rempli en partie ou en totalité, et le simulateur pourra ou non être mobilisé.

Verbatim d’étudiants :

« ça montre la complexité de l’ensemble du système, et comment tout est interdépendant »

« ça nous fait nous poser plein de questions et mieux comprendre le systèmes : on galère un petit peu au début, puis on commence à comprendre comment les cartes s’emboîtent les unes aux autres »

« ça permet de mettre en lien les différents éléments qu’on a vus en cours de manière déconnectée les uns des autres , ça les met en système »

« c’est une approche systémique visuelle et facile à assimiler »

« ça peut permettre de comprendre la logique d’un éleveur sur la conduite qu’il a avec ses animaux »

 

5. Des documents et des formations pour les enseignants

Un mode d’emploi détaillé du jeu est disponible, ainsi qu’un livret pédagogique qui reprend de manière détaillée ce qui a été expliqué ci-dessus. Il est prévu d’y ajouter des exemples de système « clé en main »  suivant le niveau auquel on s’adresse. Ces documents sont disponibles à l’Institut Agro de Florac, il suffit d’en faire la demande à Nathalie Bletterie ou à Sylvie Robert (@ supagro.fr).

Mais pour bien comprendre le jeu rien ne vaut la pratique, c’est pourquoi des formations seront proposées dès 2021 à l’Institut Agro de Florac dans le cadre du PNF, sur un format de trois jours. Elles allieront théorie sur les systèmes pastoraux, apprentissage du jeu, débat sur les façons de l’utiliser en classe, et enfin réflexion sur la mise en projet au retour sur site. Si vous êtes intéressés vous pouvez d’ores et déjà vous manifester à cette adresse mail : marie-ange.armanet@supagro.fr

 

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MEDUSA : un cadre expérimental pour enseigner à apprendre autrement en aquaécologie

MEDUSA [Modèle Expérimental sur le DUrabilité des Systèmes Aquacoles] vise à répondre aux besoins des professionnels aquacoles d’eau douce du Grand Ouest en expérimentant -avec les apprenants- des systèmes éco-responsables valorisant les services écosystémiques de l’aquaculture, et prenant en compte les enjeux sur les ressources communes.

Porté par l’établissement de Quimper-Bréhoulou, il associe l’établissement Olivier Guichard de Guérande, mais également l’Institut Agro, école d’AGROCAMPUS-OUEST, pour encourager et dynamiser les coopérations entre l’enseignement technique et supérieur.

L’action se décline en 3 objectifs :

  1. Innover dans l’apprentissage de l’aqua-écologie et au diagnostic de durabilité des entreprises aquacoles,
  2. Entretenir et diversifier les partenariats professionnels au travers des expérimentations développées par les apprenants de l’enseignement technique et supérieur,
  3. Créer une dynamique de recherche expérimentale impliquant les apprenants pour comprendre et intégrer les transitions vers l’aquaécologie.

Dans le cadre de l’action, les étudiants de l’enseignement supérieur et de l’enseignement technique des différents établissement auront des actions à conduire en partenariat. Le point fort de la démarche est de développer de nombreuses situations pédagogiques, riches et variées, s’appuyant sur des expériences concrètes – expérimentations techniques, jeux sérieux, enquêtes-diagnostiques- pour amener les étudiants à apprendre tout en développant leurs aptitudes à expérimenter avec rigueur et plaisir, dans un cadre de partenariat et de coopération. Et donc entrainer et à valoriser tout à la fois leurs compétences techniques et professionnelles, mais également à apprendre tout au long de la vie, et à coopérer ensemble (compétences psychosociales).

Pour en savoir plus : le témoignage complet, et la vidéo des partenaires lors du comité de pilotage inaugural.

Amélie Tagliaferro, EPLEFPA de Quimper Brehoulou

François Guerrier, L’institut Agro, AGROCAMPUS-OUEST




Segae : un sérious game pour l’agrocécologie … à travailler sans modération en pluridisciplinarité !

Comment produire une alimentation de qualité en quantité suffisante tout en réduisant ses impacts sur l’environnement ? L’agroécologie est porteuse de solutions prometteuses pour atteindre ces objectifs, mais nécessite d’accéder à des raisonnements complexes et systémiques. Comment favoriser ces apprentissages ? Mieux comprendre et prendre plaisir à jouer des interactions ?  Comment faciliter l’approche systémique, la multidisciplinarité et la gestion des transitions ?

Pour contribuer répondre à ces défis, l’Université de Liège-GemblouxAgro-Bio Tech, l’Université d’Agriculture de Cracovie, l’Université de Bologne, ONIRIS, l’ESA et AGROCAMPUS OUEST ont conçu un jeu éducatif en ligne: SEGAE.

Les joueuses-eurs gèrent une ferme virtuelle et mettent en œuvre des pratiques agroécologiques afin d’améliorer sa durabilité. Quatre fermes-types européennes sont proposées: française, italienne, belge et polonaise. Le jeu s’adresse aux enseignants d’universités, de lycées agricoles, ainsi qu’aux conseillers agricoles en formation continue. Financé par le programme ERASMUS + et la Chaire AEI, ce jeu est accessible gratuitement en ligne en 6 langues (anglais, espagnol, français, italien, néerlandais et polonais) et les partenaires mettent à disposition les tutoriels, guide pédagogique et cours en ligne.

Le grand plus : il est en anglais, ce qui permet de concilier pratique professionnelle et approche des langues en pluridisciplinarité !

Sur ce lien pour en savoir plus et vous inscrire à la session de lancement en ligne du mercredi 16 décembre de 14h à 15h30