Résultat des innovations
Développer la pratique reflexive en btsa acse à la MFR CFTA de Montfort sur Meu
CFTA de Montfort sur Meu, Bretagne
Rue Abbaye de St Jacques,
35160 Montfort-sur-Meu
Tél : 0299090233
Site web : http://www.cfta-montfort.fr/
Responsable : Pascal Sauvée ,
Rédacteur de la fiche : Pascal Sauvée, formateur coordinateur pour la préparation à l’épreuve E 7.2,
DESCRIPTION SYNTHETIQUE DE L’ACTION
Le CFTA de Montfort sur Meu est un lycée agricole qui se situe à 30 kilomètres de Rennes. C’est un établissement géré par une association et qui fait partie du réseau MFR. Les formations se déroulent en alternance avec environ 200 élèves. Les formations proposées sont le Bac pro CGEA, le BTSA ACSE, le BTSA Technico Commercial , la Licence Professionnelle Gestionnaire des entreprises de l’agro-équipement et une formation de conducteur de travaux en ETA. Les 3 dernières formations citées se déroulent en un an en contrat de professionnalisation.
L’alternance présente dans nos formations permet de multiplier les expériences professionnelles et développer les compétences des élèves. Notre formation BTSA ACSE inclue dans ses nombreuses périodes de stage, un stage de 4 à 6 mois à l’étranger entre la première et deuxième année. Ces stages ont lieu principalement dans des exploitations agricoles, mais aussi des organismes para agricoles de vente, de prestation de service et de conseil.
(Ces différentes situations de stage favorise la prise en compte de la variabilité des situations (ou s’ouvrant notamment sur les pratiques à l’étranger). De plus, un ancrage vers le projet professionnel dans le choix des stages de 2 année induit une motivation et donne du sens au vécu de l’apprenant en stage)
L’action menée est en lien avec la réforme du BTSA ACSE. Le BTSA ACSE rénové comprend donc désormais dans ses épreuves terminales l’épreuve E 7.2., un oral dans lequel les étudiants doivent faire part à travers des activités professionnelles vécues dans leur cursus de BTS de leur capacité à avoir un esprit critique sur les pratiques rencontrées. J’ai pris la responsabilité, au sein de l’établissement, de mettre en place l’accompagnement par l’équipe pédagogique des étudiants pour les aider à réfléchir sur leurs expériences dans l’objectif de les valoriser à leur examen. Au-delà même de la préparation aux examens, cette démarche est primordiale pour aider les jeunes à s’épanouir dans leur projet professionnel.
Origine de l’action
Cette action résulte de plusieurs facteurs : l’évolution de l’agriculture ces dernières années, la réforme du BTSA, et les difficultés rencontrées par les apprenants.
La réforme du BTSA ACSE a déclenché cette action, mais l’évolution de la société oblige aussi le monde agricole à se repositionner. Pendant longtemps, l’agriculture a évolué par l’agrandissement et la spécialisation, ces schémas ne fonctionnent plus aussi bien. La moindre crise peut aujourd’hui faire disparaitre un nombre important d’exploitation ou briser l’envie de réussir de ceux qui restent en place. Les apprenants rencontrent aussi des difficultés pour mettre en avant leurs vécus qui peut se révéler de véritables expériences. Il est important pour le bien des jeunes que l’on accompagne qu’ils trouvent dans leur projet professionnel le moyen de s’épanouir. Le monde agricole doit répondre à des exigences des consommateurs qui parfois sont en contradiction, mais il doit aussi faire face à la mondialisation et dans le même temps répondre à des contraintes environnementales locales.
Dans ce contexte, il convient aussi de s’épanouir dans son métier, et pour cela nos jeunes doivent être bien préparés à composer avec ces menaces en utilisant tous leurs atouts pour se définir un projet viable. Ils devront aussi être réactifs et savoir anticiper, voir même faire évoluer leurs objectifs dans le courant de leur carrière. C’est pour tout cela que les jeunes doivent développer la pratique réflexive. Ils doivent analyser leurs expériences et celles des autres, en tirer le meilleur pour développer des projets durables auxquels ils adhèrent.
Objectifs
Inciter les jeunes
- à se questionner sur les pratiques professionnelles rencontrées,
- à identifier les facteurs de réussite ou d’échec
- à étudier les marges de progrès
- à vérifier la durabilité de ces pratiques
- à s’intéresser à d’autres pratiques et étudier leur faisabilité
- à porter un regard critique sur leurs expériences, à argumenter, à défendre leur opinion sans dénigrer celui des autres.
- A transposer ou pas leurs expériences vécues dans leur projet professionnel
Déroulement et animation
Le nouveau module M 11 nous permet de suivre les étudiants collectivement ou individuellement durant les deux années. Pendant celui-ci, nous abordons le projet professionnel de chaque jeune. Nous essayons de mettre en lien toutes les activités avec ce dernier, comme les recherches de stage. Il est important de bien cerner les priorités, les centres d’intérêt et les objections de chaque jeune afin de les guider au mieux. Concernant les situations professionnelles à retenir pour l’épreuve terminale, ce module nous permet de passer du temps avec chaque étudiant pour écouter son vécu pendant les stages ou ses autres activités en lien avec le monde agricole.
Ce temps d’écoute est nécessaire pour cibler au mieux les situations à retenir, afin de que le jeune soit le plus à l’aise lors de l’épreuve. Les activités choisies doivent être exploitées au mieux par les étudiants afin que les arguments fournis lors de l’échange avec le jury soient le plus pertinents possible. Nous faisons aussi intervenir une consultante en ressources humaines. Elle fait travailler les jeunes sur des exercices, comme ceux que l’on peut faire dans un bilan de compétences. Elle les aide à percevoir leur personnalité et leur relation aux autres. Ce travail sur eux-mêmes vient compléter la réflexion portée sur leurs expériences.
Au départ en stage des étudiants, Je les invitais à s’impliquer pendant leur période de stage dans les domaines qui leur plaisent le plus. En effet, ils devront présenter deux situations professionnelles à leur examen terminal. Ils doivent penser impérativement à choisir deux situations dont ils maitriseront l’explication, et non en privilégier une et en prendre une deuxième par défaut. C’est pourquoi je leur conseillais de réfléchir, lorsqu’ils étaient chez leur maître de stage, sur tout ce qu’il faisait y compris sur les tâches quotidiennes. Je leur demandais de se questionner sur ce qu’ils devaient mettre en œuvre pour aboutir à un résultat. Je leur suggérais de s’imaginer comment ils devraient expliquer à un novice ce qu’ils font, ce pourquoi ils le font, ce qu’il est nécessaire de savoir pour le faire, quel comportement à adopter pour le faire, et comment vérifier ce qui est fait. En fait, il s’agissait pour certains de se poser des questions sur des choses qu’ils maîtrisent et qu’ils font par automatisme. Pour d’autres, le stage pouvait être une découverte et le questionnement portait plus sur ce qui leur manquait pour maîtriser une situation. En bref, ils devaient s’interroger comme le ferait un chef d’entreprise, un conseiller ou un technicien, les métiers auxquels ils se destinent.
Avec les deuxièmes années, nous avons travaillé, au retour de stage, en échangeant par groupe de 10 sur les situations professionnelles qui pourraient être retenues. Savoir identifier des situations professionnelles exploitables et intéressantes n’a pas été facile pour tous. De déterminer les compétences développées dans celles-ci ne l’est pas davantage. Prendre conscience du comportement qui a été adopté et juger de celui-ci n’est pas plus aisé comme exercice. Pour qu’ils approfondissent bien, il convient de s’entretenir avec chacun des étudiants individuellement.
Pour aider certains jeunes à chercher dans leur vécu une situation qui serait la plus pertinente et qui leur correspond bien, il est vraiment nécessaire d’établir une relation de confiance. Ce travail nécessite un accompagnement individualisé et des temps de réflexion en grand groupe (retour de stage).
Entretien individualisé
L’entretien avec l’étudiant s’est souvent déroulé de la manière suivante :
- Faire le point sur les centres d’intérêt professionnels de l’étudiant.
- Recenser le travail effectué sur les lieux de stage ou dans un autre cadre.
- Ensuite aider l’étudiant à en extraire des situations professionnelles vécues à partir desquelles il peut travailler.
- Expliciter le vécu en décomposant les activités rencontrées et en trouvant le vocabulaire simple et précis à la fois
- analyser les situations professionnelles en faisant ressortir les acquis ou non acquis en matière de compétence.
- Elargir ou rétrécir le champ de la situation vécue si besoin.
- Transposer les éléments analysés dans le projet professionnel.
- Préparer l’étudiant des questions auxquelles il pourrait répondre face à des consommateurs, des agriculteurs sur des aspects techniques, sociaux, environnementaux et réglementaires mais aussi sur son opinion personnel sur les pratiques professionnelles rencontrées
Mise en commun au retour des périodes de stage
Au retour de certains stages, un temps d’échanges est organisé pour que les jeunes partagent leurs expériences. Ceci permet d’aiguiser le regard critique de chacun des étudiants et de multiplier leurs références grâce aux expériences des autres. Il permet aussi à chacun de se confronter à la perception des autres sur leur propre expérience. Pour ceux qui rencontraient des difficultés à identifier des pratiques professionnelles, ce temps leur fournissait des exemples de situation et d’analyse
Par la suite, il convient de répéter les entretiens, sachant que le travail de préparation des SPV se déroule en plusieurs temps au cours de l’année et que les étudiants peuvent aussi rencontrer des situations plus pertinentes au fil du déroulement des différents stages.
Certains étudiants avaient, dès les premiers stages, trouvé des éléments à exploiter, d’autres nous ont amené des choses exploitables que très tard dans la formation. Nous n’étions donc pas au même point d’avancement avec tous les étudiants. Certains, dans les plus avancés, ont trouvé plus de situations qu’il n’en faut pour l’épreuve. Ceux là ont donc pu renouveler l’exercice de questionnement et d’écriture plusieurs fois, ce qui leur a permis de bien se préparer et de choisir les situations les plus en lien avec leur projet professionnel.
L’entretien parfois était informel, en dehors du module M 11, pendant des intercours, à la fin de la journée ou pendant les études.
Contribution des maîtres de stages
Les entretiens lors des visites de stage avec leur maître de stage étaient en général très fructueux. Nous profitions de ces visites pour percevoir les aptitudes professionnelles et les centres d’intérêts identifiés par le maître de stage. Le maître de stage et nous-mêmes aidions l’étudiant à trouver une situation professionnelle exploitable dans ce qu’il faisait professionnellement.
Ce qui est intéressant lors de ces échanges, est le regard du maître de stage sur le travail de son stagiaire et le récit que lui peut en donner, c’est un échange très professionnel.
Il peut être mis en évidence des compétences intéressantes, comme par exemple, le sens de l’observation, la réactivité, l’anticipation, le sens de l’organisation et d’autres plus techniques…
Dans les capacités évaluées, les étudiants doivent démontrer qu’ils sont capables de rechercher des références pour venir consolider leur pratique, ou parfois aussi pour la contredire. En effet, les pratiques rencontrées chez leurs maîtres de stage peuvent aussi ne pas correspondre pleinement à celles que les étudiants souhaitent mettre en œuvre dans leur projet professionnel. Si c’est le cas, c’est l’occasion pour eux de démontrer leur esprit critique, à eux d’apporter d’autres références pour argumenter dans ce sens. Ces références peuvent être techniques, réglementaires, économiques ou sociales. Elles peuvent être recherchées dans des revues spécialisées, dans des cahiers des charges, dans la réglementation. C’est à nous de guider les étudiants pour qu’ils sachent où les trouver. Cet exercice de recherche permet aux étudiants d’élargir leurs connaissances par eux- mêmes, et de les entraîner à chercher des arguments pour conforter leur opinion. Il peut aussi parfois les faire douter sur des certitudes. L’objectif est de faire en sorte que les étudiants apprennent à toujours rester en veille pour innover et pour anticiper les évolutions conjoncturelles, techniques, environnementales ou sociales. Ce travail de veille leur permettra, je le souhaite qu’ils soient maîtres de leur choix.
Inciter à poser un regard critique
Les exigences auxquelles le monde agricole est confronté, obligent chacun des acteurs à porter un regard critique sur ses pratiques dans le but de les améliorer par intérêt personnel mais aussi dans l’intérêt général. Les jeunes en alternance sont souvent capables d’agir. C’est à nous, accompagnant de les aider à comprendre le sens de leur action et à s’interroger sur son utilité. Nous devons confronter les différentes pratiques rencontrées par nos stagiaires lors de mises en commun, pour que chacun puisse en extraire des éléments pour remettre en question sa propre pratique. Ou encore lors de visites d’exploitations agricoles ou d’autres structures, les témoignages des personnes qui nous reçoivent peuvent aussi engendrer des débats intéressants entre les étudiants au retour en classe. Ceci est un bon exercice pour eux, car il les oblige à trouver des arguments pertinents et fondés pour convaincre plutôt que de valider leurs opinions en dénigrant celui des autres.
Il faut parfois jouer de provocation avec certains jeunes pour faire ressortir leur regard critique. Certains prennent les pratiques de leur maître de stage comme incontournables, il nous arrive parfois de les mettre face à d’autres manières de faire qui ont des intérêts différents. Ils forgent leur regard critique, et ils relativisent certaines situations. Pour cela, nous les orientons aussi sur des lectures d’articles de presse spécialisée en lien avec le thème des situations professionnelles choisis. Nous leur demandons de s’interroger sur les différences rencontrées. Le questionnement perpétuel peut parfois les fatiguer, mais c’est un moyen aussi de les mettre en action positive. Il m’arrive parfois de leur dire « il vaut mieux agir que subir », cette posture demande plus d’énergie mais on en retire plus de satisfaction.
Pour qu’ils aient un regard critique, je les oriente vers des questions de ce type : pourquoi as-tu fait cette activité de cette manière là ? Si tu devais la refaire, la reproduirais-tu à l’identique ? Qu’est ce que tu changerais ? Pourquoi ? Quels sont les points qui pourraient être améliorés ? Pour ce travail, je leur distribue une liste de questions qu’ils pourraient avoir à l’examen. Lors de la préparation aux examens, nous affinons le questionnement sur la spécificité des pratiques rencontrées sur des aspects techniques, de mise en œuvre, de compétences (savoir, savoir faire, savoir être), de résultats, de transposition et de durabilité.
Résultats et analyse de l’activité
La première approche sur la présentation de l’épreuve avait laissé les étudiants perplexes. Ils ne voyaient pas clairement l’attendu de l’épreuve. Les capacités à évaluer n’avaient pas vraiment d’écho, cela leur paraissait abstrait. Cela dit, au fil du temps, et après avoir reformulé, la plupart ont compris la démarche et de son utilité d’un point de vue professionnel et personnel.
Beaucoup d’entre eux nous questionnaient sur la validité des situations à retenir. A cela nous répondions par des questions sur le lien avec leur projet professionnel, sur la maîtrise de l’activité proposée, sur leur implication dans ces situations. Nous ne pouvions pas leur répondre d’une manière affirmative ou négative, tout dépendait de ce qu’il pouvait ressortir de cette situation pour eux-mêmes.
Les premières ébauches de SPV n’étaient pas complètes. Les premiers jets se limitaient à du descriptif, mais ils permettaient de nous s’appuyer sur un exemple concret pour approfondir les explications et répondre aux interrogations des étudiants. Certains étudiants nous expliquaient une pratique et la justifiaient en fonction des choix de leur maître de stage sans porter leur regard critique dessus, et sans s’être renseigné sur d’autres manières de faire. Lors d’un entretien, nous les invitions donc à corriger leur position dans ce sens. Nous leur proposons des pistes de réflexion en se positionnant sous un angle différent pour analyser leur vécu.
Nous évitions toutefois de standardiser car chaque étudiant avait vécu des situations différentes. Il est nécessaire de prendre chaque étudiant en fonction de qui il est, cela est plus facile en deuxième année car nous les connaissons mieux. Il en était de même pour mes collègues.
L’apprentissage de la préparation à cette nouvelle épreuve fut progressif pour mes collègues. Ils furent sollicités par les étudiants pour la correction des écrits tant sur le fonds que la forme. Notre constat est que pour une première année, les étudiants ont été bien suivis, ils ont tous rendu deux SPV. Une majorité des étudiants souhaiteraient que l’on commence en première année à rédiger des SPV, nous pensons que cela est possible pour quelques uns, mais que cet exercice est plus facile en deuxième année car ils ont plus de maturité et qu’ils ont une vision plus précise de leur projet professionnel. Cela dit, nous travaillerons en première année à partir de leurs stages, pour qu’ils s’impliquent dans les domaines qui les intéressent sur leur lieu de stage et pour qu’ils acquièrent la méthodologie dans la démarche de réflexion sur les pratiques professionnelles. Nous allons travailler sur une fiche type à remplir après chaque stage pour qu’ils ciblent les situations professionnelles qu’ils pourraient utiliser en épreuve terminale. En fin d’année, nous étions 6 moniteurs à faire passer les étudiants en oral d’entrainement pour l’épreuve terminale. Je leur avais donné une liste de questions qu’ils pouvaient utiliser, et je leur avais demandé de poser des questions techniques et d’autres relatives aux compétences à mettre en œuvre sans oublier de faire le lien avec le projet professionnel de l’étudiant. Mes collègues et moi pensons travailler de manière différente l’année prochaine, notamment la préparation orale. Les passages à l’oral par petit groupe nous ont permis de multiplier les questions éventuelles avec l’aide des étudiants jurys.
Nous avons constaté toutefois que cela était difficile pour certains de passer devant leurs camarades, c’est pourquoi nous avons organisé la dernière semaine des oraux individuels pour lesquels les étudiants pouvaient choisir parmi leur camarades une ou deux personne maximum en plus du formateur pour les questionner. Cela a bien fonctionné.
Une majorité des étudiants considèrent avoir été plutôt bien accompagné pour la préparation. C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée auprès d’eux le dernier jour. Une grande majorité a trouvé le questionnement provoqué dans ce travail intéressant. Beaucoup, au début, avaient du mal à cerner les attendus de cette nouvelle épreuve, comme nous d’ailleurs. Ce qui explique aussi le fait qu’ils manquaient un peu d’information au début car nous souhaitions nous assurer dans les formations que nous avions bien compris la réforme avant de leur transmettre.
Nous projetons d’amplifier les rencontres individuelles dès le début de première année pour aider les étudiants à s’orienter vers les SPV qui correspondent le mieux à leur projet professionnel. Dans ces entretiens, nous essayerons de cerner le projet professionnel ou les centres d’intérêt des jeunes, pour les aider à identifier dans leur stage à venir les activités dans lesquelles ils doivent s’impliquer pour répondre au travail nécessaire aux SPV.
Nous inclurons dans leur guide d’alternance une fiche relative aux SPV. Pour ma part, j’interviendrais dès le début d’année sur l’identification des compétences à partir des expériences des étudiants. Je simplifierais la réflexion en utilisant des questionnements simples : qu’est ce que j’ai fait ? Pourquoi je l’ai fait ? Comment je l’ai fait ? Qu’est ce qu’il faut savoir ou connaître pour le faire ? Qu’est ce qu’il faut savoir faire pour bien le faire ? Comment doit-on être pour le faire ? Aurais-je pu faire autrement ? Comment sait-on si l’on a bien fait ? Si j’ai à le refaire, le referais-je de la même manière ? Comment puis-je m’améliorer là où j’ai eu des difficultés ? Qu’est ce que je pourrais réutiliser à l’avenir ?
L’équipe, aujourd’hui cerne mieux l’attendu de l’épreuve E 7.2. Chacun a compris son intérêt dans l’utilisation de l’interdisciplinarité, et voit comment utiliser son enjeu dans ses propres modules. La difficulté reste d’assurer un bon suivi individualisé quand le groupe d’étudiants est important.
Au-delà de l’examen, l’intérêt de cette nouvelle démarche est le regard critique que les jeunes doivent développer. Elle les prépare à se repositionner pendant leur carrière, ils seront peut-être appelés à se réorienter et à valoriser leurs compétences différemment. Pour ceux qui ont le projet de s’installer en exploitation agricole, savoir prendre du recul par rapport à leur manière de faire peut leur permettre de rebondir dans un contexte incertain, et d’anticiper les changements. Nous les préparons à ne plus tout subir, mais plutôt prendre en compte les contraintes et à rester maîtres de leur choix en restant en éveil sur les évolutions et sur l’innovation. L’objectif est de savoir utiliser ses compétences dans des situations différentes sans perdre de vue son épanouissement personnel.
Les principaux acteurs impliqués et leurs rôles :
- Pascal Sauvée, formateur coordinateur pour la préparation à l’épreuve E 7.2, CFTA de Montfort sur Meu
- L’équipe pédagogique du CFTA
- Les étudiants de BTSA ACSE du CFTA et leurs maîtres de stage,
Cette action est présentée lors des deuxièmes rencontres nationales de l’innovation pédagogique de l’enseignement agricole.
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Date :8 novembre 2017
Mots-clés : Agroécologie, Insertion, Motivation, engagement, Stages et temps en entreprise
Voie de formation : Voies mixtes
Niveau de formation : III (BTS)
Initiative du dispositif : Locale
Etat de l’action : Terminée
Nature de l’action : Innovation
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