Résultat de la recherche avancée de témoignage
EDUC’Ecophyto : Tendre vers une non utilisation des produits phytopharmaceutiques en système polyculture-élevage, à l’EPL de Saint Yrieix la Perche.
EPLEFPA Saint Yrieix la Perche, Nouvelle-Aquitaine
Domaine de la Faye
87500 Saint Yrieix la Perche
Tél : 0555757000
Site web : http://www.eplefpa-saint-yrieix.fr
Responsable : Marie-Thérèse Deshayes , marie-therese.deshayes@educagri.fr
Rédacteur de la fiche : Nicolas Cartier, enseignant en agronomie
DESCRIPTION SYNTHETIQUE DE L’ACTION
Historique
L’engagement de l’EPL de Saint Yrieix la Perche et plus particulièrement de son exploitation dans la réduction des produits phytopharmaceutiques est historique, elle passe à la fois par son engagement dans des groupes DEPHY et aussi par sa participation dans les dispositifs Action 16 puis EDUC’Ecophyto.
Dans le cadre de ce programme, est né le projet « Tendre vers une non utilisation des produits phytopharmaceutiques en polyculture-élevage ». Une des principales actions menées pour sensibiliser à cette réduction a été de comparer trois itinéraires techniques (ITK) sur une parcelle de blé tendre.
Cette volonté de regrouper différents ITK sur une même parcelle avait pour objectif d’offrir une comparaison possible aux apprenants, d’augmenter le champ des possibles et de leur donner la possibilité de faire évoluer leur regard sur les pratiques culturales. En effet, en ex-Limousin, le labour est encore très pratiqué et les expériences de réduction de travail du sol restent marginales. Après concertation entre le DEA et les enseignants d’agronomie (équipe pilote du projet), trois ITK ont été mis en place : labour, techniques de conservation des sols (TCS), semi direct (SD).
Auparavant, les modalités avaient été testées sur des parcelles différentes, lors de campagnes différentes ce qui ne permettait pas aux apprenants de pouvoir comparer de manière satisfaisante ces ITK (du simple visuel ou coup d’œil avant de rentrer en salle jusqu’aux comptages). Le fait de regrouper les essais sur une même parcelle et une même campagne a permis aux apprenants d’approcher une démarche expérimentale de comparaison.
Classes concernées :
L’action a été suivie dans sa globalité par une classe de bac pro agroéquipement sur les années de 1ère et terminale. Des classes de bac pro CGEA et BTSA GDEA y ont également participé de manière plus ou moins ponctuelle.
Actions menées :
- Suivi de la mise en place des différentes composantes de rendement tout au long du développement de la plante. Estimation des pertes à la levée et sortie d’hiver, nombre d’épis au m² en première ; nombre de grains par épi et PMG en terminale. Les apprenants ont alors pu calculer une estimation de rendement par modalité. Les épis ont été ramassés durant l’été et gardés jusqu’à la rentrée ;
- Suivi de l’enherbement de la parcelle et comparaison des modalités : les apprenants ont effectué des comptages et des identifications des adventices présentes. La notion de seuil de nuisibilité a été abordée pour le raisonnement d’une intervention ;
- Sur cette parcelle, ont également été réalisés les suivis de maladie dans le cadre du Bulletin de santé du Végétale.
Pilotage :
Cette action a été mise en place par l’équipe constituée des enseignants d’agronomie et du DEA. Il n’y a pas eu de commande directe du DEA auprès des élèves, ni de propositions de ceux-ci. Le projet leur a en quelque sorte été imposé. Il serait intéressant que les élèves prennent part à la réflexion de conception des ITK.
De même, selon la disponibilité du DEA, les différents résultats ne lui ont pas été directement transmis par les élèves mais par l’intermédiaire des enseignants. Cela permettrait d’investir encore plus les élèves dans les projets.
De la même manière, nous n’avons pas associé les salariés agricoles à la réflexion, ce qui est regrettable. Ils se sentent alors exclus d’un dispositif qui leur est imposé.
Ces constats ont été pris en compte pour la mise en place d’autres essais ensuite.
Impacts pédagogiques :
Les apprenants commencent à prendre l’habitude de travailler sur des essais mis en place sur l’exploitation. Cela leur permet de voir concrètement l’incidence des pratiques sur le développement des cultures. Ils participent de manière active à ce qui est mis en place sur l’exploitation.
Le déroulé pédagogique s’est effectué selon l’évolution de la culture et notamment la mise en place des composantes de rendement. Les différentes notions ont été abordées en partant des observations de terrain. Il est difficile d’estimer un nombre réel d’heures car ce projet a été le support pour aborder un bon nombre de notions avec les différentes classes, saupoudrées au fur et à mesure de l’année.
Concernant le suivi BSV, des classes de 2ndes CEC, terminale AE et BTSA GDEA ont été impliquées chaque semaine, en alternance, de début mars à début juin. Une présentation du dispositif et de ses objectifs a été au préalable faite aux élèves par les enseignants pour cerner au mieux les enjeux de l’action. En terminale AE, des groupes de 3 élèves réalisaient les observations et comptages avec l’enseignant puis rentraient les résultats dans la base de données.
En 2nde CEC, les observations et l’enregistrement des résultats se sont faits en ½ groupe du fait de l’emploi du temps. Cela a permis une première initiation à l’observation et à la découverte des maladies en céréales à paille.
Lors des séances de TP, à chaque fois un débriefing avait lieu avant de sortir. Une trame était donnée aux élèves afin qu’ils sachent ce qu’ils avaient à faire et comment ils devaient le faire. Cela permet d’avoir une collecte de données plutôt fiable. Il faut bien sûr accompagner les élèves lorsqu’ils sont dans la parcelle, notamment lors du comptage des adventices et de leur identification.
L’essai a été mené sur l’ensemble du cycle de la culture par une même classe de bac pro. L’analyse des composantes de rendement « nombre de grains par épi » et « PMG » (Poids de Mille Grains) a été réalisée à la rentrée, sur des épis ramassés au mois de juillet par l’enseignant et conservés. D’autres classes ont travaillé sur l’essai, mais pas forcément sur toutes les composantes.
L’agroécologie a été abordée tout au long de la séquence, pas forcément en la nommant. Une définition de ce terme avait été donnée auparavant. La mise en place de cet essai a permis d’ouvrir la discussion sur notamment l’impact du travail du sol mais aussi la complexité à faire du semis direct sans avoir recours à des herbicides totaux.
Ouverture sur le territoire
L’ouverture sur le territoire est très faible, nous avons peu communiqué sur cet essai. Cependant, elle se fait indirectement par l’intermédiaire des élèves qui évoquent le suivi de ces essais chez eux. Un nouvel essai devrait voir le jour prochainement, en partenariat avec la FDCUMA. Ce partenariat permettra une meilleure communication sur ce que l’on fait.
Pour aller plus loin :
Il serait intéressant de mobiliser les élèves sur la gestion des adventices présentes, comme nous l’avions fait sur un autre essai. Il s’agirait de partir de l’identification des adventices et de réfléchir, grâce à l’outil mission Ecophyt’Eau®, à la manière de gérer le système de culture pour les limiter. Le travail s’effectuerait sur de la substitution ou reconception de système. La notion de grille ESR n’a pas été abordée, mais cela pourrait être le cas prochainement.
Certains élèves ont également été frustrés de ne pas avoir un rendement précis à la modalité. Nous n’étions pas équipés de pesons permettant de faire cela facilement et il faut également que les salariés soient suffisamment mobilisés pour penser à peser entre chaque modalité.
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Date :6 juillet 2020
Mots-clés : Agroécologie, Exploitation agricole, halle, atelier, Pluridisciplinarité (multi)
Voie de formation : Formation initiale
Niveau de formation : III (BTS)
Initiative du dispositif : Locale
Structure d’appui : Etablissement National d’Appui
Référent : Noémie Ouvrard ,noemie.ouvrard@educagri.fr
Etat de l’action : Terminée
Nature de l’action : Innovation
Etablissement National d’Appui : Bergerie Nationale
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