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Enseigner la haie comme marqueur socio-écologie en bac techno STAV à Melle

EPLEFPA Terres et Paysages Jacques Bujault, Nouvelle-Aquitaine

Route de la Roche

79500 Melle

Tél :
Site web : https://terres-et-paysages.fr/
Responsable : Tamisier Vincent , vincent.tamisier@educagri.fr
Rédacteur de la fiche : Tamisier Vincent

DESCRIPTION SYNTHETIQUE DE L’ACTION

Contexte

La séquence proposée s’adresse à des élèves de Bac STAV avec pour particularité d’avoir deux spécialités dans la classe (Production Agricole et Aménagement). Cela facilite les échanges durant les différentes séances car les élèves ont déjà un fonctionnement de groupe et l’effet de « bloc contre bloc » (qui peut se traduire par une classe contre une autre classe) est à mon sens atténué même si parfois les échanges peuvent être vifs (aux enseignants de se poser en régulateur : attention au prise de position par l’enseignant qui peuvent être contre-productive à mon avis). Cela peut être proposé aussi à des élèves de Seconde que l’on sent armés pour le débat.

Notre établissement se situe sur une zone où l’agriculture intensive, fortement mécanisée et céréalière à fortement progressé depuis 40 ans. Le remembrement a été très fort et a entraîné énormément d’arrachage de haies entre autres (drainage des terres humides, rectifications des cours d’eau) et à modifier fortement le paysage. L’exploitation du lycée elle, a subi ces modifications mais à une moindre mesure car sur ses 180 hectares, subsiste un linéaire de haies d’environ 30 kilomètres avec une forte présence d’arbres têtards. Le lycée s’engage tous les ans dans la replantation de haies pour améliorer son réseau ainsi que dans la mise en place de parcelles en agroforesterie. Ainsi à travers cela elle répond aux exigences nouvelles de l’agriculture notamment à travers le bien-être animal et une prise en compte de l’environnement (au sens biodiversité).

Conception pédagogique

L’objectif général de la séquence pédagogique est l’appréhension et la compréhension progressive du couple fonction/fonctionnalité des haies qui permet aux élèves non seulement d’acquérir du savoir (type de haies, type d’essences…) et savoir-faire (plantation, taille…) sur les haies, mais aussi de la plus-value qu’elles apportent concrètement au territoire d’un point de vue biodiversité (habitats…) mais aussi d’un point de vue agricole (auxiliaires de culture, filtration des intrants…). Cf: https://afac-agroforesteries.fr/wp-content/uploads/2015/02/5-LES-HAIES.pdf. Plaquette d’informations de l’AFAC pour faire un point sur les haies (aide pour les enseignants).

La séquence pédagogique est finalement un « agglomérat » de séances pédagogiques testées depuis plusieurs années mais pas toujours reliées par faute de temps et d’heures disponibles. La réforme en STAV peut de ce point de vue répondre à cette problématique car un bon nombre d’heures de pluridisciplinarité sont non-fléchées et donc disponibles pour mettre en place des projets de ce type incluant un nombre significatif d’enseignants qui pourraient être intéressés. Le déroulé (annexe 1) peut se faire sur plusieurs mois en fonction des enseignants qui interviennent et des actions prévues mais peut-être guidé par des « impératifs ». Par exemple, la reconnaissance des végétaux sera plus facile en mai qu’en octobre et une plantation doit se faire en principe entre décembre et mars.

La présence par exemple d’un enseignant en Français (voir séance 2 variante et photos 4 et 5) peut être, elle aussi, contrainte par la progression pédagogique de l’enseignant/e mais rien de difficile à caler.

Donc pour conclure, pour la mise en place de la séquence, elle doit être le plus possible concertée mais a priori au vu des différentes expériences vécues elle peut être réalisée à de nombreux moments de l’année. Les acquis d’ailleurs peuvent être repris l’année d’après. J’ai fait l’expérience avec des Secondes Bac Pro Agricole cette année avec notamment pour finalité une plantation de haie. L’objectif est de faire une taille de la haie plantée cette année dans 2 ans quand ils seront en terminale.

La participation du chef d’exploitation est primordiale si la séquence, qui nécessite des séances terrain, se passe sur l’exploitation. Cela peut, si ce n’est trop le cas, renforcer les relations entre l’exploitation et le lycée mais aussi faire découvrir à certains (je pense aux élèves de la spécialité aménagement) des facettes du lycée qu’ils ne connaissaient pas.

On peut aussi s’appuyer sur des associations spécialisées (Prom’haies pour nous) mais plutôt dans un second temps car l’idée est que les élèves partent de ce qu’ils connaissent au début et pas d’un savoir déjà bien construit même si certains ont déjà eu à faire à ces associations lors de plantation de haies dans leur école par exemple. Cependant, avec un peu d’expérience et de formation les enseignants peuvent jouer ce rôle de « spécialiste ».

Mise en œuvre 

Au départ, la priorité a été mise sur la représentation personnelle des haies. A partir de là, on a pu tenter de déconstruire le savoir de chaque élève (pour ceux qui en avait, car pour certains une haie équivaut à une ligne d’arbustes notamment des lauriers palmes ou des  et de le reconstruire à travers le prisme des fonctions/fonctionnalités de la haie. Ainsi, en tant que futur acteur du territoire, les élèves seront en principe capable de faire des choix raisonnés et adaptés aux différentes situations rencontrées (plantation, taille…).

La première étape consiste pour chacun de faire une représentation de la haie telle qu’il l’a voit/conçoit. Les premiers coups de crayons pour certains sont timides, voire inexistants (« mais moi je ne sais pas dessiner monsieur… ») mais au fur et à mesure (il faut bien laisser 15 minutes avec des encouragements et leur dire que ce n’est pas un concours) le dessin se fait et même évolue au fur et à mesure de la réflexion (photo 1). Au contraire, d’autres élèves produisent des représentations de la haie très précises (l’occasion de mettre en avant leur savoir).

Les représentations sont collées au tableau et on encourage chacun à s’exprimer sur ce qu’il a produit et sur ce qu’il connaît. Parfois c’est assez surprenant et ça fait souvent appel à des expériences qu’ils ont vécu en famille ou à l’école mais dont ils ne se souvenaient plus (cela réactive leur mémoire). Au fur et à mesure on écrit des mots clés sur le tableau puis à la fin on fait de groupes mots (habitats, production, élevage…) sur lesquels on va s’appuyer pour construire et enrichir leur savoir (photos 2 et 3).

Cet enrichissement passe forcément par des séances sur le terrain car ce sont des élèves en demande de terrain, d’éléments concrets. L’idéal c’est d’aller au plus près du lycée et d’avoir un panel de haies diversifiées comme c’est le cas à Melle.

Ainsi, « en principe », à la fin de la séquence on a des élèves qui seront éclairés sur un élément constituant le territoire la « Haie » et seront en capacité de prendre les meilleures décisions en fonction des problématiques posées et de planter une haie (photo 6) de façon éclairée.

A noter que l’utilisation des photos 4 et 5 pour la séance avec l’enseignant de Français peut aussi mettre l’accent sur le fait que depuis longtemps, les haies sont façonnées notamment à travers la taille des arbres (coupe des branches basses pour la photo 4 et taille en têtard photo 5). Ce rapport au temps est important pour certains notamment à travers la perpétuation de techniques anciennes (« patrimoniales ») auxquels les élèves peuvent se rattacher (via une expérience personnelle ou témoignage d’un de leur aïeul).

Regard réflexif sur l’action menée

D’une manière générale, ce qui fonctionne bien c’est les échanges entre les élèves. C’est souvent tendu au début car chacun veut marquer son « territoire » mais au bout de quelques échanges les éléments mis en avant sont plus constructifs (mis à part quelqu’un mais cela reste minoritaire), et finalement des compromis sont possibles et les points de vue se complètent et s’enrichissent.

L’acquisition des connaissances afférentes à la haie et des techniques de plantation et d’entretien se font sans problème en général car elle est assez facile et surtout illustrable.

La plantation de haies (séance 5) est souvent une réussite car c’est du travail de terrain et parfois il y a une petite concurrence qui s’installe entre les groupes constitués ou les classes. C’est à celui qui fera un travail de meilleure qualité / qualité (notion de compétition très présente chez les élèves). Cela peut aussi souder une classe dans la difficulté lorsque par exemple les conditions climatiques sont peu favorables, mais aussi lorsque le temps est propice (froid et sec) et qu’on est quand même bien dehors à travailler !

Peu de points négatifs, car même avec des groupes plus difficiles en classe le fait que l’on fasse pas mal de terrain permet de mieux réguler les « énergies ».

FICHIERS A TELECHARGER

Descriptif : Annexe
Annexe-1-sequence-Haies-STAV-Tamisier.pdf

VIDEOS

Mots-clés : Agroécologie, Conduite de projet, Pédagogie de projet, Pluridisciplinarité (multi), Territoire

Voie de formation : Formation initiale
Niveau de formation : IV (Bac pro, Bac général)
Initiative du dispositif : Nationale
Structure d’appui : Etablissement National d’Appui
Etablissement National d’Appui : Bergerie Nationale

Etat de l’action : Terminée
Nature de l’action : Innovation

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