rethel2017_rallye_ecophyto par eau-ea
Le 11 mai dernier, le lycée agricole de Rethel (Ardennes) recevait les équipes finalistes de cinq
autres établissements champardennais pour un rallye écophyto régional où la compétition
faisait la part belle à la convivialité. Retour sur une belle journée…
C’est sous un beau soleil presque estival que les minibus des équipes invitées arrivent le matin, les
uns après les autres, au lycée agricole de Rethel, pour la finale régionale des rallyes écophyto.
Chacun des cinq autres établissements (Chaumont, Fayl-Billot, Saint Laurent, Saint Pouange,
Somme-Vesle) amène huit élèves, qui ont remporté il y a quelques semaines leur propre rallye local.
Alors que les maîtres de cérémonie Margaux Cuvier (animatrice du réseau régional des
exploitations d’EPLEFPA), Yann Hologne (DRAAF Grand Est) et Jessica Michaut (réseau
Terraptitude des lycées agricoles de Champagne-Ardenne) peaufinent les derniers détails de
l’organisation de la journée, c’est l’effervescence dans les groupes concurrents, qui récupèrent leurs
tee-shirts (une couleur de l’arc-en-ciel par équipe) et se motivent par un « cri de guerre »… parfois
timide. Il est vrai que les enseignants se sont arrangés pour que les équipes soient constituées
d’élèves de classes différentes (bac pro, bac STAV, BTS,…), un autre objectif en interne pour faire
du lien inter-filières.
Les six équipes finalistes (Chaumont, Fayl-Billot, Rethel, Saint Laurent, Saint
Pouange, Somme-Vesle)
Neuf ateliers de sensibilisation pour réduire les phytos
Après la pose pour une photo du grand groupe, c’est parti pour un parcours très contraint en temps
sur le site de l’exploitation. Il y a neuf ateliers d’une vingtaine de minutes à suivre, sur trois pôles
thématiques : santé (les risques liés aux pesticides et la prévention), environnement (l’interaction
avec l’eau, la biodiversité et l’apiculture) et technique (systèmes de culture, surveillance et lutte
alternative).
L’atelier « équipements de protection individuels » (pôle santé) : M. Eric Perrin
(MSA) avec le groupe du lycée de Chaumont
Pour accueillir les groupes sur chaque atelier, un enseignant, un directeur d’exploitation ou encore
un représentant d’une structure partenaire (mutualité sociale agricole, chambre d’agriculture,
association d’agriculteurs, coopérative, syndicat de bassin-versant), l’occasion de renforcer les liens
existants sur le territoire avec les acteurs professionnels ou institutionnels.
Le groupe du lycée de Fayl-Billot répond au quizz de l’atelier « eau » (pôle
environnement) : quelle est la norme par pesticide pour l’eau potable ? (0,1
microgramme/litre)
Visiblement, les jeunes apprécient le rythme « enlevé », les échanges avec les animateurs d’ateliers
et la forme ludique que revêt l’évaluation à la fin de chaque séquence : répondre à un quizz, repérer
des erreurs sur un bulletin de santé du végétal, relever des risques sur la santé à partir d’images
illustrant des pratiques de traitement (sur papier ou sur ordinateur), analyser des listes de produits
pesticides pour écarter les perturbateurs endocriniens dans un plan de traitement…et ce dans un
temps chronométré !
Les enseignants font une première analyse à chaud : « les jeunes avaient plutôt de bonnes
connaissances sur la question », note Jérôme Joubert du lycée de Chaumont, « et en fin de journée
je trouve qu’ils en ont encore plus, c’est bien ». « En prime, c’est du ludique sur du règlementaire ! »
rajoute Pascal Dubourg, directeur de l’exploitation de Somme-Vesle.
Richard Gratton, enseignant à Saint Pouange, approuve également : « en bac technologique il n’y
pas assez d’heures sur le certiphyto 1 , et cette journée permet d’apporter plus de contenus sous une
forme qui les motive vraiment, avec des intervenants extérieurs qui plus est ».
Une compétition avant tout conviviale
Milieu d’après midi, le marathon se termine avec le regroupement des équipes pour la pause goûter,
ce qui permet aux organisateurs de faire les comptes finaux des notes attribuées.
Max Louette, chef du service régional de la formation et du développement à la DRAAF Grand Est,
félicite l’assemblée du bon déroulement ce cette première édition régionale, de l’implication des
encadrants et de la réussite du brassage des filières professionnelles, technologiques ou générales
mobilisées, puis remet les prix gourmands (terrines, rillettes, confitures produits des exploitations) à
tous les participants et des livres (Le tour du monde des moissons) aux gagnants, sous des
applaudissements chaleureux. L’ambiance est avant tout conviviale pour cette journée, et la
compétition bon enfant.
En fond de salle, les encadrants discutent déjà des suites à donner. Maryse Snauwaert, enseignante à
Chaumont et référente régionale enseigner à produire autrement, a apprécié le pilotage interactif
entre les journées d’établissements et la finale régionale, ainsi que la diversité des acteurs impliqués.
« L’année prochaine, il faudrait maintenir des groupes restreints. Et mobiliser des étudiants de BTS
dans la construction des journées, dans le cadre de PIC 2 ou du module M11 3 par exemple ».
Alors que les étudiants retournent dans leurs lycées respectifs, les consciences semblent avoir
évolué davantage encore chez ces futurs agriculteurs. Les discussions s’enchainent vers les
nécessaires adaptations ou changements de pratiques : il en va du bien-être de tous…
Lancé en 2008 et piloté par le Ministère de l’agriculture et de l’alimentation, il vise à
réduire progressivement l’utilisation des produits phytosanitaires (communément appelés
pesticides) en France tout en maintenant une agriculture économiquement performante.
La deuxième version de ce plan, lancé en 2015, a pour objectif une réduction de 25%
d’ici à 2020 reposant sur l’optimisation des systèmes de production et une de 25% supplémentaires à l’horizon 2025 qui sera atteinte grâce à des mutations plus profondes. Participant du projet agro-écologique pour la France, ce plan prévoit bien sûr un renforcement des enseignements et de la formation
professionnelle continue pour sécuriser et réduire l’utilisation, les risques et les impacts des produits phytosanitaires, ainsi que l’intégration de toutes les exploitations des établissements d’enseignement agricole dans le réseau des fermes DEPHY pour concevoir, tester et évaluer des systèmes de culture visant une forte réduction de l’usage de ces produits.
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