Liste des actions

Construire en équipe un dispositif de formation pour le CAPa SAPVER qui fasse sens pour tous : le projet du Lycée AGIR de Langon

Lycée Professionnel AGIR de Langon, Nouvelle-Aquitaine

Lycée Professionnel AGIR de Langon

 33210 Langon

Tél : 0556634880
Site web : http://www.lp-agir.fr/
Responsable : Jean-Christophe Marie , jeanchristophe.marie@lp-agir.fr
Rédacteur de la fiche : Françoise Héraut, francoise.heraut@educagri.fr

Chef de projet : Coralie Bouygues et Dorothée Dufourg , coralie.bouygues@lp-agir.fr

DESCRIPTION SYNTHETIQUE DE L’ACTION

Un engagement dans le dispositif Initiatives CAPa

Le lycée AGIR de Langon est un établissement de taille modeste, accueillant des élèves de 4ème et 3ème, puis une filière service, du CAPa au Bac pro. La filière professionnelle fonctionne selon le régime de l’alternance.
En postulant dans le dispositif national Initiatives CAPa, Jean-Christophe Marie, directeur du Lycée AGIR de Langon, a mis son équipe au défi d’innover dans la mise en œuvre du tout nouveau CAPa SAPVER (services aux personnes et vente en espace rural).
Après 2 ans d’essais et de tentatives, le dispositif de formation proposé aux élèves de CAPa se stabilise. Il ne se fige pas, il reste toujours de la place pour des initiatives mais l’équipe a trouvé une organisation dans laquelle elle se sent à l’aise et qui lui semble adaptée à des élèves dont la plupart ont intégré cette classe par défaut.

Le dispositif proposé aux élèves

Une semaine de rentrée à l’image du reste de la formation.
Au cours d’une semaine de rentrée pensée pour être dynamique et motivante, les élèves découvrent l’établissement et la ville, participent à la construction des règles de vie, coopèrent au sein d’activités ludiques et sportives, et préparent un buffet pour les parents qui sont accueillis en fin de semaine. Les semaines suivantes conservent ce dynamisme, cette volonté de rendre les élèves autonomes, ce choix d’éviter un mode majoritairement transmissif.

Des élèves acteurs.
A Langon, il y a peu de cours magistraux. Dans de nombreux cours, les élèves sont  acteurs, font de vraies choses – ex : lire des contes à des enfants de maternelle, animer un karaoké avec un groupe de résidents d’EHPAD, vendre des bulbes-, avec de vrais publics, grâce aux partenariats établis localement avec une école maternelle, un EHPAD, et différents points de vente. Il s’agit à la fois de rompre avec la forme scolaire «  J’ai bien aimé car cette activité nous changeait des habitudes scolaires, l’ambiance était bonne » dit une élève, de s’investir dans des activités « qui ont du sens ».  « J’aime bien le concept de nous faire partager des activités avec les enfants en réel… » dit une autre élève, et surtout d’apprendre «  Cette activité nous a appris à prendre la parole et l’intonation pour que les enfants comprennent le sens de l’histoire » dit encore une autre élève à l’issue des séances de lecture de contes en maternelle. 

Au sein de projets.
Au-delà de ces mises en situation menées par un ou deux formateurs à l’échelle de leur module, les élèves prennent part à des projets de plus grande envergure, un par trimestre en 1ère année, 1 par semestre en 2ème année. Ces projets sont encadrés par plusieurs formateurs, concernent plusieurs capacités et plusieurs modules, ont des finalités plus vastes, qui touchent le professionnel et le social. La responsabilité et l’autonomie  des élèves au sein de ces projets augmentent au cours des 2 ans. Ces projets ne sont pas forcément tous professionnels, par exemple le projet trouver sa place dans la société, le projet anglais et cuisine.

Une alternance valorisée.
Tout au long des 2 ans, les retours de stage donnent lieu à du temps pour échanger oralement sur ce qui a été vécu, et pour écrire dans un carnet, relater quelques situations de travail, en lien avec les SPS. Cette phase est particulièrement utile pour la préparation de l’épreuve orale finale et le choix des situations professionnelles présentées.

Un accompagnement de chaque élève.
Les élèves peuvent aller rencontrer à tout moment de la journée les professeurs qui sont présents sur site toute la semaine. Cette possibilité d’entretien individuel à l’initiative des élèves est très appréciée. Il faut préciser que les formateurs sont présents 35 heures par semaine dans l’établissement.
« Les profs sont là pour nous, ils se foutent pas de nous. Ils racontent leur expérience ; y’a une bonne entente ; on peut se confier à eux, ils sont tenus au secret professionnel. On se sent plus à l’aise qu’au collège » témoignent des élèves.

Comment l’équipe a-t-elle cheminé ?

On le voit bien, bâtir le dispositif de formation du CAPa n’a pas simplement consisté à attribuer des heures à des formateurs, choisir un MIP et formaliser un PEP. Bien sûr, les heures sont attribuées, l’emploi du temps est affiché, le PEP est validé par un PAJ. Mais la réflexion de l’équipe est bien plus aboutie.

  • Les formateurs se sont emparés du nouveau référentiel, dans son ensemble, en particulier des capacités et des SPS.
    Ils ont défini ensemble les finalités des 2 ans de formation. Dorothée Dufourg, coordonnatrice pédagogique, explique : « Le nouveau référentiel CAPa a permis d’impulser davantage notre orientation pédagogique dans le cadre de la pédagogie de projet. Nous avons donc clarifié cette notion en équipe et avons fait émerger les principales orientations de ce dispositif : à savoir une autre manière d’apprendre à l’école, permettre de communiquer au sein d’un groupe et auprès d’adultes, développer des capacités générales et professionnelles au cœur de ce référentiel CAPa. Toutes ces orientations vont former un système où les projets sont le cœur.»
  • Conduire un projet pédagogique, les formateurs de Langon savaient le faire. Mais auparavant, ils le faisaient dans le cadre des marges d’autonomie prévues dans le référentiel. Avec le CAPa rénové, « on a compris que les projets, c’étaient les cours » dit une formatrice.
  • Le 1er dispositif comportait une multitude de petits projets (du type 1 SPS = 1 projet), « au bout d’un an, on a préféré faire moins de projets, mieux exploités ». Le dispositif en cours pour la promotion 2016-2018 est plus resserré, mieux organisé, avec plus de formateurs concernés
  • L’équipe a aussi décidé de valoriser l’alternance, le vécu des élèves en stage.
  • L’individualisation, au sens de l’accompagnement individuel de chaque élève, était déjà présente avant la rénovation.

Comment s’y sont-ils pris ?

Le directeur de l’établissement, Jean-Christophe Marie, a confié l’animation du dispositif du CAPa à la coordinatrice pédagogique, Dorothée Dufourg, et à une formatrice d’ESF, Coralie Bouygues. Il a ainsi légitimé leur positionnement de référentes de projet et les soutient dans leur animation. Il a eu aussi le souci d’institutionnaliser des temps réguliers de travail en équipe, animés par des formateurs formés à cet exercice collectif. Il vient aux réunions, participe aux rendus des élèves est là dans les temps nécessaires. Il s’est intéressé au sens de la rénovation pour relancer des dynamiques si nécessaire ; faire des choix ; a compris comment se positionner.

Les référentes ont d’abord mis en place une « boîte à idées » où chaque formateur devait présenter un projet, existant ou pas. Elles ont visiblement su animer l’affaire car la boîte comportait de nombreuses propositions !

Toutes ont été examinées, analysées au regard du référentiel et des caractéristiques des élèves. Et un 1er dispositif a été formalisé (voir fichier PDF ci-dessous).

Une fois le dispositif formalisé, elles animent très régulièrement des réunions avec toute l’équipe du CAPa, des réunions courtes et efficaces : programmation des projets à venir, bilan des projets et actions terminés. Elles proposent parfois à l’équipe des temps de formation (ex :pratique explicitée, atelier de création de sujets pour les CCF). Elles alternent la prise en compte des propositions de leurs collègues et la suggestion de pistes de travail avec les élèves.

Enfin, elles formalisent le dispositif (voir fichier Le plan de formation, en pdf ci dessous) « les constats mis en avant lors des séminaires Initiatives CAPa sont que les équipes éprouvent parfois des difficultés à se projeter dans une architecture de type « dispositif de formation » au sens de l’ingénierie de formation. Il s’ensuit donc des actions et des projets qui ont du mal à se connecter. Les actions peuvent donc être pensées de manière isolées, sans qu’il n’y ait de réflexion sur la construction des capacités. Enfin, l’absence de formalisation est également préjudiciable en cas de turn-over dans l’équipe. Il est donc très important de formaliser en co-construisant un dispositif de formation capacitaire, nous dit Dorothée.

Les résultats

  • Une équipe au fait de l’ensemble des capacités, qui s’intéresse à l’ensemble des projets pédagogiques, qui rencontre les élèves autrement que derrière une table.
  • Une équipe qui coopère, qui prend le temps de s’accorder.
  • Un dispositif qui permet de ré-orienter en fin de 1ère année les nombreux élèves qui en ont besoin, de débuter la professionnalisation d’élèves, de motiver certains pour une poursuite en bac pro.
  • Un dispositif qui vise des finalités professionnelles et sociales (et pas seulement des épreuves), avec différentes échelles (des petits projets, des gros, une autonomie croissante des élèves).
  • Un dispositif qui évolue au rythme des envies de l’équipe, des propositions des élèves, des arrivées de nouveaux formateurs, tout en gardant des constantes identifiées par l’équipe (alternance/entretiens individuels/projets).

 

Cette action est présentée lors des deuxièmes rencontres nationales de l’innovation pédagogique de l’enseignement agricole.

FICHIERS A TELECHARGER

Descriptif : Le dispositif CAPa de Langon, 2016 – 2018.
dispositif_CAPa_Langon_2016-2018.pdf

Descriptif : Le plan de formation du CAP SAPVER de Langon
PLAN_FORMATION_CAP_SAPVER_Langon.pdf

Descriptif : La présentation du projet lors de l’atelier des rencontres de l’innovation pédagogiques
PPT_Synthese_Atelier3.pdf

VIDEOS

 
Date :3 novembre 2017
Mots-clés : Citoyenneté

Voie de formation : Formation initiale
Niveau de formation : V (CAP)
Initiative du dispositif : Nationale
Structure d’appui : Etablissement National d’Appui
Référent : Sophie Robion ,sophie.robion@educagri.fr

Etat de l’action : En cours
Nature de l’action : Innovation
Etablissement National d’Appui : AgroSup Dijon
Action du Dispositif National d’Appui : Initiative CAPa

 

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