La pédagogie Danoise appliquée en Pologne, l’exemple unique d’une formation en agriculture bio près de Varsovie.

 Opaline Lysiak est enseignante en agronomie au lycée agro-environnemental d’Arras. Elle est partie jusqu’en septembre 2018 à la rencontre des agriculteurs et enseignants dans 12 pays aux contextes pédoclimatiques, sociaux, économiques et politiques très variés. Elle partage régulièrement ses découvertes sur Pollen.

J’ai pu passer un mois à Grzybów (prononcer « Gjibouf »), un lieu étonnant à 1h30 de Varsovie, regroupant une ferme bio, une boulangerie, et une « Folk High School », sorte de mini Université où les méthodes pédagogiques sont innovantes par rapport à la pédagogie classique en Pologne. Une vingtaine d’étudiants ont choisi d’y participer pour se former à l’agriculture biologique, mûrir leur projet d’installation et déterminer s’il est réalisable.

Peter et Ewa Smuk Stratenwerth ont initié ce projet il y a 28 ans lorsque Peter s’est installé en tant qu’agriculteur à Grzybów. Peu à peu le lieu est devenu une vraie fourmilière gérée de façon associative et coopérative par une quinzaine de personnes: ferme bio, boulangerie, accueil d’écoles et sensibilisation à l’écologie et aux traditions locales… et cette fameuse « Folk High School » dont le thème est l’agriculture biologique.

Ci-dessous, l’interview d’Ewa que j’ai réalisée permet de comprendre :

  • Du début à 3’30’’: L’histoire des Folk High Schools, modèle provenant du Danemark
  • De 3’30’’ à 11’03’’ : Les 5 principes des Folk High Schools
  • De 11’03 à 13’ : Exemples de thèmes abordés dans les Folk High Schools
  • De 13’ 18’17’’ : L’exemple de la formation en agriculture biologique à Grzybów
  • De 18’17’’ à 23’ : Une Illustration de la pédagogie par un cours sur le sol

 Les Folk High Schools viennent du Danemark et sont destinées à un public adulte (d’un âge supérieur à 18 ans). Ces « écoles du peuple » étaient à l’origine destinées aux agriculteurs, car cela leur permettait de se construire en tant que personne, se cultiver, coopérer, et cela en parallèle du travail sur la ferme. Aujourd’hui ces écoles sont considérées comme des endroits où on peut apprendre librement sur le sujet que l’on souhaite. Il n’y a pas d’évaluation au sens strict du terme. On y va parce qu’on se demande ce qu’on souhaiterait faire de sa vie, on aimerait détecter quels sont nos talents et compétences, on se demande ce qui peut nous rendre heureux. En résumé, ces écoles permettent d’apprendre sur soi-même et de grandir en tant que personne.

Les 5 principes de base (expliqués dans la vidéo) sont :

  • Un enseignement vivant : le professeur ne se cache pas derrière les livres ou les présentations power point; il prête attention à ce que les étudiants aient toujours envie d’apprendre et s’adapte en permanence au comportement de son public.
  • La proximité entre étudiants et entre étudiants et enseignants. Chacun a son expérience et peut la partager. Une ambiance familiale est créée par le partage de tous les moments du quotidien, et pas seulement les cours.
  • L’équipe (enseignants, intervenants…) est choisie pour sa capacité à maintenir chez les étudiants « la flamme de l’apprentissage ». Cette flamme est maintenue alors qu’il n’y pas de « carotte » : l’obtention d’un diplôme par exemple.
  • L’enseignement est basé sur la coopération et non sur la compétition entre étudiants.
  • On apprend en faisant, et une part très importante est accordée aux activités de création : construction, sculpture, agriculture, dessin, chant, musique… La création permet de découvrir ses talents mais aussi de créer ensemble des mini-projets.

J’ai eu l’occasion de rencontrer Paweł, étudiant à Grzybów, qui m’a assuré que le modèle éducatif polonais ne lui convenait pas. Il a étudié l’informatique 2 ans à l’Université de Varsovie mais les cours en amphithéâtre, donnés par des profs qui n’ont pas la passion d’enseigner, ne lui convenaient pas. La formation en agriculture biologique qu’il termine en janvier 2018, lui a permis de trouver sa voie et créer son projet : une association qui permettra à ceux qui le souhaitent de construire une maison en chanvre en louant des terres de manière temporaire pour cultiver la plante.

Ce modèle est il adaptable à nos lycées agricoles ?
J’ai anticipé vos questions que j’ai vu venir de loin : comment faire quand on a une classe de 30 élèves qui doit être préparée au bac ou au BTS ? Qui de l’architecture des bâtiments et des emplois du temps, qui n’est pas du tout adaptée pour favoriser le « vivre ensemble » aussi bien entre étudiants qu’avec l’équipe pédagogique ?

En fait on peut s’inspirer des principes de base des « Folk High School » au quotidien dans en revoyant nos missions en tant qu’enseignant : favoriser la création, la pédagogie de projet, éviter le bourrage de crâne et redonner la « saveur » aux savoirs. Cela demande une flexibilité, une relation de confiance avec les étudiants, et une remise en cause de la structure de la classe, où il y aura peut être beaucoup plus de vie et de mouvement.  On peut favoriser les échanges informels tout au long de la journée avec les élèves en créant des espaces où on peut boire un café ensemble, car c’est aussi à ces moments que l’apprentissage a lieu. Et puis manger à la cantine avec les élèves, nettoyer ensemble les espaces de vie commune.

Ces idées peuvent se développer et se concrétiser au mieux si, sur le long terme, on imagine une organisation spatio/temporelle des établissements d’enseignement agricole qui permette cela : emplois du temps adaptés, création d’espaces de réunion formelle (type classe) et moins formelle (type salle de café / espace de détente), espaces de création (peinture, sculpture, musique, jardin…). La question de l’évaluation est tout autre et sera abordée dans de prochains articles.

Ces idées méritent d’être réfléchies en groupe de travail, avec des enseignants qui ont déjà mis en œuvre ce genre de chose (Université de Wageningen aux Pays Bas par exemple), l’équipe pédagogique, et bien sûr, les étudiants.

Opaline Lysiak

Plus d’informations sur la formation : http://eul.grzybow.pl

Découvrir les Folk High Schools danoises : https://www.youtube.com/watch?v=UZ2a4NKppOA

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Une classe virtuelle France-Hongrie sur la plateforme d’ePortfolio Mahara, au lycée polyvalent Roc Fleuri

En 2015, l’équipe éducative a programmé un échange culturel entre les classes de 2de GT et 1ère S du Roc Fleuri avec la classe bilingue du lycée francophone de Paszto. Lors de la présentation de ce projet aux différentes classes, très vite, les élèves des 2 établissements ont formulé le souhait de faire connaissance avant la rencontre physique. A ce stade, ils pensaient utiliser les réseaux sociaux tels que Facebook ou Snapchat.

L’équipe accompagnatrice quant à elle a souhaité utiliser Mahara et a créer une classe virtuelle.

Découvrez en détail cette action, qui sera présentée dans un atelier des deuxièmes rencontres de l’innovation pédagogique de l’enseignement agricole.

 

 

 

 

 

 




Un conseil coopératif au LEGTPA de Brive Voutezac

Le lycée de Brive Voutezac a développé avec l’aide de Montpellier Sup AGro Florac un conseil coopératif, animé par les élèves.

La mise en place du conseil coopératif dans cette classe de 3ème vise deux objectifs :
– faire le point sur les problèmes ou éléments positifs vécus au sein du groupe classe.
– trouver des solutions collectivement pour éviter les conflits, résoudre les problèmes.

Elle permet aux adultes et aux jeunes d’échanger sans jugement sur la vie de la classe, de partager les responsabilités sur certains problèmes et d’être force de propositions.

L’animation du conseil par les élèves doit être accompagnée par les enseignants.

Découvrez la description complète de cette action, qui sera présentée lors des ateliers des deuxièmes rencontres de l’innovation pédagogique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Découvrez les ateliers des rencontres de l’innovation pédagogique

Les deuxièmes rencontres nationales de l’innovation pédagogique de l’enseignement agricole se dérouleront les 9 et 10 novembre prochain à Dijon.

Lors de ces rencontres des établissements sont invités à témoigner de leurs pratiques et de leurs initiatives. 15 ateliers de  2 établissements sont prévus.

Vous pouvez découvrir les thèmes de ces ateliers et les établissements participants à la page Les ateliers des rencontres 2017

 

 

 

 

 

 

 

 




Avec VITEA, projet Erasmus+ la taille de vigne innove au niveau européen !

Le projet de partenariat stratégique VITEA pour l’Enseignement et la Formation Professionnels du programme européen ERASMUS + a pour objectif le développement de l’employabilité en Europe des tailleurs de vigne. 

Conduit par l’EPLEFPA du Périgord il réunit 11 partenaires : 8 écoles, 2 prestataires de services et une institution éducative de 7 pays (Autriche, Espagne, France, Hongrie, Italie, Portugal et Slovénie).  La démarche européenne ECVET a facilité et dynamisé les travaux.

Qu’est-ce qu’ECVET ?
Le système européen de crédit d’apprentissages pour l’enseignement et la formation professionnels, désigné sous l’acronyme d’ECVET, est un instrument européen de la transparence des compétences et des qualifications qui vise à développer la mobilité pour tous et à favoriser les apprentissages tout au long de la vie. Plus spécifiquement, ECVET est un cadre technique dont les conditions de mise en œuvre permettent, le transfert, la reconnaissance et l’accumulation des acquis d’apprentissages validés à l’issue de mobilités en vue de l’obtention d’une certification professionnelle (diplôme, titre ou certificat).

Des outils partagés.
De 2015 à 2017 les partenaires ont en commun retenu 2 niveaux de tailleurs dans le Cadre Européen des Certifications puis défini les activités qu’un tailleur doit maîtriser. Ils ont alors construit les outils indispensables aux  évaluations et à la mobilité de tous les types d’apprenants (élèves, apprentis, adultes) : unités d’acquis d’apprentissage (lien vers les documents 2), grilles d’évaluation (lien vers documents 3), conditions des épreuves, documents de soutien aux mobilités.

Deux apprenants par niveau des 8 écoles partenaires ont expérimenté ces outils lors de 2 chantiers de taille à l’étranger : test à Conegliano en Italie (novembre 2016) puis évaluation réelle à Krems en Autriche (mars 2017).

Le guide opérationnel (lien vers document 1) du projet a l’ambition de proposer un kit pour la mise en place pédagogique et pratique de ces évaluations.                                                                                                

Les partenaires du projet VITEA envisagent de poursuivre ensemble sur la voie de la certification  européenne pour les tailleurs de vigne.

Documents :

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Évaluation formative sans note des capacités pour une meilleure estime de soi et une meilleure insertion, à l’EPL d’Alençon – Sées.

Dans le cadre de la mise en œuvre de l’évaluation par capacités, plusieurs équipes de BTS (une classe de GPN, une DATR et une classe PA) ont choisi d’expérimenter une évaluation formative des capacités sans note.
Cette expérimentation vise à une meilleure estime de soi des étudiants et apprentis, l’ancrochage et la valorisation des acquis pour une meilleure insertion professionnelle et sociale. Elle exige une analyse fine des pratiques pédagogiques afin de les faire évoluer vers une meilleure compréhension des objectifs et processus d’apprentissage.

Découvrez le détail de cette expérimentation pédagogique.

Cette action sera présentée lors des deuxièmes rencontres nationales de l’innovation pédagogique 2017, qui se dérouleront à Dijon les 9 et 10 novembre 2017 sur le thème Conduite du changement & démarches collectives.

 

 

 

 

 




Le smartphone en cours pour progresser en langue étrangère à l’EPL de la Lozère

Depuis plusieurs années l’EPL de la Lozère affirme une politique de coopération internationale forte de nombreux stages à l’étranger pour ses apprenants. Il est signataire d’une charte ERASMUS et a reçu le label européen des langues qui permet de valoriser des projets novateurs dans le domaine de l’enseignement et de l’apprentissage.

Suite à cet engagement, l’enseignant d’anglais a décidé de mener divers projets européens avec ses élèves avec notamment les journées OSE (Ose le Stage à l’Etranger). Pour valoriser toutes ces actions et permettre aux apprenants d’être acteurs de leur projet tout en progressant en langue étrangère, il leur propose de réaliser des interviews et des prises de vue avec leur smartphone. Cette activité pédagogique permet aux élèves de préparer leur voyage à l’étranger, recevoir des apprenants et progresser en anglais en jouant sur l’explication des temps ou l’emploi du vocabulaire.

Chaque interview donne naissance à une courte vidéo publiée ensuite sur la chaîne YouTube MOVEagri.

Outil très familier des élèves, le smartphone est considéré ici comme un dictionnaire, un outil de prononciation et d’expression orale, un outil de prise de notes, ou un lieu de stockage de données ou de montage vidéo.

L’utilisation pédagogique de ce dispositif a été repérée dans le cadre de l’action Ped@goTiCEA et a fait l’objet d’une fiche consultable sur Chlorofil.

 

 

 

 

 

 

 

 




Enseigner l’information-documentation en classe inversée au lycée de Albi-Fonlabour

Ce projet retrace une expérimentation en classe inversée en information-documentation menée auprès d’une classe de BTSA aménagement paysager. Cette expérimentation s’est accompagnée d’un travail de recherche réalisé en formation continue dans le cadre d’un master MEEF 2 réalisé à l’ENSFEA

Ce travail a interrogé la manière dont les apprenants s’approprient les informations mises à la leur disposition sous forme de capsules vidéo en amont du cours et a analysé la manière dont la classe inversée pouvait favoriser la construction des connaissances et donner du sens aux apprentissages.

Voir la description détaillée de cette expérimentation sur la classe inversée.

 

 

 

 

 

 

 




L’agro-foresterie : un projet fédérateur au sein de l’EFPLPEA Georges Pompidou à Aurillac

Très engagé dans le projet de l’exploitation agricole de l’EPL Georges Pompidou autour du développement de l’agroforesterie,  une petite équipe de formateurs et enseignants, coordonnée par le référent local « enseigner à produire autrement » a  décidé d’utiliser cette dynamique pour développer différents projets pédagogiques pour enseigner la transition agroécologique  au sein de l’EPL.

Une description complète de cet article à découvrir, avec une superbe vidéo !

Cette action sera présentée lors des deuxièmes rencontres nationales de l’innovation pédagogique 2017, qui se dérouleront à Dijon les 9 et 10 novembre 2017 sur le thème Conduite du changement & démarches collectives.

 

 

 

 

 

 




Pour participer à la lettre du Réseau Insertion-Egalité

Chaque trimestre, la lettre du Réseau Insertion-Egalité propose des éléments de réponses à des questions pratiques et théoriques sur des thématiques ciblées, choisies en fonction des temps forts d’une année scolaire et de l’actualité nationale.

Une fois par trimestre, un appel à contribution sera diffusé auprès des acteurs de l’enseignement agricole souhaitant partager des expériences éducatives et pédagogiques locales, régionales ou nationales.

Des ressources, regards d’experts et liens avec les autres réseaux nationaux viennent compléter les témoignages pour une approche globale du sujet choisi.

Si vous souhaitez partager une expérience ou des ressources, consultez l’appel à participation (document PDF)

Retrouvez le premier numéro de la lettre du Réseau Insertion-Egalité, de juin 2017, consacré au CLIMAT SCOLAIRE.