Innover pour enseigner la transition agroécologie : le séminaire Pépiéta

Les 8, 9 et 10 octobre, une délégation d’enseignants et formateurs des 15 établissements engagés en équipe pluridisciplinaire dans la recherche-action Pépiéta CGEA se sont retrouvés à la Bergerie Nationale à Rambouillet pour échanger sur les actions qu’ils et elles conduisent pour que leurs élèves et apprentis puissent acquérir les capacités nécessaires à réussir dans le cadre de la transition agroécologique. Ce séminaire de travail était aussi l’occasion de tirer un certain nombre d’enseignements pour conforter certaines pratiques et apporter des pistes de réflexion aux équipes qui mettent en œuvre la réforme du Bac Pro CGEA.

Ainsi, durant deux journées, 24 personnes ont planché dans le cadre d’ateliers pour confronter leur pratiques et s’approprier des repères pour :

  • apprendre aux élèves/apprentis à questionner et se questionner,
  • oser aborder la transition agroécologique,
  • exploiter les potentiels de développements d’une situation d’apprentissage,
  • apprendre à raisonner des transitions agroécologiques en articulant différentes échelles.

Ces établissements, engagés dans la recherche-action Pepieta, sont accompagnés par les équipes d’appui à l’enseignement agricole d’AGROCAMPUS-OUEST, Agrosup-Dijon, la Bergerie Nationale, l’ENSFEA et Momptellier Supagro (Institut de Florac).

 

Des points d’appuis pour mettre en œuvre le Bac Pro CGEA

Ils ont également proposé des témoignages de leurs projets sous la forme de posters et d’interventions débat, et ils et elles ont pu proposer quelques recommandations pour repenser leur formation et sa progression et mettre en œuvre la réforme, comme par exemple l’intérêt :

  • d’effectuer une lecture collective du référentiel pour que chacun y trouve sa place et développer une culture partagée ;
  • de travailler en commun les matières techniques et générales et prévoir le temps nécessaire pour permettre aux apprenants d’accéder au sens des apprentissages ;
  • de penser l’organisation et la progression pédagogique de la formation en impliquant la direction et toute l’équipe pédagogique et de prévoir des temps réguliers de régulation entre membres de l’équipe et avec les apprenants ;
  • de construire une progression sur les 3 années  en mobilisant des outils d’analyse de plus en plus complexe au fil de la formation ;
  • de repositionner la transition agroécologique dans une approche globale historique, économique et politique
  • de s’appuyer sur des systèmes variés pour appréhender le fonctionnement d’une entreprise agricole dans son territoire et comprendre les enjeux de transition agroécologiques et les différentes échelles imbriquées d’intervention ;
  • mise en situation concrètes des élèves pour élargir leur champ de références et pour leur permettre d’éprouver par l’expérience les savoirs et savoir-faire ;
  • anticiper et piloter les interventions conduites dans le cadre de mise en situations concrètes des élèves (définition en amont des objectifs de formation puis retour sur les activités concrètes réalisées en lien avec ces objectifs) ;
  • la nécessité d’inclure les maitres de stages et maitres d’apprentissage dans cette formation rénovée ;

Les apports du comité scientifique

Parmi plusieurs apports appréciés du collectif des enseignants et formateurs à la manette, le comité scientifique, composé de Patrick Mayen et Fanny Chrétien, a mis en exergue certains points relevés pendant le séminaire.

Dans sa communication Fanny Chrétien a ainsi noté l’importance des savoirs fondamentaux, d’ordonner différentes modalités pédagogiques, d’agencer finement les compétences développées par les équipes pour appréhender l’agroécosystème en lien avec les pratiques agricoles, de travailler les représentations sociales des apprenants qui sont percutés de plein fouet par les enjeux de durabilité et par ce qu’implique l’évolution vers un nouveau métier d’agriculteur agroécologue pour inviter à une réflexion sur  l’autonomie comme un bien commun.

Patrick Mayen a quant à lui mis l’accent sur  l’évolution du contexte et des enjeux depuis le lancement du plan Enseigner à produire autrement en 2014 . Il a salué l’ampleur du travail réalisé par les équipes Pepieta qui a permis de redécouvrir les atouts de l’enseignement agricole et son potentiel de développement. Il a souligné la dimension opératoire de la notion de ressources communes pour la formation, l’importance de développer des stratégies d’apprentissage pour développer la capacité de penser, de raisonner, de réfléchir indispensable en tant qu’agriculteur mais aussi de citoyen et à insister sur le rôle du langage pour développer la pensée et cela au-delà des enjeux liés à la transition agro-écologique.

Les intervenants ont  également mentionné l’ouvrage « VALORISER LE POTENTIEL D’APPRENTISSAGE DES EXPÉRIENCES PROFESSIONNELLES : Repères, démarches et outils pour accompagner l’apprenant en formation par alternance…  » coordonné par Armelle Lainé et Patrick Mayen  à paraitre prochainement dans la collection praxis d’Educagri Edition

De nombreuses ressources à disposition

Plusieurs ressources ont également pu être échangées :

Toutes sont accessibles sur le site Chlorofil, avec en plus des témoignages et vidéos des expérimentations pédagogiques Pepieta  publiées dans Pollen.

Vous trouverez également ci-après les projets des équipes pepeita cgea  (posters commentés élaborés lors du séminaire final en décembre 2019).

Le point avec le comité de pilotage de la DGER

Enfin, le comité de pilotage de la DGER invité à participé à la clôture du séminaire le  9  octobre  matin a particulièrement apprécié la dynamique à l’œuvre, l’ensemble des productions et des retours constructifs que les équipes ont pu faire (importance du temps – quantité et durée-, de la continuité dans la conduite des actions,de moments d’analyse collective, de formation-action…) et des ressources produites. Le début de valorisation de cette action va être poursuivi sur 2020.

Nous tenons à remercier les participants à ces journées et les 15 établissements qui ont participé à cette action ainsi que les chargés de mission des 5 établissements Nationaux d’Appui qui ont encouragé et accompagné les équipes dans la réalisation de leurs projets, et organisé et animé ce séminaire.

 

Béatrice Degrange, Agrosup-Dijon, Eduter Ingénierie

François Guerrier l’institut Agro, AGROCAMPUS-OUEST

 

 

 

 » width= »20″ height= »20″>




Enseigner la transition agro-écologique en équipe pluri disciplinaire en Bac Pro CGEA, témoignage du lycée agricole de la Thiérache.

L’établissement a voulu profiter d’une rénovation du référentiel de diplôme pour s’interroger sur ses pratiques et créer les conditions pour que les enseignants travaillent ensemble, au sein d’une équipe et de la filière « production » de l’établissement. L’établissement a candidaté pour être accompagné dans le cadre de l’action nationale d’appui, PEPIETA, Bac Pro CGEA.

Ce projet voulu au départ par la direction, a donné suite à un cheminement lent des membres de l’équipe et les a obligés à sortir de routines. Au bout de deux années d’accompagnement, des leviers, des envies, des pistes ont été décelés, fédéré des projets au niveau de l’EPL et notamment avec l’exploitation. Il a fallu passer par une remise en question de sa vision de l’élève et de la posture adaptée de l’enseignant en fonction des intentions pédagogiques Finalement, le changement devrait procurer plus de confort et d’efficience à la fois pour les élèves et les enseignants. D’où, une vraie valeur ajoutée pour l’établissement.

Découvrez en détail le déroulement de cette action et ses résultats.

 

 

 

 

 




Produire pour manger bien au lycée Saint-Joseph à la Réunion

Suite à la formation PEPIETA organisée par Agrocampus Ouest et à la rénovation du CAP Agricole ARC qui propose 5 heures de cours non affectés par semaine, le projet « Produire Pour Manger Bien » est né de la volonté de notre l’équipe pédagogique. Nous voulions trouver un support de formation qui fédère une équipe, qui intéresse les apprenants et qui plus est  permet l’enseignement de la Transition Agro-Ecologique a vraiment été une opportunité.

Les finalités que nous nous sommes données ont de viser l’autonomie de l’apprenant, d’amener une réflexion de l’élève sur la situation agricole de l’Ile de la Réunion fortement dépendante des importations, et d’intéresser des élèves ayant des difficultés d’apprentissage en utilisant leur vécu en pratique pour l’utiliser dans les matières générales.

Aussi, le but de notre action est de produire des poulets en visant l’autonomie alimentaire dans un contexte de production productiviste très dépendant des intrants externes.

Cette action de terrain permet, grâce à un projet pédagogique d’équipe, à élever des poulets en visant l’autonomie alimentaire, et :

  • de motiver les apprenants qui au départ sont peu intéressés par leur formation.
  • de leur faire acquérir les concepts de transition agro-écologique.
  • de communiquer sur l’action lors d’un repas avec les parents, les apprenants et l’ensemble de la communauté éducative.

Quelques résultats ?

Au niveau des apprenants, l’autonomie est acquise : ils gèrent de façon responsable leur atelier de production.

Ils ont entamé une réflexion grâce à des problématiques de terrain.

Ils se sont appropriés les concepts agro-écologiques et sont capables d’en expliquer les finalités en les comparant à de l’agriculture conventionnelle. Leur phrase clé est maintenant : « Utiliser- préserver la nature pour se nourrir ».

C’est également l’occasion de valoriser les savoirs transversaux et de travailler l’acquisition des concepts agro-écologiques :

 

Pour les enseignants, le travail d’équipe a été renforcé et ce projet a créé une réelle dynamique.

Ce projet a permis aux enseignants de matière générale de s’approprier un support technique utilisable à multiples reprises.

Par cette action, les élèves sont plus motivés que par un travail en face à face.

Le projet fédère l’ensemble des équipes de l’EPL (des enseignants au service restauration), des apprenants et leurs parents.

Pour en savoir plus : accéder au témoignage complet de l’équipe  et à la vidéo de l’équipe

Karyne Gressot, enseignante en économie / tiers temps « suivi des actions de biodiversité » au sein de l’EPL. (Ancienne référente en EPA au démarrage de l’action).

 

 

 

 

 

 

 




Enseigner la gestion écologique des espaces ou comment apprendre à travailler autrement

Soucieuse d’expérimenter de nouvelles pratiques pédagogiques pour enseigner à produire autrement, l’équipe du lycée agricole de Saint Aubin du Cormier s’est lancée dans le projet PEPIETA ( Pédagogie en Équipe Pluridisciplinaire Innover Enseigner la Transition Agro-écologique). Son but est de sensibiliser nos futurs paysagistes à la diversité des pratiques entre conventionnelles et celles intégrant des principes de l’agro-écologie. L’idée est simple: aider les élèves à construire des repères ou plus exactement leurs propres repères afin qu’ils soient en mesure de connaître, situer et comparer des pratiques paysagères ou des pratiques de paysagistes. Il s’agit de rendre l’élève acteur et plus autonome dans son raisonnement et sa conduite. De plus, ce projet est l’occasion de faire évoluer les mentalités et de sensibiliser davantage encore les jeunes apprenants aux concepts de l’agro-écologie. Bref, il s’agit de sortir du schéma conventionnel pour aller vers la conservation de la biodiversité.

Cliquer pour accéder au témoignage complet

Christophe Tribot, LPA de Saint Aubin du Cormier « La Lande de la rencontre »