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Construire une bineuse-semeuse. Les apprenants se mobilisent en dehors du temps de classe, au lycée du Valentin.

Le valentin EPLEFPA Valence, Auvergne-Rhône-Alpes

Passage René Berthoin

26500 Bourg-lès-Valence

Tél :
Site web : http://epl.valentin.educagri.fr/
Responsable : Maurice Chalayer ,
Rédacteur de la fiche : Hervé Dumazel, Estelle Jourdan enseignant(e)s au Valentin et Timothée Croizer chargé de mission au CEZ Bergerie nationale
, herve.dumazel@educagri.fr

DESCRIPTION SYNTHETIQUE DE L’ACTION

En 2008, au lancement du plan Ecophyto, l’EPLEFPA du Valentin de Bourg les Valence décide de se lancer dans ce projet dont l’objectif est d’accompagner l’évolution du système en agriculture biologique (AB), en zones agricoles et non agricoles, tout en continuant à assurer un niveau de production élevé tant en quantité qu’en qualité. Depuis, l’établissement continue de travailler dans ce sens et l’exploitation de l’établissement est d’ailleurs passée en AB en 2010. L’arrivée du projet  agro-écologique les a confortés dans leur travail et ils sont rentrés pleinement dans ce nouveau projet.

Les objectifs :

L’enjeu était fort pour cette exploitation, de 60 hectares située en cœur de ville, de résoudre les difficultés inhérentes au changement de système (désherbage, fertilité des sols, protection contre les ravageurs). L’arrêt des intrants a entraîné une augmentation d’adventices dont l’ambroisie, plante concurrentielle et soumise à arrachage obligatoire car très allergisante. Cette situation est problématique car l’établissement est vite visé et critiqué en centre ville. Il y avait donc nécessité pour l’exploitation du lycée du Valentin de trouver une solution à ce problème tout en limitant la concurrence vis-à-vis des cultures. Un autre objectif pour cette exploitation, en polyculture élevage laitier et arboriculture, est de maintenir l’autonomie fourragère et de maîtriser la fertilité des sols.

Pour trouver des solutions à ces problèmes un groupe de travail est constitué. L’une des réponses trouvées a été de fabriquer une bineuse-semeuse pour pouvoir semer un couvert dans une culture. L’objectif est de pouvoir semer des graines entre du maïs biné. Afin que ce projet prenne une place pédagogique à part entière il a été décidé de laisser les élèves se charger de la construction de ce nouvel outil.

 

Un projet inter promotions :

En novembre 2016, pour lancer le projet, un enseignant d’agronomie, un autre d’agro équipement ainsi que le chef d’exploitation ont réuni les élèves dans l’amphithéâtre du lycée. En une demi-heure les enjeux du projet et les objectifs de cette bineuse-semeuse ont été exposés aux élèves. Le chef d’exploitation leur a expliqué qu’ils disposaient d’un budget de 4500 € et qu’ils avaient carte blanche.

Dès la fin de la présentation une dizaine d’apprenants se sont présentés spontanément pour participer au projet. Ce groupe est resté le même jusqu’à la fin du projet. Il était constitué d’élèves et d’apprentis de BTS APV ainsi que de bac STAV (l’établissement n’a pas de formation en bac pro).

La difficulté et l’originalité de ce projet est qu’il a été réalisé dans un cadre hors classe. En effet, ce projet ne s’est pas fait sur des temps de cours définis dans les référentiels. Les apprenants comme les personnels de l’établissement qui les ont encadrés l’ont fait sur leur temps libre. L’outil devait être prêt pour le mois de mai et après l’implantation du maïs. Le groupe de travail s’est donc réuni deux fois par semaine en dehors des heures de classe. Cette première étape s’est divisée entre la phase de recherche de la solution et la recherche d’un outil qui serve de base à la semeuse-bineuse. Le groupe a donc réalisé un travail de recherche et de veille sur ce qui existait déjà, ce qui avait déjà été adapté et ce qu’ils pouvaient réaliser. Ils se sont aussi mis en recherche active de matériel d’occasion. Les apprentis ont été moteur dans cette étape car ils ont fait appel à leur réseau professionnel. C’est finalement du fournisseur de l’établissement que vient la solution. Ils lui achètent une vieille bineuse super Prefer pour 850 €, un gros travail de restauration et d’adaptation est à réaliser. Une fois l’outil trouvé, le groupe de travail peaufine ses plans, ses hypothèses et choisi finalement un projet qui convient à tous. Cette étape à été très formatrice pour les apprenants. Ils ont confronté leur idées, ont argumenté leur positions, ont appris à faire des concessions. Chaque apprenant en fonction de sa formation et de son profil a pu apporter quelque chose de différent au groupe et ainsi créer une dynamique d’intelligence collective. C’est un élève de BTS qui a été chargé d’animer le groupe durant ce travail car il avait déjà réalisé une action similaire lors d’un stage, il a ainsi pu remobiliser une compétence acquise en milieu professionnel.

 

Fin décembre, la bineuse achetée et les plans validés, le groupe doit passer à l’étape de la transformation de la bineuse en bineuse-semeuse. Cette partie s’effectue dans l’atelier de l’exploitation d’un parent d’élève située à 15 km du lycée qui ne dispose pas du matériel nécessaire. Ce travail est essentiellement réalisé par les apprenants en BTS car il est effectué le soir et le week-end, les élèves en bac STAV ne peuvent pas sortir de l’internat et venir travailler le soir. Les apprentis ayant l’habitude de bricoler et de réparer les machines en entreprise sont une nouvelle fois moteur sur cette étape du projet. Pour les formateurs, c’est l’occasion de découvrir les apprenants dans un autre contexte et de voir apparaître des savoir faire qui ne peuvent pas être mis en valeur durant le temps scolaire.

Fin février, la machine est prête et ramenée au lycée. Le travail de peinture qui reste est réalisé par les élèves de Bac STAV qui sont sur place, ce travail est encadré par le personnel de l’établissement.

La machine est prête à être testée fin mars, elle nécessite encore de multiples réglages. Elle est officiellement testée le 7 juin pour le semi d’un couvert sur un maïs semé le 15 mai sur 7 hectares. Ce maïs est récolté fin août en ensilage.

Ce nouvel outil est aussi un moyen pour l’équipe éducative de continuer sur la dynamique d’expérimentations qui fonctionnait déjà dans l’établissement. la bineuse semeuse a permis d’implanter une expérimentation comparant 6 modalités de différents couverts, répétés 3 fois, le but étant de pouvoir faire analyser les résultats par les élèves dans le cadre de leur formation. C’est d’ailleurs ce qui est fait par les enseignants de mathématiques et d’agronomie qui analysent ces données dans le cadre de séances pluridisciplinaires.

 

 

 

VIDEOS

Mots-clés : Agroécologie, Autoformation, Motivation, engagement, Professionnalisation, dynamique d’équipe

Voie de formation : Formation initiale
Niveau de formation : III (BTS)
Initiative du dispositif : Locale

Etat de l’action : En cours, Terminée
Nature de l’action : Innovation

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