Résultat des innovations

Questionner, formaliser, se documenter : Les ACSE développent leurs compétences clés au Lycée du gros chêne (Pontivy 56)

EPLEFPA du gros chêne, Bretagne

Rue de Bretagne
BP 181

 56300 Pontivy

Tél : 0297259310
Site web : https://www.legroschene.fr/
Responsable : Jean-Nicolas Mazeaud , epl.pontivy@educagri.fr
Rédacteur de la fiche : Lucie Le Jeanne et François Guerrier, Enseignante en Agronomie-Pontivy // Chargé de mission innovation pédagogique AGROCAMPUS-OUEST
, francois.guerrier@agrocampus-ouest.fr
Chef de projet : Lucie Le Jeanne , lucie.lejeanne@educagri.fr

DESCRIPTION SYNTHETIQUE DE L’ACTION

Éléments de contexte et point  de départ :

Suite à une journée d’information organisée par la DRAAF/SRFD et présentant différentes expériences menées en région Bretagne pour enseigner à produire autrement en octobre 2018, une expérience menée à Caulnes et présentée par Sandrine Poulet, visant à mener les élèves à poser et à se poser des questions et à produire de la connaissance en groupe de développement agricole, a rejoint des préoccupations de l’équipe enseignante qui intervient en BTSA.

En effet, depuis quelques années, l’équipe exprime à la fois :

  • Des difficultés de plus en plus récurrentes dans la mise en activité des étudiants, avec un décrochage qui s’opère sur le premier trimestre de la première année et qui dégrade le climat de travail sur la période novembre juin notamment. Ces difficultés sont attribuées à la fois :
    • A un manque de mise en cause, de mise en question, de curiosité,
    • d’efforts, de logique de consommation, d’absence de prise de note, de formalisation des apports,
    • à une forme de « paresse intellectuelle » d’aller chercher l’information à la source, à vérifier, à développer un esprit critique et de comparaison,
    • Mais également à la difficulté pour les enseignants à construire un dispositif cohérent et qui puisse faire sens pour les adultes et donc pour les élèves :  » La pertinence des enseignements est limitée si l’on ne partage pas nos compétences, nos activités et nos réflexions entre collègues. Si c’est pas facile pour nous de nous y retrouver parfois, c’est forcément difficile pour eux-aussi »,
  • Autre élément de contexte, les premières années (ACSE1) n’ont pas d’évaluation dans les 6 premières semaines au retour des vacances, et l’enjeu est de les remettre/mettre dans un rythme de travail : «  Pour eux, ils n’ont rien à faire »  » On considère trop qu’il faut faire des apports avant de les mettre en situation et de les évaluer, on pourrait peut-être compter aussi sur le mélange des profils et leur travail de coopération ? (…) Les mettre au boulot tout de suite ! ». Nous allons essayer de transformer le « super on a rien à faire » en « super on a plein de trucs à faire ». Ceci suppose de les faire travailler sur ce qui a du sens et de la valeur à leur yeux. Nous y reviendrons.
  • Par ailleurs, Yvonnick Chesnin, qui coordonne la filière, part prochainement à la retraite. C’est donc l’occasion de partager sur la conduite du BTSA ACSE et de formaliser pour que chacun puisse trouver sa place l’an prochain et s’approprier le dispositif pour partager la responsabilité pédagogique d’ensemble. L’enjeu serait donc de profiter de l’expertise d’Yvonnick pour construire le ruban et le formaliser pour être prêt en septembre 2019 !

Notons enfin que cette action s’inscrit également dans une logique de partage et de démultiplication régionale en relation avec le DNA (ACO), dans la mesure où Sandrine Poulet (enseignante d’agronomie et référente EPA engagée sur l’action TDTI à Saint-Aubin du Cormier) est venue apportée son expertise et son expérience pour aider à préparer et pour coanimer le temps de groupe de développement dans le cadre de sa mission régionale.

Un travail à plusieurs niveaux et en étapes :

La demande de l’équipe s’établit en fait à plusieurs niveaux :

  1. Une logique de transmission et partage au niveau du ruban (départ en retraite d’un coordo-pilier),
  2. de partage et de recherche de compréhension des difficultés rencontrées avec les étudiants pour les mettre au travail,
  3. de conception (reconception) d’un dispositif pour améliorer la situation et l’engagement des élèves (en misant sur une plus grande coopération entre enseignants, hypothèse sous-jascente).

L’équipe s’est donc donnée le temps de travailler et d’anticiper sur la rentrée à venir en commençant à échanger de novembre 2018 à mai 2019 par des séances de 2h environ (le mercredi). Ces temps étaient ouverts, animés par un binôme constitué de Lucie Lejeanne et François Guerrier, qui tenaient à jour un compte rendu de suivi sur les points abordés et actés.

Chaque début de séance était l’occasion de revenir sur les points discutés et validés pour aller vers la construction du dispositif. Cet aller-retour a été mis en place pour permettre l’appropriation des discussions qui étaient mentionnées dans le compte-rendu, mais que peu de monde avait pris le temps de lire en détail du fait de ses obligations.

Nous (le binôme) avons donc essayer de tenir la tension entre « avancer sur le dispositif et avancer sur la conception en équipe à un rythme commun », et Lucie Lejeanne a synthétisè et proposé une maquette précisant les étapes, horaires, objectifs, … semaine par semaine.

La définition collective de points d’appui pour la rentrée 2019 :

Un des points importants de constat a été d’exprimer que  » [les étudiants] pensent qu’ils n’ont rien à faire, ils prennent ce rythme là, et passé Toussaint on a beau essayer de les mettre au boulot on y arrive pas (…) ». Comme évoqué ci dessus, la première hypothèse est de travailler le rythme et les activités proposées pour rompre avec l’idée que les étudiants se feraient de l’école comme « le prolongement des grandes vacances ». Cela implique de donner à réaliser un travail réel et donc :

  • professionnel,
  • qui a un enjeu, et du sens pour les étudiants futurs professionnels (ce n’est pas du « scolaire » pour faire plaisir aux profs !), 
  • des attendus de qualité et d’exigence (un peu de pression et du stress ce qui amène à trouver des ressources pour dépasser l’obstacle),
  • un niveau de complexité (abordable en groupe-classe),
  • qui amènera de la satisfaction (fierté, estime de et confiance en soi).

Un second point concerne en fait le développement de « capacités » nécessaires pour apprendre et qui sont attendues d’un étudiant entrant en BTSA… C’est en particulier des capacités à questionner, prendre des notes et effectuer des recherches. Là, nous avons transformé les expressions d’attitudes émises par le collectif en « problème didactique ». C’est à dire que nous avons cheminé d’un :

  • « ils ne posent pas de questions (…) ils ne sont pas curieux (…) ils ne s’intéressent pas (…) ils ne prennent pas de notes (…) » qui concerne plus des reproches sur l’attitude 
  • à « ils ne savent pas questionner (…) ils ne savent pas comment prendre des notes (…) ils ne savent pas sur quoi trouver de l’intérêt (…)  » qui sont des problèmes d’apprentissage, donc d’enseignement et de formation et sur lequel nous avons prise. Là question devient alors « quelles expériences et situations proposer pour développer ces compétences complexes et fondamentales ? ».

Aussi, plutôt que de rester sur l’opinion selon laquelle des étudiants de BTSA devraient savoir faire, nous avons pris comme option de considérer qu’ils et elles ne savaient peut-être pas et que c’étaient un objectif d’apprentissage -certes hors référentiel- mais à travailler, développer, voire à reconnaître et à certifier indépendamment du diplôme. Une séance de travail spécifique a été consacrée à identifier des hypothèses sur le pourquoi les élèves ne questionnent pas, ne prennent pas de notes, et ne font pas de recherches documentaires ? Le compte rendu des échanges de l’équipe sur « pourquoi les étudiant-es de BTSA ACSE ne posent pas de questions » (document de travail!) est disponible en Pdf.

Travailler les visées du BTSA ACSE :

  • Entrainer et développer leurs capacités ;
    • d’analyse et de diagnostic d’exploitation,
    • de raisonnement systémique,
    • à expliciter leurs raisonnements à un tiers, à argumenter
  • Et pour cela de faire en sorte que les étudiant-es soient autonomes pour
    • questionner un agriculteur,
    • « mener l’enquête » pour comprendre dans le détail le raisonnement de l’agriculteur et le fonctionnement du système d’exploitation,
    • prendre des notes et de formaliser leur pensée,
    • réaliser une veille documentaire, etc…

Enfin, retenons l’idée de plonger de façon un peu radicale les élèves dans la marmite pour expérimenter est venue d’une boutade au sein du groupe. Partant du constat qu’ils s’ennuient en cours, nous avons évoqué l’idée de les mettre en situation de conseiller, et donc de réaliser une AGEA dès la semaine de la rentrée (une partie de la classe venant de Bac Pro ils devraient pouvoir aider les autres étudiants et donc favoriser un climat de coopération).

Nous nous sommes dit à peu prés ceci :

  • « et si on fait ça, qu’on leur dit le lundi que le mercredi on va faire une AGEA, que va-t-il se passer ?
  • « ils vont paniquer. Ils vont dire qu’ils ne savent plus ! »
  • Donc on va pouvoir faire un apport…
  • Et puis qu’ils vont dire qu’ils ne savent pas comment s’y prendre !
  • Alors il faudra préparer une stratégie, un guide d’entretien…
  • Et puis ils vont pas bien y arriver, tâtonner, …mais il y aura des réussites…
  • Et nous pourrons discuter avec eux de leur expérience, comme quoi questionner un exploitant cela ne s’improvise pas, que c’est un métier. Ils sont là pour apprendre. On retombera alors sur la maquette des cours et la progression proposée…. »

Les personnes engagées dans l’action :

Équipe engagée au lycée de Pontivy-Le Gros Chêne : Lucie LE JEANNE (Chef de Projet-Agronomie), Géraldine CARLUER (Economie Gestion), Nathalie LANGLAIS (Eco de filière, coordo ACSE 1), Philippe LHOSTIS (Education Socio Culturelle),  Magali PIEDERRIERE (Ecologie, peu d’heures), Christelle KERIGNARD (Anglais), Sophie MARTIN (Français – Documentation), Christine MOELO (Histoire-Géographie), Roger THOMAZO (Zootechnie)

Les personnes présentes aux réunions en 2018-2019 mais plus dans l’établissement en septembre 2020

Alain LE CORRE (Economie Gestion), Marie-Laetitia HEDIN (SES), Jérôme PETITPAS (Agronomie), Yvonnick CHESNIN (Coordo Filière)

Accompagnement et appui dans le cadre de l’expérimentation : Sandrine POULET (référente régionale EPA, enseignante d’agronomie à Saint Aubin du Cormier) et François GUERRIER (ingénierie pédagogique appui à l’enseignement agricole, AGROCAMPUS-OUEST)

Des principes pour conduire l’action :

Il n’est pas possible de s’engager sur de nombreux chantiers, ni tout de révolutionner, l’année étant engagée. Mais attendre et remettre à plus tard n’est pas non plus une bonne stratégie. Nous allons donc travailler en deux temps :

  • A court terme: Construire et tester  une ou des  activité(s) pour l’année scolaire 2019, et se donner le temps de comprendre les problèmes en jeu.
  • A moyen terme: Travailler sur le ruban en parallèle. Identifier les points clés du ruban actuel autour desquels nous allons greffer des outils, méthodes. Identifier les besoins d’articuler les disciplines, mettre en avant certaines pluri… Il s’agirait de travailler à formaliser une frise chronologique, qui mette en lien les capacités citées ci-dessus (questionner, formaliser, se documenter) et les temps forts de la formation, pour :
    • identifier et valoriser les temps forts déjà existants
    • permettre à chacun de se situer dans le dispositif général
    • identifier et accentuer les relations entre chaque discipline

Des principes pour concevoir les situations d’apprentissage :

A partir des échanges et des apports en groupe de développement pédagogique, l’équipe a essayé de mettre en forme une série de principes et/ou points de vigilance pour tenter de créer des situations d’apprentissage qui seraient de nature à faciliter, en parallèle à l’acquisition et à consolidation de savoirs et de capacités visées dans le référentiel du BTSA ACSE, à entrainer les capacités de Questionnement/Formalisation/Documentation. Les présentations ci-après reprennent la réflexion du groupe.

Cliquer pour accéder au détail de chaque élément ! listeprincipessituationQFD

Des intentions affichées et débattues :

Nous nous appuierons sur les temps forts existants et importants aux yeux de l’équipe qui mettent en lien les capacités ciblées (questionner/formaliser/se documenter). L’idée est double :

  • On ne réinvente pas et on ne repart pas de zéro car certains aspects fonctionnent et répondent à certains objectifs, et puis nous n’avons ni le temps ni la disponibilité pour faire la terre brûlée. Autrement dit, pour mobiliser nous préférons ne pas faire la table rase,
  • Donner de la valeur à ces temps forts, consommateurs de ressources alors que « [les étudiants]  ne voient pas cela comme des temps forts. Ils n’en ont pas conscience. Le space c’est juste une sortie ». Autrement dit, avant de tout remettre en cause, identifier plus en détail ce qui pose problème, et là en l’occurrence, peut-être trouver des idées pour que cette activité ait plus d’enjeux et de valeur professionnelle plutôt que de la supprimer car « sans intérêt » aux yeux de l’équipe.

Les temps forts actuels de la période septembre-novembre ACSE 1 :

  • La visite au SPACE (Salon Professionnel Agricole Européen de Rennes)
    • Le SPACE : moment de détente ou de travail ?L’équipe a l’habitude d’amener les étudiants au SPACE tous les ans, et de demander un travail de recueil d’informations sur différentes thématiques. Le rendu est globalement décevant : les étudiants sont dans un autre état d’esprit. Le SPACE est un moment d’échanges, de rencontres. Valoriser le SPACE dans le cadre du M11, et du travail sur le parcours professionnel. Choisir un professionnel sur le salon et retracer son parcours. Proposition: faire des portraits de professionnels. Réalisé avec l’enseignante en anglais (Christelle Kerignard) qui est intéressée pour valoriser ce sujet lors des cours d’anglais (cf comment bien préparer les étudiants ? quels outils leurs fournir en amont ? dans quel cadre (M11 ? )
  • Une séquence de pluri sciences agronomiques / SESG et une première « AGEA »
  • Le 1er stage en exploitation agricole et le début du rapport de stage

Zoom sur l’AGEA : comment optimiser ce support pour bien démarrer l’année ?

L’AGEA. Il existe déjà une pluri sciences agronomiques / économie gestion. L’idée serait de lui donner plus de corps, en y passant plus de temps et en équipe. Ce temps fort permettra aussi de commencer les apports sur la méthodologie de conduite d’entretien.Actuellement : l’AGEA est abordée en une séquence de pluri sciences agronomiques / économie gestion. Cela ne permet pas de valoriser au maximum la visite effectuée et la démarche. Proposition: faire une AGEA en équipe de plusieurs jours, étalés sur plusieurs semaines.

Des intentions affichées et débattues :

Les attendus de l’équipe (on aura bien travaillé si on a réussi…) :
  • Étaler l’AGEA sur plusieurs semaines pour permettre aux enseignants d’apporter des notions supplémentaires entre les différents temps forts
  • Amener les étudiants à se questionner
  • Préparer au mieux les étudiants au stage en exploitation agricole
  • Faire les étudiants construire des outils de modélisation / grille d’analyse qui serviront tout au long de la formation
  • Faire que les étudiants rédigent la grille d’évaluation de la 1ere partie du rapport de stage
  • Utiliser le support AGEA pour faire passer des notions méthodologiques :
    • construction d’une grille d’enquête et
    • conduite d’entretien semi-directif.
  • Amener les étudiants à comprendre que l’exploitation agricole est un ensemble d’éléments en interaction.
  • Amener les étudiants à comprendre et expliquer pourquoi on s’intéresse à toutes les composantes de l’exploitation, et à son environnement (micro / macro).

Presque un an après, Lucie précise : « ça fait du bien de relire çà ! je me rend compte qu’on a atteint plusieurs objectifs visés ! Ce qui n’a pas été fait : faire rédiger aux étudiants la grille d’évaluation de la 1ere partie du rapport de stage, et puis de mieux valoriser l’an prochain tout au long de l’année « l’outil de modélisation du fonctionnement de la ferme ».

Objectifs pédagogiques définis par l’équipe
  • Préparer un guide d’entretien et conduire entretien semi-directif qui permettent de réaliser une AGEA.
  • Appréhender l’exploitation agricole comme un système
  • Construire des outils de modélisation / grille d’analyse pour formaliser : le système de décision, le schéma de fonctionnement de l’exploitation agricole
Moyens horaires spécifiques :
  • Pluri « entreprise et territoire » M51/52. 10h    Géo – Économie
  • Pluri « AGEA » M53/58. 10h Zootechnie – Gestion
  • Heures de cours des différentes matières (travail des notions dans le cadre « ordinaire » des heures de cours)

Déroulement opérationnel :

A partir des idées et arbitrages réalisés en groupe de travail collectif, Lucie a formalisé chaque étape (voir ci-dessous) en déclinant intentions, moyens, consignes, mais également les plages horaires dans la semaines, les séances, les enseignants concernés et pour faire quoi. Ce travail de détail permet à chacun de s’ajuster et de bien prendre connaissance des attentes des collègues, et de comment y arriver. Les images ci dessous illustrent partiellement ce travail (pour la version complète, nous vous invitions à contacter directement l’équipe de Pontivy !)

            

le travail de groupe de développement :

Pour mettre à profit les compétences travaillées entre septembre et novembre, nous avons     fait le choix de réaliser un groupe de développement entre pairs, sur le modèle de ce qui a été initié à Caulnes en Bac Pro CGEA. Le but était à la fois d’éprouver ses connaissances construites sur les étapes 1-3 et de les valoriser dans une nouvelle expérience, mais également de donner à voir ce qui pourrait être fait à la condition d’enquêter dans le détail chacune des exploitations de stage. Autrement dit de montrer l’intérêt de la méthode, et que, pour qu’elle soit très profitable, elle engage chacun à utiliser les outils construits en commun pour enquêter et comprendre son exploitation de stage.

 

     

Comme il est décrit, ce travail de groupe de développement s’est déroulé en deux groupes de 12 étudiants, encadrés par deux adultes. Après un temps de présentation des exploitations de stage et d’exposition des problèmes rencontrés et des solutions pour y faire face, une synthèse a été élaborée. Puis, les élèves ont choisi d’explorer deux solutions différentes pour un même problème, et ils ont proposé une schématisation à partir de ce qu’ils avaient déjà travaillé pour l’exploitation étudiée en début d’année.

Ce point dernier est en réflexions. La méthode de travail est peut-être un peu prématurée à ce moment là de la formation ? Elle sera surtout intéressante en 2ème année, pour travailler sur les « questions exploratoires » et préparer les étudiants à l’examen. Actuellement, nous les faisons travailler sur le champ des possibles à partir de cas concrets sur des fermes : on imagine des projets, et ils les chiffrent, évaluent la faisabilité technique…

Premiers résultats  :

Tout au long de l’action, nous nous sommes efforcés de conserver des traces du ressentit des élèves.

Ainsi, il semble que l’alternance de mise en situation et d’évaluation de la situation pour pointer sur les capacités à travailler est uns stratégie intéressante. Ainsi, à la suite de la première rencontre avec l’agriculteur (5/09/2019) pour lequel la classe devait réaliser une AGEA, voici ce que les élèves ont rapporté « à chaud » :

  • Alors, c’était comment ? «c’était cool»     «intéressant»    «il expliquait bien»   «ca fait sortir un peu» «on a appris des choses»
  • Qu’est-ce qui vous a paru difficile ? «  on a pas le temps d’écrire » «  il parlait trop vite »
  • A la question suivante « qui trouvait que ca allait trop vite ? » ; tout le monde lève la main. « on a pas osé dire que ça allait trop vite pour pas qu’il se dise ‘‘ils ne suivent rien’’ » « et aussi,  il y avait des blancs. C’est génant, c’est une perte de temps. Il est là pour nous accueillir »
  • Qu’est ce que vous avez bien aimé ? «apprendre des choses sur les canards»
  • Avez-vous recueilli toutes les informations recherchées ? «  non, car on a pas posé les questions quand c’était pas notre thème, même si on en avait plein la tête »
  • Et si c’était à refaire ? «la prochaine fois, il faudra faire plus de transitions entre nos thèmes pendant l’entretien» «poser plus de questions» «c’est long 3 jours sur un même sujet»

Autrement dit, la mise en situation a permis de mettre en évidence ce que nous voulions travailler avec eux, pourquoi, et comment nous allions procéder en étapes. Il est d’ailleurs intéressant de regarder les évolutions des retours « à chaud » fait par les étudiants dans les fichiers ci-après :

A suivre …

Le bilan de l’équipe :  point de vue de l’équipe, intérêt, limites, à refaire …

Des premiers échos que nous avons, il semble que les étudiants soient plus avancés que celles et ceux de l’an dernier dans la construction du rapport de stage, un rapport qui met plus en lumière les interactions et l’approche systémique par opposition à une approche descriptive et d’accumulation d’informations sans relief.

Pour ce qui est du travail d’équipe, une relative stabilité pour pouvoir construire des actions de ce type dans la durée est importante. Les nombreux aléas (recrutement sous contrats, démissions, etc…) mettent en tension les équipes et les projets collectifs qui structurent les dispositifs de formation pour les étudiants.  Or, pour être efficace et contribuer à la réussite des étudiants tout en améliorant le climat scolaire et les relations de travail, ce type d’action nécessite des « économies d’apprentissage » pour fonctionner en routine. C’est à dire des habitudes et des expériences qui soient de nature à construire des automatismes et une compétence collective à conduire l’action. Le fait de devoir reprendre tout ou partie des informations, de devoir s’approprier un ruban pédagogique qui s’appuie sur une réflexion, sur des visions de l’enseignement et du référentiel, avoir à réexpliquer, etc… constitue souvent un coût pour tous les acteurs mobilisés.

Rédaction : Lucie Le Jeanne EPLEFPA du Gros Chêne, Pontivy et  François Guerrier, Agrocampus-Ouest, 02 avril 2020

Nous adressons nos remerciements à toute l’équipe qui a contribué à l’action dans les différentes phases (réflexions, discussions, relectures, réalisation, animation, …), merci à Géraldine, Philippe, Nathalie, Yvonnic, Jérôme, Magali, Christine, Christelle, Sophie, Alain, Roger, Marie-Laetitia,

a Sandrine,

ainsi qu’à nos étudiants d’ACSE 1 !

 

FICHIERS A TELECHARGER

Descriptif : Pourquoi les élèves ne se posent pas de questions ? Compte rendu de séance de travail du 09 01 2019
Pontivy_QFD_Pourquoilesélèvesnelefontpas.pdf

VIDEOS

 
Date :30 mars 2020
Mots-clés : Agroécologie, Analyse de pratiques pédagogiques, Décrochage Ancrochage, Motivation, engagement, Pédagogie de groupe, de pairs, Pédagogie de projet

Voie de formation : Formation initiale
Niveau de formation : III (BTS)
Initiative du dispositif : Locale
Structure d’appui : Etablissement National d’Appui
Référent : Christine Di Meglio ,christine.di-meglio@agriculture.gouv.fr

Etat de l’action : En cours
Nature de l’action : Expérimentation
Etablissement National d’Appui : Agrocampus Ouest
Action du Dispositif National d’Appui : Pollen

 

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